Connaître les effets secondaires de la chimiothérapie permet de mieux les vivre. C’est en tout cas, ma conviction de patiente.
Concrètement, la chimiothérapie est un des traitements contre les maladies cancéreuses.
Pour combattre le cancer, il existe plusieurs types de traitements par chimiothérapie (chimiothérapie adjuvante, néo-adjuvante, d’association, etc.) et différentes formes d’administration (chimiothérapie par voie orale, par perfusion, par injection). Autrement dit, il n’y a pas de traitement unique, mais de multiples déclinaisons de la chimiothérapie.
Ainsi, les effets secondaires de la chimiothérapie voire de la radiothérapie sont variables en fonction des protocoles de soins et en fonction des personnes. C’est pour cela que vous aurez une consultation spéciale avec une infirmière, pour vous détailler ceux prévisibles avec votre traitement.
Malgré tout, certains effets secondaires sont des « classiques » de la chimiothérapie et sont quasiment présents chez toutes les personnes malades. Selon moi, les connaître et les anticiper aide à mieux les vivre. Ainsi, il y a de multiples solutions et astuces pour les alléger. Pas de produit miracle, mais des solutions pour faciliter le quotidien de la personne malade.
Cet article est une synthèse des informations et conseils que vous trouverez dans mon livre de référence Mieux vivre le cancer : La Bible.
Avant tout, pour moi, dès le début des traitements par chimiothérapie, il faut être vigilant à mettre en place des actions qui nous font du bien. Se rapprocher des services de soins de supports de l’hôpital est une très bonne ressource également. Votre médecin et son équipe pourront vous en parler.
La chimiothérapie et le premier de ses effets secondaires : La fatigue
Souvent sous estimée, la fatigue (asthénie) due à la chimiothérapie est un des effets secondaires des traitements contre le cancer qui peut être massif. Elle peut durer de longues semaines.
C’est le cas avec la chimiothérapie, mais aussi avec la radiothérapie qui demande beaucoup de déplacements.
Dans les cas extrêmes, les tâches les plus élémentaires du quotidien peuvent réellement relever du défi insurmontable pour la personne malade du cancer. Il n’existe pas de solution miracle pour effacer la fatigue des patients. En revanche, il existe de nombreuses mesures à mettre en place au quotidien, pour s’organiser en fonction de la fatigue et ne pas se laisser envahir par elle.
Votre médecin et son équipe médicale pourront vous guider.
Parmi ces solutions ou astuces pour lutter contre la fatigue en chimiothérapie, il y a notamment une nouvelle organisation de sa vie à mettre en place et veiller à avoir un sommeil récupérateur. Sur ces deux sujets, vous trouverez des fiches explicatives dans mon livre.
Dans le même esprit, il est aussi intéressant d’intégrer à ses repas des aliments – sans risque et sans interaction avec les médicaments – qui peuvent combler les carences (en fer par exemple).
Par ailleurs, il est très utile d’adapter son logement en anticipation d’une fatigue extrême. Cela peut-être installer des barres au mur pour se relever facilement (ou prévenir le risque de chute) dans la salle de bain et les toilettes, mettre des chaises facilement accessibles dans toutes les pièces, s’équiper d’un banc pour la baignoire, ou mettre une chaise (type chaise de jardin) dans la douche.
Autre piste : Dans certains hôpitaux, il est possible de faire une activité physique pour lutter contre ces symptômes (tennis pour le cancer du sein, karaté, Qi-Cong, yoga, etc).
Les médecins considèrent que la fatigue liée à la chimiothérapie met environ un an à disparaître après la fin des traitements. Le corps a besoin de temps pour récupérer de l’énergie.
Personnellement, je pense qu’il faut un peu plus de temps pour se remettre.
Effet secondaire de la chimiothérapie sur les cheveux, la peau et les ongles
La perte des cheveux en chimio
Perdre ses cheveux en chimiothérapie (alopécie chimio-induite) n’est pas systématique, cela dépend des médicaments du traitement et de leur impact sur les cellules. Pour autant, cet effet secondaire peut-être très marquant pour la personne malade du cancer ou son entourage.
La radiothérapie peut aussi entraîner une alopécie chez les patients, notamment si les rayons sont dirigés vers une zone de la tête ou du cou.
L’alopécie signifie, parfois, la perte des cils et des sourcils.
La solution la plus connue à la perte des cheveux en chimiothérapie est la perruque. Souvent chère, peu remboursée par l’Assurance Maladie, ce n’est pourtant pas la solution la plus confortable. En solution intermédiaire, le bandeau à mèches peut représenter une bonne alternative (cf. la fiche du livre pour obtenir les schémas de fabrication). Les foulards ou chapeaux en éponge peuvent également être très satisfaisants. Il n’y a pas de solution universelle.
Le principal pour la personne suivant un traitement de chimiothérapie est de choisir une solution contre la perte des cheveux qui correspond vraiment à ses besoins et ses souhaits.
Les effets secondaires de la chimiothérapie sur la peau et les ongles
Les effets secondaires de la chimiothérapie peuvent également atteindre la peau et les ongles. Le soleil devra être totalement évité si les médicaments de chimiothérapie ont été identifiés comme photosensibles. Par ailleurs, une grande sécheresse de la peau peut être atténuée par différentes mesures simples. Concernant les ongles, un vernis spécifique permet parfois de limiter l’atteinte de la chimiothérapie.
En cas de sécheresse intense de la peau ou de desquamation, demandez à votre médecin traitant, oncologue ou radiothérapeute si vous pouvez utiliser de cérat de Gallien ou du Dexeryl.
Cette sécheresse peut s’ajouter aux effets de la radiothérapie, comme des démangeaisons, des brûlures et des douleurs.
Anémie et aplasie en chimio
La chimiothérapie peut perturber la production des cellules sanguines et provoquer des problèmes liés aux globules blancs et aux globules rouges . Concrètement, cela a deux conséquences fréquentes : l’anémie et l’aplasie / neutropénie.
Conséquence dans le sang : L’aplasie médullaire et neutropénie
L’aplasie médullaire se définit comme étant une chute inquiétante des barrières immunitaires de la personne en traitement de chimiothérapie. C’est un problème d’insuffisance de globules blancs chargé de défendre l’organisme contre les risques et infections extérieurs.
Ainsi, dans ces périodes d’aplasie avec la chimio, le patient et son entourage devront être particulièrement vigilants à toutes les sources d’infection. Comme pour les infections, il existe plusieurs moyens et signes qui permettent de les reconnaître. Des mesures particulières devront être mises en place en période d’aplasie notamment lors de la prise de repas, les aliments à supprimer, le traitement de la vaisselle, le brossage des dents, l’hygiène de la maison, etc. Pour savoir que faire en cas d’aplasie ou neutropénie, vous aurez une fiche complète dans mon livre Mieux vivre le cancer : La Bible.
Vous trouverez également dans mon livre, plusieurs fiches qui détaillent les activités sportives à faire et qui peuvent aider à se sentir mieux en réduisant les symptômes et, parfois, la douleur. C’est une aide.
anémie et baisse des plaquettes sanguines en chimio
Les anémies sont fréquentes lors des chimiothérapies.
La confirmation de l’anémie ou de la baisse des plaquettes sanguines se fait par une analyse de sang.
L’anémie est un déficit en globules rouges. Elle peut avoir différents symptômes comme la pâleur ou une asthénie (fatigue extrême). Il faut essayer de se reposer le plus possible et faire quelques exercices d’activité sportive quand cela est possible. Prendre soin de soi permet également de se ressourcer, même en période de traitement par chimiothérapie.
Chez les patients, la baisse des plaquettes dans le sang provoque des troubles de la coagulation, comme les symptômes suivants : saignements, bleus, ecchymoses, etc.
Les troubles de l’alimentation et de la digestion, des effets secondaires de la chimiothérapie très fréquents
Le risque de nausées et de vomissements
Les effets secondaires de la chimiothérapie impactent souvent le rapport de la personne malade avec la nourriture. Perte d’appétit ou au contraire faim permanente, les manifestations sont très diverses. Les nausées dues à la chimio, tout comme les vomissements, sont un des effets secondaires très répandus. Pour les limiter, il existe des médicaments délivrés par l’oncologue. Des mesures simples au quotidien peuvent également les atténuer (fractionnement des repas, sélections des aliments, eau chargée en bicarbonate, etc). Une fiche du guide est consacrée spécifiquement aux vomissements.
Les effets secondaires de la chimiothérapie sur les muqueuses : aphtes, mucites, bouche sèche et mauvaise haleine
En chimiothérapie, avoir une hygiène dentaire irréprochable est une absolue nécessité. Dans ce sens, vous devez avoir des conseils précis de la part de votre équipe soignante.
Les aphtes sont des lésions de la muqueuse buccale qui peuvent survenir très rapidement. Ils sont douloureux et parfois longs à cicatriser. Comme souvent, mieux vaut prévenir que guérir. Concernant les aphtes en chimio, en prévention, il est donc très important de faire des bains de bouche prescris par le service d’oncologie aussi souvent que nécessaire. Ces bains de bouche, après un brossage des dents soigné, sont également une bonne prévention des mucites. Il faut utiliser le bain de bouche prescrit par le médecin et ne surtout pas utiliser ceux vendus dans le commerce.
En chimiothérapie, avoir la bouche sèche peut être source d’un grand inconfort, voire de douleur car la muqueuse buccale n’est plus protégée en permanence par la salive. Une fiche de mon livre détaille les moyens de limiter cet effet secondaire de la chimiothérapie. La mauvaise haleine en chimiothérapie fait aussi l’objet d’un développement dédié.
Digestion et chimiothérapie : symptômes et troubles du transit, de la constipation à la diarrhée
Le traitement du cancer par chimiothérapie a très souvent des conséquences sur la digestion et le transit intestinal provoquant soit de la constipation, soit de la diarrhée, soit les deux en alternance. Face à ces effets secondaires, il est fondamental d’avoir une hydratation importante et donc de boire beaucoup : en petite quantité mais très souvent dans la journée.
Concernant la constipation en chimio ou durant les traitements contre le cancer, les laxatifs doivent être pris en dernier recours. Plusieurs solutions peuvent grandement améliorer le confort de la personne souffrant de constipation. Votre oncologue pourra vous orienter vers des consultations chez un nutritionniste ou des ateliers « diététiques ». C’est très utile pour adapter son alimentation pour atténuer les effets secondaires. Il existe beaucoup d’astuces qui peuvent être utiles.
Concernant la diarrhée, des aliments doivent être consommés en priorité et une vigilance particulière devra être exercée dans la prévention des infections.
Effets secondaires de la chimiothérapie : engourdissements et acouphènes
La toxicité de la chimiothérapie permet de détruire les cellules cancéreuses, mais elle atteint aussi les cellules saines. La chimiothérapie peut entraîner des engourdissements des muscles ou des extrémités (pieds, orteils, mains, doigts). Il faudra échanger sur ce point avec l’équipe soignante en suivant l’évolution de ces effets secondaires.
Pour les acouphènes (bruits parasites entendus), il est également important d’établir un suivi rigoureux de leurs manifestations.
Pour vous aider, des tableaux de suivi sont proposés dans Mieux vivre le cancer : La Bible ainsi que deux fiches sur ces effets secondaires (engourdissements, acouphène) de la chimiothérapie.
Les effets secondaires de la chimiothérapie et l’aide des médecines complémentaires
Peu prises en compte dans le système de soins actuel, certaines personnes suivant une chimiothérapie ont ressenti un réel bénéfice en ayant recours aux médecines douces pour atténuer les effets secondaires des traitements contre le cancer. L’Assistance Publique et les Hôpitaux de Paris ont ouvert quelques consultations en soins de support. L’hôpital La Pitié Salpêtrière propose également au sein de son service d’oncologie des séances acupuncture.
Voici le sommaire de la partie de mon livre que je consacre à ce thème :
Fiche 132. Les médecines douces contre les effets secondaires des traitements contre le cancer, page 391
Fiche 133. Acupuncture, page 394
Fiche 134. L’auriculothérapie, page 397
Fiche 135. L’homéopathie, page 403
Fiche 136. La phytothérapie et les fleurs de Bach, page 405
Fiche 137. L’ostéopathie, page 407
Fiche 138. Les huiles essentielles et l’aromathérapie, page 408
Fiche 139. L’hypnose médicale, une aide durant les traitements contre le cancer ?, page 411
Fiche 140. La méditation en pleine conscience, page 413
Fiche 141. Un livre à lire : Pas besoin d’être Tibétain pour méditer du Docteur BAROIS, page 415
Fiche 142. La musicothérapie, page 417
Fiche 143. Les guérisseurs, page 419
Mon livre Mieux vivre le cancer : la Bible est disponible en téléchargement immédiat ou en version papier sur Amazon.
Ces effets secondaires de la chimiothérapie doivent être anticipés. La personne malade du cancer doit s’y préparer car cela permet de mieux les vivre, autant que faire se peut. De plus, les conséquences du cancer dépassent largement les effets secondaires des traitements et de la chimiothérapie.
En complément voici une vidéo qui je trouve intéressante sur les effets de la chimio et les moyens de les atténuer :
Par ailleurs, si vous avez plusieurs traitements du cancer en même temps (ou rapprochés), vous pouvez avoir des effets secondaires cumulés. A titre d’exemple, voici les effets secondaires de la radiothérapie anticancéreuse.
Crédits photo sur les effets secondaires de la chimiothérapie : © everythingpossible – Fotolia.com
Quels sont les effets psychologiques du cancer du colon et de sa chimiothérapie ?
Bonjour Anne,
Il serait bien difficile de répondre précisément à votre question si générale. Chaque ressenti est individuel.
Et pour une prise en charge psychologique, des psychologues, psychiatre et autres professionnels proposent des accompagnements spécifiques pour les malades.
Bien à vous
Bonjour,
J’ai écouté la vidéo et lu les commentaires. Merci pour ces infos.
Je consulte plusieurs sites parlant du cancer et suis toujours très étonnée que peut de commentaires ou vidéo parle d’un cancer moins fréquent le cancer de la lymphe ce qui est mon cas.
Je lis des conseils concernant d’autres cancers mais pratiquement pas ceux de la lymphe.
Si quelqu’un pouvait me donner des conseils surtout en alimentation et activités physique, ça m’aiderait à vivre mieux.
merci
Bonjour,
Sur le lymphome, ou les traitements du lymphome, j’avais rédigé des articles spécifiques.
Bien à vous,
Laetitia Lorniac
Bonjour ,
j’ai eu une chimio il y a 2 mois ;j’ai pratiqué le jeune ,je sais que vous êtes plutôt contre ;j’ai pu continuer à travailler ,j’étais moyennement fatiguée mais je pouvais le gérer ;maintenant j’ai retrouvé ma forme olympique;j’ai été surprise car pour les nausée on propose le caca-cola;c’est un produit cancérigène ,et plein de sucre;le sucre est à éviter ;de toute façon le sucre n’est pas bon pour le foie;
plus haut une dame parle du paracétamol en cas de fièvre ,le paracétamol n’agit pas sur les saignements ,mais il faut éviter de faire baisser la fièvre car c’est un processus de défense immunitaire ,il ne faut pas chercher à faire baisser la fièvre sans l’avis de son oncologue ;je vous avouerai que je suis contre la chimio ,ça n’a eu aucun effet sur moi ,je ne comprends pas pourquoi on continue à faire des chimios sur certains cancer qui ne sont pas chimio sensibles;si la chimio guérissait on le saurait depuis longtemps ;je vais très bien ,j’ai pu bénéficier de la radiofréquence ;cordialement Sylvie
Bonjour,
Je ne suis pas vraiment contre le jeûne, mais il doit être encadré pour éviter des dénutritions sévères qui sont un risque important lors des traitements contre le cancer.
Merci de votre témoignage.
Bien à vous,
Laetitia
Bonjour, moi je suis atteints d’une eucemie de la vessie et peut ête de rectum. Tous les effets évoqués;C’est exactement ce que je vis
Le paracetamol est il pas dangereux contre la fievre lorsqu on a des saignements hemeroïdaire?
Selon moi : non. Mais je ne suis pas médecin et il faut demander un avis à votre oncologue.
il est déconseillé car lors d’une chimio il te faut savoir si tu as de la fièvre. Ce qui peut être embêtant avec la prise de paracétamol . La chimio minore la température du corps. Un 38 correspond a un 40. ET ça peut être le signe d’un problème . on m’a dit dans ce cas de figure de filer aux urgences .
En revanche hors chimio , si on prend de la morphine pour la douleur et qu’on y associe le paracétamol ,les effets anti douleur sont multipliés.