Les lymphomes – ou cancers des ganglions – font partie des hémopathies. Ils font parties des maladies du sang et de la lymphe.
Chez les patients, le lymphome est un terme générique pour désigner le cancer du système lymphatique. En effet, il existe de nombreux types des lymphomes.
Ces cancers du sang sont divisés en deux catégories : les lymphomes hodgkiniens (maladie de Hodgkin) et les lymphomes non hodgkiniens (lnh). Les traitements de cette maladie cancéreuse sont déterminés en fonction de plusieurs critères que je vais vous exposer dans cet article.
Pour être traité contre un lymphome, il est fondamental d’être pris en charge par un service spécialisé en oncologie ou en hémato-oncologie.
Quand l’annonce du cancer tombe, c’est un tremblement de terre pour la personne malade mais aussi ses proches. Quand cela m’est arrivé, j’ai été sonnée mais je n’ai vraiment intégré ce que ça voulait dire que plus tard, à distance du diagnostic. Sur le moment, j’essayais de me maintenir la tête hors de l’eau et de faire face. Puis, j’ai mis toute mon énergie à essayer de trouver des réponses à mes questions ou des solutions pour mieux vivre cette épreuve.
Mon parcours de patiente
Bien-sûr, j’ai suivi scrupuleusement le protocole de soins défini par la réunion de concertation pluridisiciplinaire (RCP). Le cancer est une maladie grave et pernicieuse. Il n’a jamais été question, pour moi, de suivre des traitements alternatifs. Cependant, avoir toutes les informations disponibles m’a aidé à mieux dialoguer avec mes médecins et les soignants.
C’est dans cet esprit que j’ai fait ce site, puis écrit mon livre qui donne toutes les informations et les astuces pour alléger le quotidien des personnes qui vivent le cancer. Cela concerne les malades et les proches aidants. Pour moi, avoir la bonne information au bon moment est essentiel pour être mieux armé face à la maladie grave, comme le lymphome.
Ainsi, les éléments développés dans cet article (comme sur tout le site chimio-pratique.com) ne remplacent jamais les indications données par les médecins ou une consultation médicale. L’équipe de soignants doit être le premier interlocuteur du patient. En revanche, saisissez vous des informations disponibles pour être un acteur de votre traitement. Ce n’est pas toujours facile. Cependant, ça aide à mieux vivre l’épreuve de la maladie grave. Pour cela, je vais vous donner des pistes.
Voici un article complet sur les traitements des lymphomes.
Traitement du lymphome : comment sont traités les cancers des ganglions ?
Les traitements des lymphomes dépendent de plusieurs facteurs et varient en fonction des patients.
Contre la maladie cancéreuse, les thérapies vont être déterminées en fonction de quatre critères principaux (il peut y en avoir d’autres) essentiels au diagnostic :
- le type de lymphome déterminé par la biopsie,
- l’âge du malade,
- le stade de la maladie (sa propagation),
- le taux de LDH.
Les réponses permettent de définir l’index pronostic international du lymphome et de choisir le traitement le mieux adapté à la maladie.
Il existe plusieurs types de lymphomes qui n’ont pas la même prise en charge médicale. Les symptômes de ces maladies du sang sont à peu près les mêmes. C’est la nature des cellules cancéreuses qui ne sont pas les mêmes. Cette identification de la tumeur est faite lors de l’annonce du diagnostic.
Cancer des ganglions lymphatiques, choix du traitement et RCP
Contre le lymphome, les soins seront déterminés par une équipe pluridisciplinaire puis proposés au patient.
Il est très important qu’une relation de confiance se tisse entre le médecin et son patient. Il est également essentiel la personne malade puisse avoir des réponses claires à ses questions. Vous trouverez une liste de questions indispensables à poser à l’oncologue dans mon livre Mieux vivre le cancer : La Bible.
Pour lutter contre le lymphome, en début de traitement ou en cours, les personnes malades peuvent demander un second avis en s’appuyant de leur dossier médical complet. Cela fait partie de leurs droits les plus élémentaires. Certains centres de référence de lutte contre les maladies cancéreuses proposent un service de demande de second avis directement sur leur site internet.
Par ailleurs, dans les cas de lymphome non hodgkinien (lnh) indolent, les médecins peuvent choisir de ne pas proposer de traitement. On estime à 50 % le nombre de patients atteints du lymphome non hodgkinien qui ne suivent pas de traitement. En revanche, ils suivent une surveillance médicale régulière.
En cas de chimiothérapie intraveineuse, la pose d’une chambre implantable (PAC) est souvent nécessaire. En fonction du type de lymphome identifié, la chimiothérapie peut être associée à de la radiothérapie ou à de la greffe de cellules souches.
Avant la première injection de chimiothérapie, le patient doit faire une liste de choses et point santé pour que le traitement se passe bien.
Traitement du lymphome hodgkinien et chimiothérapie (ABVD, BEACOPP, etc)
Le traitement des lymphomes hodgkiniens est généralement de bon pronostic. Le taux de guérison peut atteindre 90 % en fonction de la catégorie des patients malades du lymphomes traités.
La chimiothérapie peut être administrée sous différentes formes (per os = voie orale, intraveineuse, ou autres).
Il existe trois grands types de protocole (voir la définition dans mon livre) pour traiter les lymphomes hodgkiniens :
- Le protocole ABVD associant les molécules doxorubicine, blémomycine, vinblastine, dacarbazine. Le cycle de chimiothérpie ABVD dure 28 jours, les médicaments sont pris le jour 1 du cycle et le jour 14 ;
- Le protocole BEACOPP associant les molécules doxorubicine, cyclophosphamide, vincristine, procarbazine, prednisone ;
- Le protocole Stanford V associant les molécules doxorubicine, vinblastine, vincristine, procarbazine, blémomycine, étoposide, prednisone.
Ces trois protocoles sont des traitements classiques du cancer du système lymphatique.
Chimiothérapie et lymphomes non hodgkiniens (lnh)
Concernant les lymphomes non hodgkiniens, les traitements sont bien souvent de la chimiothérapie seule, associée à l’immunothérapie ou à la radiothérapie.
Il existe quatre grands types de protocole pour combattre les lymphomes non hodgkiniens. Les deux premiers sont les plus administrés :
- Le protocole CHOP : ce protocole associe les molécules des médicaments de chimiothérapie suivant : cyclophosphamide, doxorubicine, vincristine, prednisone. Quand ce protocole est associé au Rituxan ® / rituximab , il est appelé R-CHOP. Le célèbre psychanalyste Guy Corneau a suivi le protocole CHOP. Il livre son témoignage dans Revivre ! dont je conseille la lecture. Le R-CHOP est le traitement de référence pour le lymphome à grandes cellules B. C’est de l’immunochimiothérapie.
- Le protocole CVP : ce protocole utilise les médicaments de chimiothérapie suivant : cyclophosphamide, vincristine, prednisone
- Le protocole FND : il associe les médicaments de chimiothérapie suivant : fludarabine, mitoxantrone, dexaméthasone
- Le protocole CAVD : le traitement se fait avec les médicaments : cyclophosphamide, vincristine, doxorubicine, dexaméthasone
L’immunothérapie est-elle un traitement pour guérir du lymphome ?
L’immunothérapie fait partie des traitements classique pour soigner les cellules tumorales du cancer des ganglions.
Ce traitement a été introduit en 1990 et n’a pas cessé de ce développer depuis. L’immunothérapie spécifique utilisée pour soigner le cancer des ganglions sont les anticorps monoclonaux.
Depuis quelques années, la recherche clinique a mis en place un nouveau type d’immunothérapie avec les cellules Cart-T.
Immunothérapie du lymphome folliculaire : le rôle des futures cellules CAR-T
En 2016, a été publiée une étude dans la revue Cell (M.Boice, D.Salloum, F. Mourcin, et al, Cell 167, 2016, 405-418) mettant en lumière les travaux de l’équipe du Professeur d’immunologie à l’Université de Rennes 1 Karin Tarte et de l’équipe de Hans Guido du Mémorial Sloan Kettering Center, de New-York.
Cette étude avait pour objet de mesurer l’action de cellules CAR-T modifiées par les chercheurs sur le traitement du lymphome folliculaire.
Les cellules CAR-T sont déjà utilisées dans le traitement des leucémies aiguës lymphoblastiques avec succès.
Celles utilisées dans le lymphome folliculaire ont été modifiées pour qu’elles sécrètent la protéine anticancéreuse HVEM et qu’elles attaquent les cellules tumorales. Les essais sur les souris se sont révélés concluants.
En 2017, un premier essai clinique utilisant les cellules CAR-T a été organisé pour vérifier l’efficacité de ce nouveau traitement du lymphome folliculaire sur l’homme, au CHU de Rennes.
Les cancers du système lymphatique et les effets indésirables de la chimiothérapie
Les effets indésirables des traitements du lymphomes sont des « classiques » de la chimiothérapie et de la radiothérapie. Ils ne sont pas universels. Autrement-dit, chaque patient ressentira les effets secondaires de manière très personnelle.
Avant le début du traitement du lymphome, le patient doit être reçu dans une consultation spécifique. Elle est généralement assurée par une infirmière. Cette consultation est très importante dans le parcours de soins. En effet, elle doit présenter au patient le traitement, les effets secondaires les plus connus et ce que vous pouvez faire pour les atténuer. Personnellement, comme je l’expose dans mon livre, je conseille souvent de prendre des notes lors de ces échanges.
Niveau organisation de ces consultations de santé, l’idéal est d’y aller avec un proche en répartissant les rôles : l’un pose des questions, l’autre prend des notes. On est plus fort à deux, cela rassure et permet de mieux écouter. J’en suis convaincue en tout cas. Après, il faut choisir la bonne personne.
De manière générale, les effets secondaires les plus fréquents des traitements des lymphomes sont :
- Une modification de la numération sanguine pouvant favoriser les infections. C’est la moelle osseuse qui produit les cellules sanguines. Son fonctionnement est très perturbé par la chimiothérapie,
- Une fatigue intense qu’il est possible de réduire avec des solutions simples,
- L’alopécie, soit la perte des cheveux,
- Un rapport modifié à l’alimentation avec des nausées importantes,
- Les aphtes et mucites,
- Des troubles du transit (diarrhée, constipation),
- Sang dans les urines,
- Un état douloureux.
Pour chacun de ces effets secondaires liés aux thérapies d’un cancer comme le lymphome (chimiothérapie et à la radiothérapie notamment), des solutions existent qui permettent de mieux vivre les traitements. Votre équipe médicale vous accompagnera en ce sens. Il ne faut pas hésiter à la solliciter, voire à s’affirmer gentiment mais parfois fermement. A mon sens, ça a été une de mes erreurs au début. Il ne faut pas non plus minimiser ce que l’on ressent. Prendre trop sur soi est un réflexe qu’ont beaucoup de patients. C’est pour cela que dans mes échanges avec mes oncologues et les infirmières, j’ai voulu objectiver mon ressenti et être mieux écoutée. Cela passait par des tableaux de suivi, par exemple.
Généralement, les effets indésirables sont variables au cours des traitements et temporaires.
Ils cessent après la fin des traitements du lymphome.
Pendant les traitements du lymphome, il ne faut pas rester isolé
Malgré la fatigue, durant toute la durée des traitements du lymphome et bien après, il peut être bénéfique de maintenir le lien avec ses proches bienveillants (famille, vrais amis) ou avec d’autres personnes malades. Échanger sur les soins, le ressenti que cela provoque permet souvent d’apaiser les tensions.
Les groupes de paroles, à partir du moment où ils sont bien menés, peuvent également être très utiles. Personnellement, je suis allée au groupe de paroles organisé par la Ligue contre le Cancer à Paris. Cette ressource m’a beaucoup aidée.
De la même manière, un psychologue est souvent présent dans les services d’oncologie ou d’hémato-onologie.
Je détaille l’ensemble de ces ressources dans les fiches de mon livre Mieux vivre le cancer : La Bible disponible sur le site de mon éditeur laetitialorniac.com/livres.
Crédits photo sur cet article « traitements pour guérir du lymphome » : © science photo – Fotolia.com, photo lymphocyte attaquant une cellule cancéreuse : © Christoph Burgstedt – Fotolia.com
Bonjour,
Je suis impressionnée par votre courage et persévérance.
J’avais 25ans quand ils m’ont diagnostiqué un cancer de ganglions :lymphome marginal) 3 ans avant j’avais une anémie hymolitique ( plusieurs rechutes )
Aujourd’hui j’ai 26ans et mon cancer est plus au moins stable ( on sait pas quand est-ce qu’il va faire surface et m’entrainer avec lui= c’est un vélin méchant pour moi)
Mon quotidien est tout a fait normal je vais avec la maladie ( pas le choix) je garde le sourire et je m’éstime heureuse de ne pas avoir une maladie plus dangeureuse ( sachant q’un lymphome à 25ans c’est trés rare …).
Je travaille et je poursuis un Matser ( faut rien lacher )
Je voulais juste encourager tous les souffrants de cette maladie, et vous dire qu’on est tous simplement unique, cette maladie ( qui est le cancer nous rend unique)
Je ferais des invocations pour toutes personnes atteintes de cette maladie.
Entre novembre 2015 et mars 2016, j’ai eu 6 cures de chimiothérapie : mini-chop. Après 3 scanners de contrôle on a vu revenir les ganglions. On m’a donc proposé un traitement par Brentuximab. J’ai consulté un 2e avis, qui m’a dit qu’effectivement c’était le bon traitement mais vu mon état de santé, (je suis asthmatique) il me fallait une dose très minime. Mais l’Hémato de ma région m’a dit : »on ne sait pas faire ». Alors on m’a administré le produit entièrement. Malheureusement quelques jours après (perte totale des cheveux)mais pire : douleurs atroces gastro-intestinales avec diarrhées importantes et vomissements. Cela a duré trois semaines. J’ai peur de retourner recevoir une nouvelle injection. Mon médecin traitant m’a prescrit en attendant des analyses régulières de sang afin de surveiller le CRP.
Au départ on m’avait dit : « un petit Hodgkin » car les ganglions ne sont pas gros (stade 2AB). Au final, le traitement qu’on a prévu pour moi est un traitement extrêmement lourd. Comment faire pour leur faire comprendre que je veux bien me soigner mais avec des doses qui ne me rendent pas plus malade.
Bonjour,
Peut-être qu’il serait opportun que votre équipe médicale se mette en contact avec un centre de référence de lutte contre le cancer ou avec le médecin qui a donné le second avis.
Vous pouvez suivre les soins dans un endroit en sachant que les instructions médicales peuvent être données par un autre hôpital. Il faut une coordination entre les centres et c’est parfois possible.
Sinon renseignez vous pour être admise dans un autre centre de soins.
Cycle chimio termine va vers radiotherapie type cancer T/NK a quoi m’attendre. Merci.
Bonjour,
Vous devez certainement avoir des consultations pour échanger sur les effets du traitements et l’évolution de la maladie.
Bien à vous
Je trouve votre site fort intéressant et très instructif;je l’ai ajouté à mes favoris.
J’ai reçu de la chimiothérapie en 2012 pour traiter une LLC. J’ai connu quelques dérapages (hospitalisations en isolement à cause de neutropénies). Je reçois depuis l’an dernier une perfusion mensuelle d’immunoglobulines pour renforcer mon système immunitaire. Lors de mon plus récent rendez-vous de suivi, on m’a dit que ne présentais plus de signes de LLC et que les perfusions mensuelles se poursuivraient. Questions: Est-ce que je risque de connaître une rechute de LLC?
Je vous remercie de l’attention que vous accorderez à mon message.
Bonjour,
Seul un médecin pourrait répondre précisément à votre question.
En théorie, toutes les personnes ayant déjà eu un cancer peuvent faire une rechute, mais les cancers sont tellement différents, tout comme les situations médicales des personnes qu’il n’y a que des probabilités et non des certitudes.
Peut-être vaut-il mieux prendre ce qu’il y a de bon et si votre équipe soignante est rassurante, se dire que c’est l’essentiel.
Bien à vous