Une chambre implantable ou cathéter à chambre implantable (CIP) ou encore un PAC (Port-a-cat) est fréquemment utilisé en chimiothérapie par intraveineuse.
La chambre implantable est un dispositif médical comme le picc-line. Ce dernier est d’ailleurs une alternative au PAC/chambre implantable pour l’administration de la chimiothérapie.
Contrairement au picc line qui est un « simple tuyau avec une valve, la chambre implantable / PAC se définit comme étant un petit boitier relié à un tuyau. Ce dernier va être raccordé à un gros vaisseau, autrement dit, une veine profonde.
La très grande majorité des patients qui suivent une chimiothérapie par intraveineuse portent une chambre implantable / PAC.
Comme vous le savez si vous me suivez via ma newsletter ou les réseaux sociaux, je pense qu’il est très important pour les patients d’avoir le maximum d’informations sur leur pathologie (ici le cancer) et leurs conséquences.
C’est pourquoi, je vous propose cette « fiche patient » qui reprend les éléments qui me semblent essentiels sur le PAC / chambre implantable.
Sommaire de l’article sur la définition d’un PAC / chambre implantable :
L’intérêt de poser une chambre implantable pour le patient
Quel médecin pose la chambre implantable ?
Chimiothérapie : quel est le fonctionnement d’un PAC / chambre implantable ?
Peut-il y avoir des complications avec un PAC ?
Comment vivre avec un PAC pour la chimiothérapie ?
Pourquoi poser un PAC / chambre implantable ?
Les médicaments de la chimiothérapie sont des produits toxiques. C’est cette toxicité qui va permettre de tuer, d’éradiquer les cellules cancéreuses. Ça, c’est la bonne nouvelle.
La mauvaise nouvelle c’est que les produits de chimiothérapie vont aussi détruire les cellules saines de l’organisme, en partie tout du moins. Ainsi, passer les médicaments de chimiothérapie dans les veines du bras provoque une sclérose de ces vaisseaux. La chimiothérapie les détruit.
C’est pour éviter cela qu’une chambre implantable est posée pour les patients.
Les veines superficielles, celles que l’on voit sous la peau et dans lesquelles se font les prises de sang (plus ou moins douloureuses) sont ainsi épargnées.
De plus, contrairement au picc line dont j’ai parlé en introduction, la chambre implantable, une fois posée et sans être utilisée n’a pas besoin de soins particuliers. Ce qui en fait un dispositif assez simple d’utilisation en pratique.
Qui pose le PAC / chambre implantable ? Quel médecin ?
Le médecin qui pose le PAC – chambre implantable est forcément un chirurgien.
À ma connaissance, il n’y a pas de « spécialité » supplémentaire pour le médecin qui pose le PAC.
Par exemple, pour mon cas personnel, c’est le médecin qui a retiré la tumeur qui a posé le PAC quelques jours plus tard. D’ailleurs, la même interne était présente. C’est peut-être même cette interne très sympathique qui a posé le PAC sans que je le sache. Comme vous le savez, le patient ne sait pas grand-chose de ce qui se passe au bloc opératoire quand il est endormi.
Comment se pose un PAC / chambre implantable ?
L’anesthésie est – la plupart du temps – une anesthésie locale.
C’est rarement une anesthésie générale (même si ça a été mon cas).
La durée d’intervention dure environ 30 minutes et se fait en ambulatoire. Autrement dit, le patient rentre chez lui le soir, quelques heures après l’intervention. L’équipe médicale fait une radiographie de la chambre implantable avant la sortie du patient pour vérifier le bon emplacement du boitier.
À titre d’illustration, voici une vidéo qui explique comment est posée la chambre implantable pour la chimiothérapie (ce sont des images de chirurgie, attention donc à respecter votre sensibilité) :
Comment fonctionne une chambre implantable / PAC ?
Une fois que la chambre implantable est posée, le délai d’administration de la chimiothérapie est très variable. Il va de quelques heures, à quelques jours. Cela dépend de l’urgence de débuter les traitements.
Ce sont les infirmières qui vont piquer, avec une aiguille de Huber, la chambre implantable / PAC pour passer les produits de perfusion. La perfusion est constituée des médicaments de chimiothérapie, mais aussi d’autres traitements. C’est notamment le cas lors d’une hyperhydratation en chimio, nécessaire avec certaines chimiothérapies comme le cisplatine et l’isofosfamide.
Avec la chambre implantable, les produits de chimiothérapie peuvent passer en continu. La nuit comme le jour. Les poches pour les perfusions peuvent être changées sans difficulté. Le patient n’a pas besoin d’être « repiqué ».
Y a-t-il des complications liées à la chambre implantable / PAC ?
Comme pour tout acte médical, une chambre implantable, un pac, peut avoir « des problèmes ».
Avec un pac, la complication la plus redoutée est l’extravasation des médicaments de chimiothérapie. Ce terme relativement barbare veut dire qu’il y a une fuite des produits de la perfusion dans les tissus voisins.
Comme je l’explique dans mon guide pratique Mieux vivre la chimiothérapie : La Bible, cette situation est très grave et doit être prise en charge par une équipe hospitalière très rapidement.
À côté de cette urgence, les complications les plus courantes de la chambre implantable sont l’infection (également une urgence médicale) et l’obstruction du PAC.
Que doit faire le patient porteur d’un PAC / Chambre implantable ?
L’avantage du PAC, c’est qu’il ne nécessite pas de soin particulier après la pose, en dehors des périodes de perfusion.
Cependant, en tant que patiente, je pense que les personnes qui portent un pac ont tout intérêt à exercer une vigilance. Cela notamment pour repérer toute modification de la peau (rougeurs, boursouflures, pigmentation nouvelle).
Hormis cette vigilance « tranquille », il n’est pas besoin de modifier ses habitudes de vie. Il faut simplement éviter de s’étirer les bras.
De plus, pendant les périodes de perfusion, pour le confort du patient, il est également utile de pouvoir enlever ses vêtements facilement.
Cela fait notamment des recommandations de mon livre. En effet, lors des perfusions, il est plus simple de porter des habits qu’il est facile de retirer et de remettre malgré les branchements.
Quels sports faire avec un PAC / chambre implantable ?
Même en plein traitement contre le cancer, le sport est recommandé. Il aide à mieux supporter les chimiothérapies et tous les traitements contre le cancer.
Cependant, avec une chambre implantable, mes médecins m’avaient recommandé de ne pas faire des étirements avec les bras. Mieux vaut éviter de faire la brasse, par exemple.
Les sports qui pourraient provoquer des chocs sont également à éviter. Les matchs de rugby ou de foot devraient sans doute être reportés à plus tard.
Crédits photo de la présentation et la définition d’un PAC pour la chimiothérapie : pixabay