Dans sa vie, une femme sur trois sera malade du cancer et une femme sur sept souffrira d’une tumeur du sein maligne.
Si le cancer peut toucher tous les organes, le cancer du sein est d’abord définit comme la première maladie cancéreuses chez la femme et le deuxième cancer dans l’ensemble de la population après le cancer de la prostate.
La définition des pathologies cancéreuses est relativement simple :
C’est la prolifération anarchique d’une cellule de l’organisme. Elle va se multiplier à l’infini, Les mécanismes du système immunitaire ne la reconnaissent pas comme dangereuse. Le corps ne peut pas la combattre.
Concrètement, ces cellules tumorales vont d’abord coloniser l’organe de naissance du cancer. C’est le cancer primitif. Puis elles vont se développer à l’extérieur d’abord par les ganglions lymphatiques – d’où la recherche du ganglion sentinelle – ensuite dans d’autres organes. Ce sont les métastases, aussi appelées cancers secondaires.
Le cancer du sein fait régulièrement la une de l’actualité. C’est le cas tous les ans en octobre, qui est considéré comme le mois de sensibilisation aux maladies tumorales chez les femmes. L’ensemble de ces manifestations est connu sous l’appellation « Octobre Rose ». Avec quelques dérives selon moi… mais c’est une autre histoire…
Puis, tout au long de l’année il y a les témoignages de personnes (célèbres ou pas) malades de pathologies cancéreuses souvent mammaires. Il y a aussi les résultats des études scientifiques sur les l’efficacité de nouveaux soins pour guérir, lesquels, malgré les annonces sont rarement une révolution pour les patientes.
Quand tout commence par un dépistage
Se faire dépister pour un cancer du sein se fait selon deux manières.
Il y a d’abord, le dépistage systématique organisé par le Ministère de la Santé. En France, il concerne toutes les femmes à partir de 50 ans et jusqu’à 74 ans. Dans la santé des femmes, cette période est considérée comme « à risque » au niveau de l’apparition des cancers des seins.
Les femmes concernées reçoivent un courrier qui les invite à passer une mammographie. Cet examen est une radiographie des tissus mammaires. Il va permettre d’identifier sur les clichés une « masse ». En fonction de la lecture que fera le médecin radiologue, cette image sera considérée comme suspecte (ou pas) et fera l’objet d’investigations complémentaires. Ce dépistage de masse propose aux femmes de faire une mammographie tous les deux ans. Les clichés font l’objet de deux lectures, par deux radiologues différents.
Chez la femme plus jeune, la mammographie n’est pas l’examen « phare ». Les tissus sont trop denses. Dans cette situation, compte tenu de l’age, le dépistage du cancer du sein se fait plutôt sur la base d’une échographie.
Dois-je vraiment faire un dépistage si je vais bien ? Une question pleine de controverse
Ses détracteurs s’appuient sur le nombre de faux-positifs (et donc des surdiagnostics) qui exposent les femmes à des thérapies très lourdes qui sont inutiles. En effet, certaines masses tumorales n’évoluent pas – ou très peu – et ne représentent pas un danger qui justifie les thérapies lourdes du cancer.
D’un autre côté, il est considéré que plus le cancer est découvert tôt, plus les chances de guérison sont grandes.
En tant que patiente, ces arguments et contre-arguments relèvent d’un problème cornélien qui ne se résoudra vraiment qu’avec le développement des tests prédictifs sur l’évolution du cancer.
Puis-je savoir faire le dépistage moi-même ? Point sur l’autodépistage
Ensuite, la deuxième forme de dépistage est individuel qui concerne toutes les femmes avec des facteurs de risques. Les examens sont les mêmes : échographie des seins ou mammographie, voire IRM.
Dans cette configuration, le dépistage individuel concerne principalement les femmes considérées comme des personnes à risques. Par exemple, celles qui ont dans leur famille de nombreux cancers gynécologiques.
Il y a aussi les femmes qui ont constaté une boule suspecte lors d’une autopalpation.
Les signes qui évoquent un « cancer du sein » et qui font l’objet de recherches complémentaires sont par exemple :
– la présence d’un nodule dur, avec des irrégularités, parfois avec une modification de la peau (comme une peau d’orange),
– une modification du mamelon (rétractation, écoulement, …),
– une inflammation du sein.
En cas de constatation de modification du sein (ou au moindre doute), je pars du principe qu’il vaut mieux jouer la sécurité et filer chez le gynécologue pour avoir son avis.
Avant de poursuivre, voici une vidéo du Figaro que je trouve très didactique sur les symptômes du cancer du sein :
Comment se fait le diagnostic pour savoir si je suis malade ?
Le diagnostic se fait donc sur un examen clinique (palpation du sein et des ganglions sous l’aisselle), des actes d’imagerie comme les mammographies, échographies ou IRM.
Parfois, des marqueurs tumoraux sont recherchés avec des analyses sanguines. Ce sont par exemple le CA15-3 et l’ACE.
Quand les résultats des premiers examens sont connus, un prélèvement des tissus de la masse suspecte peut être organisée.
Ensuite, c’est en fonction des résultats que le bilan d’extension pourra être demandé avec une radiographie du thorax, une échographie hépatique voire d’une scintigraphie osseuse. Cela permet de connaître le stade du cancer dans le corps, autrement dit, son niveau de colonisation des autres organes.
En effet, la biopsie va servir à la fois à l’établissement du diagnostic du cancer du sein, mais aussi à la définition de la thérapie la plus adaptée pour guérir.
C’est grâce aux résultats que les médecins vont savoir quel est le type de tumeurs à traiter.
Concrètement, ils pourront répondre aux questions suivantes :
- Est-ce un adénocarcinome canalaire in situ ? Infiltrant ?
- Un adénocarcinome lobulaire in situ ? Infiltrant ?
- Ou un lymphome ? Un sarcome ? Deux formes de cancer du sein très rares.
La biopsie : un examen essentiel
Les résultats de la biopsie mammaire sont souvent très attendus.
Cet examen consiste à prélever une partie des tissus de la masse suspecte.
Cet examen peut se faire selon plusieurs modalités : le prélèvement par ponction, la macro-biopsie mammaire sous stéréotaxie, la biopsie chirurgicale.
Le prélèvement sera analysé par un anatomopathologiste qui va déterminer l’aspect tumoral (ou pas) des cellules, ainsi que le type de cellules observées.
C’est ce dernier critère qui va être déterminant pour la définition de l’association des thérapies pour augmenter le taux de survie.
Si j’ai un cancer du sein, comment guérir ? Les traitements expliqués
Les soins pour guérir d’un cancer du sein vont dépendre à la fois du type de tumeur identifiée et de son développement dans l’organisme (par le bilan d’extension).
La chirurgie
Quand elle est possible, la chirurgie mammaire est le premier soin mis en œuvre. En effet, dans le cas d’un cancer de petite taille et bien localisé, les chances de guérison sont grandes. Le cancer n’a pas eu le temps de se propager. La chirurgie pour retirer la tumeur des seins est même parfois le seul soin appliqué. En cas d’ablation mammaire, si la patiente le souhaite, différentes techniques de reconstitution peuvent être envisagées. Celle du grand lambeau dorsal – la plus répandue – n’est pas forcément la meilleure.
La chimiothérapie des tumeurs mammaires
Ensuite, il y a la chimiothérapie qui va traiter le cancer du sein. Il existe plusieurs formes de chimiothérapie. La plus usuelles est prise par intraveineuse.
C’est un traitement global qui est injecté dans un gros vaisseau (veine cave par exemple) à l’aide d’un PAC. Le PAC (ou chambre implantable) est placé sous la peau. Il permet d’épargner les veines superficielles (notamment celles du pli du coude qui servent à faire les prises de sang).
Pour traiter un cancer du sein, différents protocoles de chimio peuvent être appliqués avec des molécules variées. Tous les cancers du sein ne sont pas soignés avec les mêmes médicaments de chimiothérapie.
La radiothérapie du sein
De plus, pour soigner une tumeur maligne mammaire, les patientes ont souvent de la radiothérapie qui a trois formes : la radiothérapie externe, interne (la curiethérapie) et la tomothérapie.
Cette forme de radiothérapie, la tomothérapie, n’est pas courante.
Tous les hôpitaux ne disposent pas du matériel adapté pour délivrer ce traitement. Il est important d’interroger votre équipe médicale à ce sujet lors de la consultation de présentation des traitements sur toutes les possibilités thérapeutiques disponibles dans votre hôpital ou clinique.
Par ailleurs, la radiothérapie provoque des brûlures, parfois. Il faut surveiller ce point pour ne pas que cela devienne vraiment trop pénible.
Les thérapies ciblées du cancer du sein
Les thérapies ciblées sont une nouvelle arme thérapeutique contre le cancer du sein. L’objectif de ce traitement est triple : freiner le développement de la tumeur, tuer les cellules tumorales et réduire les symptômes du cancer.
Les thérapies ciblées sont une catégorie de traitement du cancer du sein qui regroupe plusieurs types de médicaments : anticorps monoclonaux, les inhibiteurs de la tyrosine kinase, les inducteurs d’apoptose, inhibiteurs de l’angiogenèse, les inhibiteurs de la mTOR.
L’hormonothérapie
Cette forme de traitement du cancer du sein ne concerne que les tumeurs hormonodépendantes, soit 70 % des cancers du sein.
Pour soigner un cancer du sein par hormonothérapie, il y a trois possibilités. Le recours aux anti-œstrogènes, la prise d’anti-aromatases et les agonistes de la LH – RH.
Le traitement d’hormonothérapie contre le cancer est long. Il s’étend sur plusieurs années.
Si j’ai un cancer du sein, qu’est-ce qui peut m’aider ?
À mon sens, face à une maladie grave comme le cancer du sein, il ne faut pas hésiter à se saisir de toutes les aides possibles et imaginables.
Comme je détaille ces aides dans mon livre de conseils de patiente Mieux vivre le cancer : La Bible, il y a d’abord les soutiens disponibles au sein de l’hôpital. Ils sont souvent négligés ce qui est bien dommage. Ce sont d’excellentes ressources. En effet, l’information a parfois du mal à circuler autour des soins de supports. Pour autant, ils existent et sont souvent très bénéfiques pour les patients.
Ainsi, l’hôpital intègre parfois à son offre de soins tout une panoplie de médecines complémentaires pour soutenir les malades d’un cancer du sein. Quand les soins de support sont proposés au sein de l’établissement de soins, il est beaucoup plus aisé pour les patientes d’y avoir recours.
Quand ce n’est pas possible, il y a des structures associatives qui peuvent également proposer des accompagnements spécifiques. À titre d’exemple, les centres Ressources peuvent proposer des ateliers très variés.
En outre, une bonne manière de supporter les traitements est de faire du sport spécifiquement adapté au cancer du sein. Il y a les fameuses Dragon boat, mais aussi la yoga-thérapie ou du Taï Chi, du Karaté-Do, ou la natation qui peut bien soulager le lymphœdème du bras.
Ces disciplines commencent à apparaître à l’hôpital. C’est le cas pour des ateliers de Qi Gong proposé par l’Hôpital Européen Georges Pompidou (Paris), accessibles sur prescription.
La vie après les thérapies
Lorsque les traitements du cancer du sein sont terminés, certaines patientes ressentent un vide.
La tension peut se relâcher. Une période de désappointement peut subvenir. C’est un phénomène assez classique et pourtant méconnu.
Cette forme de déstabilisation « post-traitement » a même un nom : le syndrome de Lazare, du nom du saint chrétien ressuscité par Jésus Christ.
Certaines femmes pour matérialiser la sortie des traitements et leur victoire sur le cancer du sein décident d’avoir un tatouage symbolisant cela.
Se faire tatouer après un cancer du sein est devenu un acte banal.
Personnellement, même si je comprends parfaitement la démarche, je suis assez dubitative sur ce geste. Cependant, pour certaines femmes ce tatouage symbolique a un sens très fort et si cet acte leur fait du bien, leur apporte du réconfort, c’est déjà formidable.
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