Le cancer du sein fait peur. Il représente un risque de santé majeur.
En effet, dans sa vie, une femme sur sept devra sera confrontée au diagnostic d’une tumeur maligne mammaire.
Parmi les nombreux soins médicaux possibles, la chimiothérapie fait souvent partie des thérapies « classiques » du cancer.
Pourtant, son histoire dans la médecine est le fruit d’un hasard.
En effet, la chimiothérapie dans les traitements du cancer est issue d’une découverte fortuite faite lors de la Seconde Guerre mondiale. Les équipes de l’armée américaine ont constaté que des soldats exposés au gaz moutarde (une arme de guerre) avaient un trouble de la production de cellules sanguines. Elles sont produites par la moelle osseuse. Cette toxicité avait une application médicale directe : la lutte contre le lymphome, un des cancers du sang.
C’était le début d’une nouvelle ère de stratégie thérapeutique contre le cancer et notamment des tumeurs malignes mammaires, premières formes de cancer touchant les femmes.
Dans cet article, je vous propose de faire le point sur la chimiothérapie et le cancer du sein. J’y intègre des informations qui sont essentielles pour les patientes, ainsi que mes conseils sur ce traitement.
N’hésitez pas à reprendre ces éléments pour en parler avec vos médecins.
Comme vous le savez si vous me suivez avec ma newsletter, je ne suis pas médecin, mais une patiente qui est persuadée que l’information aide les personnes malades dans ce long chemin qui sont les traitements contre le cancer du sein. C’est dans cet esprit que j’anime ce site et que j’ai écrit mon livre Mieux vivre le cancer : La Bible.
Sommaire de l’article en 4 points :
- Définition de la chimiothérapie pour guérir des cancers du sein et son administration (objectifs et mode d’action)
- Les protocoles de soins existants pour soigner les tumeurs mammaires malignes
- Le risque des conséquences indésirables de ce traitement
- Mes solutions et conseils de patient pour chaque effet secondaire du traitement
Qu’est-ce que la chimiothérapie contre le cancer du sein ?
Tous les traitements du cancer du sein sont regroupés dans ce qui est appelé un programme personnalisé de soins. Comme son nom l’indique, ce programme est propre à chaque patient. Il peut contenir plusieurs thérapies contre le cancer, et plusieurs protocoles de chimiothérapie. Son but est de faire en sorte d’augmenter le taux de survie et les chances de guérison, tout en réduisant le risque de récidive.
Les objectifs pour détruire les tumeurs mammaires malignes
Les objectifs de la chimiothérapie pour traiter d’un cancer du sein peuvent être pluriels.
Ils permettent de réduire les facteurs de risque, notamment de :
- réduire la taille d’une tumeur avant une chirurgie,
- compléter l’action de la chirurgie sur les éventuelles cellules cancéreuses restantes. Le stade de développement de la tumeur (son étendue) est évalué avec recherche et l’étude du ganglion sentinelle qui indique la présence de cellules malignes dans les ganglions lymphatiques.
- diminuer le risque de rechute.
Son action dans le corps des patientes
Ainsi, à ce stade, pour combattre la maladie, ce traitement des cancers vient compléter les actions de la chirurgie, de la radiothérapie voire de l’hormonothérapie. L’objectif est de détruire ou stopper le développement des cellules cancéreuses. Les médicaments vont détruire les cellules malignes où qu’elles soient dans le corps (organe, ganglions lymphatique ou sang).
C’est un traitement global, dont l’un des objectifs est de réduire le plus possible le risque de récidive.
Schématiquement, le processus de soins contre les cancers est le suivant :
1 -la chirurgie du sein va retirer la tumeur de l’organe malade et parfois, en fonction de la taille de la masse tumorale, le sein (mastectomie). La reconstruction est parfois faite immédiatement,,
2- la radiothérapie du sein va détruire les cellules malignes présentes dans les tissus voisins de la tumeur. La radiothérapie peut être externe. Ce sont les rayons. La radiothérapie peut également être interne. C’est la curiethérapie.
Leurs actions thérapeutiques sont locales.
3 – La chimiothérapie va traquer les cellules cancéreuses qui seraient disséminées dans le corps via le réseau sanguin et lymphatique.
4 – L’hormonothérapie va empêcher les nouvelles cellules cancéreuses de se former en agissant sur l’action des hormones et leurs récepteurs. La prise d’hormonothérapie se fait sur une durée de 5 ou 10 ans.
Avec l’ensemble de ces thérapies, les cancers et ses cellules malignes sont « attaqués » sur tous les facteurs de leur développement.
Dans ce cadre, l’administration des molécules chimio-thérapeutiques est une étape essentielle dans le traitement contre la tumeur mammaire.
Cancer du sein : qui décide de la chimiothérapie ?
En cas de suspicion d’un cancer, le médecin prescrit une série d’examens effectuer le dépistage. Cette recherche permet de confirmer le diagnostic de la maladie et de la présence d’une tumeur en plusieurs étapes.
Si la femme malade a des antécédents familiaux de cancers gynécologiques, une recherche en onco-génétique sera faite. Elle permet de déterminer la présence d’une mutation génétique sur le gène her qui prédispose les femmes aux tumeurs malignes gynécologiques. Cette mutation génétique (her 1 et 2) augmentent considérablement les risques. Les centres Unicancer proposent une recherche en onco-génétique pour déterminer la présence de cette mutation her.
A l’Institut Curie (Paris), il existe une consultation spécialisée pour les femmes concernées par ces facteurs de risque. D’ailleurs, le service d’onco-génétique a mis en place un questionnaire type de dépistage sur ces facteurs de risque.
Dans le cadre général, pour la dépistage chez les femmes, l’examen pivot dans le cas du cancer du sein est la mammographie. Pour les femmes jeunes (moins de 40 ans), c’est plutôt l’échographie mammaire, couplée avec la mammographie. La recherche de métastases se fait dans le bilan d’extension avec : un scanner, une IRM, un PET-scan.
Mais l’examen qui va confirmer définitivement le cancer du sein est la biopsie mammaire. Il consiste en un prélèvement dans la tumeur de tissus suspects. Ils sont étudiés au microscope par un anatomopathologiste.
Cet examen sert à définir précisément le type de cancer. Il est essentiel à la définition du traitement.
En effet, concrètement, un carcinome canalaire in situ ne se soigne pas de la même manière qu’un carcinome tubuleux ou un carcinome médullaire infiltrant.
Une fois que les résultats de l’ensemble des examens sont connus, une commission de réunion pluridisciplinaire est organisée. C’est la RCP. Cette instance est composée de différents spécialistes du cancer qui vont confronter leur opinion sur le meilleur traitement à donner à la personne malade.
Une fois que le traitement type est défini, il sera présenté à la patiente avec le compte-rendu de la RCP et de anatomopathologie.
La chimiothérapie est un traitement très courant dans le cas du cancer du sein.
Les formes d’administration de la chimiothérapie du cancer du sein
Contre le cancer, la chimiothérapie peut être administrée sous plusieurs modalités :
– per os (voie orale),
– cutanée (contre les tumeurs malignes de la peau),
– intramusculaire,
– intrathécale,
– intrapéritonéale,
– CHIP…
la forme la plus courante est la voie d’administration par intraveineuse qui se fait via une chambre implantable.
La pose d’une chambre implantable (PAC) pour réduire le risque de toxicité sur les veines
Lors de la pose, le dispositif de la chambre implantable est mis en place juste en dessous de la clavicule, sous la peau. Le boitier est de petite taille mais reste visible sous la
C’est une opération qui se fait souvent sous anesthésie locale. Dans mon cas, cela a été fait sous anesthésie générale, à ma demande.
La chambre implantable est composée d’une « boite » et d’un cathéter, lui-même relié à une veine profonde, un gros vaisseau comme la veine cave qui résistera mieux à la toxicité de la chimiothérapie que le réseau des veines superficielles.
Avant chaque injection, la personne malade devra procéder à la pause d’un patch anesthésiant (type patch de crème Emla ©) sur le PAC, pour ne pas avoir de douleur lors de la piqûre de l’intraveineuse.
Normalement, l’injection de chimiothérapie pour un cancer du sein n’entraîne aucune douleur (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’effet secondaire aux médicaments). Si vous ressentez et constatez une brûlure, une douleur, des picotements, un gonflement ou une autre manifestation anormale, il faut impérativement et immédiatement appeler une infirmière.
Le protocole de chimiothérapie pour un cancer du sein
Comme la chirurgie du cancer du sein, la chimiothérapie est un traitement classique contre la tumeur mammaire.
En fonction de la situation médicale de la patiente, du type de tumeur et de son avancée, plusieurs protocoles peuvent être mis en œuvre.
Ces protocoles de chimiothérapie du cancer du sein peuvent utiliser une molécule seule ou combiner plusieurs médicaments anticancer.
Parmi beaucoup de protocoles possibles, il y a :
– AC-T avec de la doxorubicine (aussi appelée Adriamycin) et de la cyclophosphamide (appelée Procytox) suivies de paclitaxel (Taxol)
– TC avec du paclitaxel et de la cyclophosphamide
– FAC suivi de docétaxel ou de paclitaxel,
– l’éribuline (médicament très utilisé contre le cancer du sein).
Des molécules issues des thérapies ciblées peuvent également être ajoutées au protocole.
Pour chacun de ces médicaments, vous trouverez une de mes fiches-conseils pour les patients sur ce site, en utilisant la fonction recherche (la loupe en haut à droite de votre écran).
Avant la première administration, une consultation spécifique sera organisée par votre centre de soin pour vous présenter les modalités du traitement et les effets indésirables possibles. C’est souvent une infirmière qui le fait. A mon sens, il est très important d’être actif lors de cette consultation comme je le détaille dans mon livre Mieux vivre le cancer : La Bible.
En effet, si toutes les molécules ont des impacts indésirables, toutes les patientes ne les ressentent pas de manière uniforme. Leurs apparitions et leurs intensités ne peuvent pas être anticipées. Il vaut mieux se garder d’écouter certains patients qui vont faire des descriptions horribles de leurs chimiothérapies, notamment sur les forums internet. D’une part, personne ne peut vérifier la véracité de leurs dires. D’autre part, peut-être que vous supporterez bien le traitement.
De manière générale, il faut essayer de mettre à distance les discours toxiques… quand c’est possible.
Les effets secondaires de la chimiothérapie d’un cancer du sein
En chimiothérapie, il y a certaines mesures à prendre pour surveiller l’évolution de son état physique.
Par exemple, il faut prendre régulièrement sa température. Au-delà de 38 °pendant plusieurs heures, il faut avoir un avis médical. En cas de fièvre à 39 °, il faut prendre un avis médical immédiatement.
Pour surveiller tous ces aspects, vous aurez sans doute une consultation en soins de support en oncologie gynécologique. Dans les centres Unicancer ou les CHU, il y a des ateliers et séances qui peuvent réellement apporter un bien-être. Il serait dommage de s’en priver.
Outre ces précautions à intégrer à sa vie quotidienne, voici les effets secondaires les plus communs provoqués par les médicaments de la chimiothérapie du cancer du sein :
Quelles sont les conséquences pénibles sur le physique ?
Voici les conséquences les plus classiques :
– Alopécie (chute des cheveux et des poils) : elle intervient dans le mois suivant la première administration de la chimiothérapie. À mon sens, comme vous le lirez dans mon livre Mieux vivre le cancer : La Bible, il vaut mieux se préparer à cet effet secondaire et l’anticiper. Je vous explique comment faire.
De plus, en cas de traitement du cancer du sein par taxotère, un casque réfrigérant pourra vous être proposé pour limiter cet effet secondaire. Toutes les patientes ne le tolèrent pas, il faudra être sensible à votre ressenti.
De manière générale, si vous avez les cheveux très longs, il peut être judicieux de se les couper petits à petits (coupe aux épaules, puis aux oreilles, puis courte). Cela permet de se réapproprier peu à peu une nouvelle image de soi.
Après la chimio, quand les cheveux vont tomber, ils le feront en masse. Personnellement, j’étais tellement embêtée par tous ces petits cheveux éparpillés partout, que j’ai fini par les raser ; ce qui était pour moi impossible à faire une semaine avant. Le côté pratique a eu le dessus.
Par ailleurs, sur les solutions à l’alopécie pendant les traitements d’un cancer du sein, la solution la plus classique est la perruque, mais ce n’est pas la seule. À titre d’exemple, ma visite dans un magasin spécialisé de perruques s’était tellement mal passée, que j’ai trouvé d’autres solutions qui me convenaient très bien (foulard, turban, bandeau à mèches). Le tout est de choisir l’option qui vous conviendra le mieux… en sachant que cette solution pourra évoluer dans le temps.
– sécheresse (modérée à intense) de la peau (gros problème en chimiothérapie)
– modification des ongles des mains et pieds : un vernis spécifique vous sera proposé.
L’impact sur l’état général
– Modification de la formule sanguine (anémie, aplasie, baisse des plaquettes…). Votre équipe médicale suivra spécifiquement cet effet secondaire. En cas d’aplasie, votre barrière immunitaire (vos défenses) est très affaiblie et le risque d’infection est important. À la maison, il vous faudra opter pour des règles d’hygiène extrêmement strictes. Vous trouverez dans mon livre, une fiche pratique complète sur les mesures à mettre en place en cas d’aplasie.
– baisse de la fertilité et cancer du sein : les traitements contre le cancer du sein et la chimiothérapie peuvent avoir un impact sur la fertilité. Dans les centres de référence de lutte contre le cancer comme à l’IGR à Villejuif, des consultations d’oncofertilité sont possibles. Généralement, elles sont destinées aux femmes de moins de 40 ans.
– Des lésions dans la bouche (aphtes, mucites) : cet effet secondaire des médicaments de chimiothérapie contre le cancer du sein peut-être particulièrement douloureux et pénible. Il existe des astuces pour les alléger comme vous le verrez dans mon livre. Face aux aphtes et mucites, le pivot est de faire régulièrement des bains de bouche à base de bicarbonate (ceux prescrits par votre médecin) pour diminuer l’acidité de la bouche. Il vaut mieux éviter toutes les sources d’agression potentielle et boire des liquides tièdes ou à température ambiante,
– une baisse de moral : avoir un accompagnement psychologique, faire de la sophrologie, écrire, participer à des groupes de parole peuvent réellement être utiles pour vivre « mieux » les traitements,
– une fatigue modérée à intense : c’est un des effets non-désirés le plus courant lors d’une chimiothérapie d’un cancer du sein. Il faut veiller à avoir un repos réparateur (ce qui n’est pas toujours simple). Votre chambre à coucher doit être calme, aérée régulièrement.
Comment prendre ses repas normalement ?
– Perte d’appétit et nausées ou vomissement : en chimiothérapie du cancer du sein, la prise des repas peut-être très compliquée. Il faut être vigilant sur ce point, car la dénutrition est une des complications courantes. En fonction de ce que vous ressentez, il est très utile d’identifier les aliments qui « passent » bien et les autres pour orienter la confection de vos repas. Par ailleurs, il peut être bien utile de fractionner ses repas et de boire suffisamment notamment de l’eau gazeuse.
Pour avoir un apport nutritif suffisant, n’hésitez pas à solliciter un médecin-nutritionniste dans votre hôpital ou une diététicienne qui pourra vous accompagner sur ce point.
– modification du goût,
– Des troubles de la digestion : diarrhée, constipation
– fourmillement des mains et pieds.
Quelles sont les moyens de réduire les effets secondaires de la chimiothérapie contre le cancer du sein ?
Un bon moyen de lutter contre la fatigue lors d’une chimiothérapie d’un cancer du sein est d’avoir une activité physique adaptée « cancer du sein ». Cela paraît contre-intuitif, mais plusieurs études indiquent que les bénéfices d’une activité sportive adaptée sont importants que cela soit en termes de diminution de la pénibilité, mais aussi en prévention des rechutes. D’ailleurs, certains centres de soins comme l’hôpital Saint Louis à Paris proposent des séances de sport adapté à leurs patientes.
Sachez que pour chacun de ces effets secondaires, votre équipe médicale pourra vous accompagner. Elle vous donnera des conseils soit directement, soit en vous orientant vers des professionnels plus qualifiés.
En complément, vous trouverez dans mon livre Mieux vivre le cancer : la Bible plus de 500 pages d’informations et de ressources. Cet ouvrage est un guide pratique unique. Avec un taux de satisfaction de plus de 98 %, c’est un véritable succès.
Il est disponible sur le site de mon éditeur : laetitialorniac.com/livres et sur Amazon.
Pour conclure cet article sur la chimiothérapie du cancer du sein, voici une vidéo bien faite de l’Institut Gustave Roussy, centre Unicancer. N’hésitez pas à partager vos impression en laissant un commentaire en fin de page.
Par ailleurs, la chimiothérapie et les chirurgies sont souvent complétées par une radiothérapie externe du cancer du sein.
Crédits photo de l’article de présentation sur le thème © lovelyday12 – Fotolia.com, © RFBSIP – Fotolia.com, : © auremar – Fotolia.com