Dans la vie, chacun sait que la santé est fragile. Et cela est d’autant plus vrai face au cancer. En effet, les médicaments de chimiothérapie peuvent endommager les veines superficielles, comme celles du pli du coude. C’est pour épargner ces vaisseaux, que le chirurgien va poser qu’une chambre implantable (aussi appelée PAC, catheter central ou CHIP).

Seulement, la coordination et le délai entre la mise en place du dispositif de chambre implantable et l’administration du premier cycle de chimiothérapie est parfois obscure.

Je fais donc le point avec vous dans cet article.

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Quel est le temps entre la pose du pac et la chimio ?

La pose du pac est-elle nécessaire pour faire la chimiothérapie ?

En théorie oui. Pour une chimiothérapie en intraveineuse (iv), un pac se définit comme étant indispensable. Sans l’utilisation de la chambre implantable, les médicaments de chimiothérapie seront administrés dans une veine du patient qui affleure la peau. Ces veines sont petites. Leur débit est faible. Ces deux facteurs qui font que les molécules de chimiothérapie ne seront pas évacuées rapidement dans l’organisme.

Ainsi, la toxicité de la chimiothérapie va attaquer la paroi de la veine. La conséquence est la sclérose de ces veines, autrement dit leur destruction.

C’est pour éviter ces effets secondaires de la chimio que la chambre implantable va être posée rapidement une fois que la chimiothérapie est décidée par la réunion de concertation pluridisciplinaire.

Seulement, dans certains cas, les délais sont trop courts entre l’administration de la chimiothérapie et la pose du PAC. C’est notamment le cas quand la tumeur est très agressive. L’administration du traitement est urgente. Dans ces situations, les médecins peuvent parfois décider de faire la première cure de chimiothérapie dans les veines superficielles et avant de pouvoir mettre le dispositif : PAC.

Quand la chimiothérapie est donnée avant la mise en place de la chambre implantable

C’est ce qui m’est arrivé pour l’administration de la première cure de chimiothérapie du protocole BEP. Ce qui fait que, dans le bras, la veine du coude gauche a été sclérosée. La bonne nouvelle, comme je le dis dans mon témoignage du cancer des ovaires, c’est que la tumeur vitelline était très chimiosensible et malgré son étendue importante, l’administration de la chimiothérapie en injection au niveau du bras, donc avant la mise en place du cathéter central a – sans aucun doute – augmenté sensiblement mes probabilités de guérison. Pour ma santé, c’était essentiel, même si, sur le coup, je ne me suis pas rendu compte des effets positifs pratiques de cette « précipitation nécessaire ».

Combien de temps entre la pose chirurgicale du PAC  et la première chimiothérapie ?

Dans les cas les plus conventionnels du traitement, la chambre implantable est mise en place puis la première cure de chimiothérapie est donnée au patient.

Le délai entre l’intervention chirurgicale pour mettre la chambre implantable et son utilisation pour la première injection de chimiothérapie est variable. Une fois le PAC posé par le chirurgien, la chimiothérapie peut se faire le lendemain, 3 jours après, ou 10 jours après.

Cela va dépendre de l’agressivité de la tumeur, des places disponibles en hôpital de jour ou en hospitalisation et d’autres facteurs du dossier médical. C’est votre oncologue, en lien avec l’infirmière-cadre, qui établira le planning de l’administration de la chimiothérapie et des autres soins contre le cancer.

Ainsi, si vous n’avez pas eu d’information sur la date et le délai de votre première chimiothérapie après la pose du cathéter central, téléphonez à votre service d’oncologie. Vous pouvez aussi, contacter le secrétariat de votre oncologue. Il y a parfois des ratés, or, il est très important que vous ayez les délais en tête pour pouvoir vous organiser en prévision des cycles de chimiothérapie à venir.

Comme je l’explique, dans mon livre Mieux vivre le cancer : La Bible, le traitement du cancer et la chimiothérapie ont des conséquences qui dépassent largement le cadre médical. C’est pourquoi il est particulièrement important d’anticiper les difficultés potentielles. Ainsi, si ces difficultés surviennent, vous y serez préparés et vous pourrez les gérer sans que cela ne rajoute « du drame au drame ». Ça, c’est vraiment essentiel pour alléger la pénibilité des traitements contre le cancer.

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Le PAC et le délai d’une chimiothérapie

Après avoir la chirurgie du PAC, ce qu’il faut savoir sans délai sur la première chimiothérapie

Comme pour tous médicaments ou actes médicaux, dans les traitements du cancer, l’administration de la chimiothérapie peut avoir des complications.

Les complications de la chambre implantable pour la chimiothérapie sont rares, mais elles peuvent se produire.

En premier lieu, il y a tout ce qui relève de la chirurgie et de l’anesthésie (allergie, infection, douleur, etc).

En second lieu, il y a le cas en cas d’extravasation par intraveineuse (iv). C’est une complication très grave du PAC. En effet, l’extravasation est une fuite des médicaments de chimiothérapie dans les tissus voisins de la chambre implantable et sur la peau. Pour le patient, c’est une urgence médicale. L’intervention des médecins et infirmières doit être rapide.  À titre d’exemple, cette extravasation peut être due à une fissure de la chambre implantable et nécessite une prise en charge immédiate.

De plus, comme pour tout médicament, des allergies aux médicaments de chimiothérapie existent.

Ainsi, il est particulièrement important que vous signaliez immédiatement tout picotement, gonflements, rougeurs, brûlures, douleur, gêne respiratoire et toutes choses anormales lors de l’administration de la chimiothérapie. une allergie peut provoquer une douleur au niveau de l’épaule et du bras.

À mon sens, la sécurité pratique des soins n’est pas assez expliquée aux patients et aux proches. Ce qui fait qu’ils n’ont pas une grille de lecture assez large pour identifier les points d’alerte. Et ces manquements à l’éducation thérapeutique sont d’autant plus dommageables que l’hospitalisation à domicile et l’ambulatoire sont en plein développement. Il est donc crucial que le médecin donne aux patients tous les éclairages pour qu’ils puissent réagir au plus vite.

En troisième lieu, si cela n’a pas été fait, demander à avoir un rendez-vous avec votre équipe médicale (infirmière, infirmière-cadre ou coordinatrice) pour que l’on vous donne une fiche avec tous les effets secondaires connus pour le protocole de chimiothérapie que vous avez, mais aussi les conséquences et détails pratiques à connaître après les opérations et les autres traitements. Avoir une réponse claire à toutes vos questions est très important pour vous, votre traitement et votre santé.

L’importance d’être bien informé avec un traitement de chimiothérapie par pac

Pour moi, cet aspect-là est fondamental et encore trop souvent manqué. Demandez également quels sont les soins de support proposés dans votre hôpital. Plusieurs accompagnements complémentaires peuvent vous aider à alléger la pénibilité des traitements. Comme je le détaille, dans mon livre Mieux vivre le cancer : La Bible (disponible sur Amazon et dans toutes les bonnes librairies), il n’y a pas de recette miracle, malheureusement. En revanche, il existe de multiples astuces possibles pour rendre les traitements moins pénibles. Vous en trouverez de nombreuses auprès de votre équipe soignante et dans mon livre.

Par ailleurs, n’hésitez pas à faire le point avec votre équipe soignante pour savoir combien de temps vous devrez porter le PAC et les conditions de son retrait. L’ablation de la chambre implantable est plus légère que sa pose… et heureusement pour les patients !

Crédits photo de l’article sur le délai entre la pose du cathéter central et la première chimio : pixabay, fotolia, pexels. Jorge Gonzalez de Pixabay,

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