Pour un bilan sanguin de routine ou dans le suivi de traitements lourds –  comme ceux suivis contre le cancer – les prises de sang sont incontournables.

Aujourd’hui, il n’est pas encore possible de prélever une toute petite goutte de sang pour faire une batterie d’analyses. Espérons que cette avancée arrive vite pour le confort des patients, car les prises de sang ne sont jamais une partie de plaisir, surtout quand elles se multiplient de manière très rapprochée.

La prévention de la douleur est un axe fondamental dans la prise en charge des patients. Cela commence par des actes « bénins » comme les prélèvements sanguins.

Personnellement, j’ai toujours été « facile à piquer ». Sauf qu’après la chimiothérapie, ce n’est plus du tout le cas.

La première cure de chimio par BEP a été passée dans les veines du bras gauche (traitement mis en place en urgence, avant la pose de la chambre implantable). Du coup, le bras gauche est hors service. En conséquence, le bras droit a été extrêmement sollicité. Des mini-cicatrices ont durci la peau. Aujourd’hui, Les prises de sang ne sont plus du tout faciles à réaliser.

Voici donc un « topo » de patiente pour les patients, pour faire en sorte que les prises de sang se passent « le mieux du monde ».

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Sommaire de l’article Les bonnes conditions pour une prise de sang et prévention de la douleur :

Faire des prises de sang à jeun

En premier lieu, posons les choses :

Une prise de sang à jeun se fait à une distance des repas d’au moins 11 heures.

Il ne faut pas manger ni fumer. L’eau est parfois tolérée, si elle est consommée pure.

C’est pour cela qu’il est plus facile, plus confortable, de faire les prises de sang à jeun tôt le matin. Ce qui est parfois difficile, en cas de situation médicale particulière, quand les prises de sang se font à domicile et qu’il faut attendre, parfois longtemps, l’infirmière.

Concrètement, les prises de sang à jeun se font en cas de dosage de la glycémie (sucre dans le sang – la glycémie est toujours à jeun), du cholestérol, du HDL, du LDL, des triglycérides.

Il peut y avoir beaucoup d’autres valeurs concernées.

Il faut donc expressément demander à son médecin prescripteur s’il faut être à jeun pour la prise de sang et éviter ainsi les déconvenues.

En effet, toutes les prises de sang ne se font pas à jeun.

Peut-on boire avant une prise de sang à jeun ?

Il y a des éléments contradictoires à ce propos.

Normalement, oui, même à jeun vous pouvez boire de l’eau – sans aucun ajout (ni sucre, ni sirop).

Mais j’entendais un jour un laborantin dire à une patiente qu’il ne fallait :

 RIEN boire pour une prise de sang à jeun.

Abus de pouvoir ? Excès de zèle ? Ou intervention d’un professionnel rigoureux et consciencieux ?

Mystère.

Dans ces cas-là, à mon sens, autant faire le point avec son médecin pour être fixé sur la question.

Alimentation avant une prise de sang

Mis à part de l’eau, s’il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour la prise de sang, autant prendre un petit déjeuner normal qui vous permettra d’être d’aplomb avant le prélèvement sanguin.

Il est aussi souvent conseillé de prendre une collation après la prise de sang. Là, tout est permis et c’est l’occasion de se faire plaisir : croissant, brioche et viennoiserie en tout genre. Direction, la meilleure boulangerie du quartier ! J

Ne plus avoir mal durant les prises de sang : les astuces pour limiter la douleur

Pour moi, que les prises de sang soient ponctuelles ou récurrentes, il est essentiel d’essayer de réduire la douleur des piqures.

Tous les patients ne sont pas égaux en la matière. Quand je sais que certains patients ne ressentent rien lors d’une fibroscopie (examen classique pour le diagnostic de certains cancers)… je me dis qu’il y a même des écarts de sensibilités gigantesques entre les personnes.

Mais peu importe, ce qui est essentiel c’est ce que vous ressentez VOUS et les moyens d’atténuer les douleurs des actes médicaux comme les prises de sang.

Je vais en exposer certains en vous proposant quelques astuces.

Bien choisir l’aiguille pour piquer

C’est peu connu des patients, mais il existe plusieurs tailles d’aiguille.

Certains soignants « piqueurs » préfèrent des aiguilles de grande taille, car la « récolte » du sang se fait plus vite. Sauf que plus le diamètre de l’aiguille est grand, plus il y a des probabilités pour que ça fasse mal au moment de la piqûre.

Du coup, je demande systématiquement d’être prélevée avec une aiguille pour enfant.

Certains professionnels soignants acceptent sans problème. D’autres poussent un soupir de mécontentement, mais le font quand même. D’autres encore refusent tout net, en disant :

« MAIS VOUS N’ALLEZ PAS M’APPRENDRE MON MÉTIER, NI COMMENT PIQUER UNE VEINE !!! ».

Non, c’est vrai. Mais dans ce dernier cas, je sors sans avoir fait la prise de sang.

C’est moi qui ai mal, donc, je considère que ma demande est très légitime même si c’est plus long.

Pourquoi utiliser un patch antidouleur à la lidocaïne ?

Pour prévenir la douleur lors des prises de sang, notamment chez l’enfant, mais aussi chez les adultes, il y a les patchs antidouleurs, type patch Emla © ou l’utilisation d’une crème anesthésiante du même nom Emla © ou le générique.

Ce sont des produits à base de lidocaïne, un anesthésiant local.

En France, ces produits pour éviter d’avoir mal lors de la piqure de la prise de sang ne sont disponibles que sur ordonnance.

Chez les bébés, le personnel soignant est parfois réticent à utiliser une crème anesthésiante ou un patch à la lidocaïne. Il paraît que ça « rétrécit » les veines. La peau glisse plus, car les crèmes sont grasses.

Selon moi, pour évacuer les réticences des infirmiers et personnels soignants qui doivent piquer la veine, il faut simplement leur assurer que vous avez le temps et que le patch sera retiré 15 minutes avant la piqûre et bien nettoyer la peau à l’alcool juste avant.

Même s’il faut parfois insister, ça vaut la peine pour moi, surtout quand les piqûres et prises de sang sont faites très régulièrement.

Ces précautions permettent de faciliter la prise de sang et de créer les conditions pour que la piqûre soit sans douleur.

Par ailleurs, toujours chez les bébés, leur faire boire une solution sucrée juste avant la prise de sang, permet également d’atténuer la douleur de la piqûre.

À titre d’exemple, voici comment se passe une prise de sang, expliquée aux enfants :

Prise de sang, appréhension, douleurs et gaz MEOPA

Le gaz MEOPA est un gaz utilisé dans l’univers médical, dans les hôpitaux, en guise d’anesthésie pour éviter les douleurs et l’anxiété.

Ce gaz est un mélange équimolaire oxygène protoxyde d’azote. Dans le grand public, ce gaz est connu comme le « gaz hilarant ».

Le gaz MEOPA est couramment utilisé dans le cadre d’une réduction de fracture, par exemple. Son utilisation est beaucoup plus rare dans le cadre d’une simple prise de sang. Cependant, dans certains cas, cela permet de résoudre un blocage réel lié à l’appréhension de la douleur d’une prise de sang.

Où prendre la prise de sang ?

Généralement, la prise de sang se fait au pli du coude. À cet endroit, les veines affleurent la peau. Elles sont bien visibles et sont donc plus faciles à piquer, comme sur cette photo :

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pli du coude prise de sang

Sauf que dans certains cas, les veines sont plus fragiles et il n’est quasiment plus possible de piquer un bras.

Il faut donc piquer l’autre pli du coude.

Ainsi, à mon sens, il faut anticiper et mettre des patchs anesthésiants sur les deux plis du coude.

Si ce n’est pas possible non plus (par exemple, s’il y a des hématomes), la prise de sang se fait sur les  avant-bras ou les veines des mains… voire des pieds (sur la malléole interne).

Cette situation est rare, mais elle arrive.

Piquer, pour les prises de sang, les veines des mains ou des pieds est plus douloureux.

Si la prise de sang classique n’est pas possible, il faut se mettre d’accord avec les infirmiers pour mettre des patchs à l’endroit envisagé pour les futures prises de sang…et attendre pour que l’anesthésie locale agisse.

C’est pour éviter ces situations que, pour certains traitements, une chambre implantable ou un picc-line est posé.

Les complications des prises de sang

Après une prise de sang, comme pour tous les actes médicaux, il peut y avoir des complications et effets secondaires.

L’effet secondaire le plus classique est le bleu qui apparaît à l’endroit de la piqure. Pour l’éviter, après le retrait de l’aiguille, il faut appuyer bien fort sur le pansement. Ce n’est pas une garantie à 100 %, mais ça peut aider.

Les douleurs

Les douleurs après une prise de sang peuvent avoir de multiples causes.

Ainsi, la piqure elle-même et la lésion de la peau peuvent être douloureuses, même à distance de l’acte.

Mais dans certains cas, d’autres lésions peuvent avoir été provoquées par la piqure. Pour moi, si dans les 5 heures qui suivent la prise de sang, vous ressentez toujours des douleurs, il faut avoir un avis médical, voire avant si la douleur est insupportable.

Les hématomes

Les hématomes sont une complication fréquente (mais heureusement non systématique) des prises de sang, notamment quand la veine éclate. Ils peuvent être très impressionnants.

Ils peuvent avoir des causes diverses comme un garrot beaucoup trop serré ou un traitement anticoagulant peut-être en surdose (à voir avec ses médecins) ou une mauvaise coagulation du sang à rechercher.

En cas d’hématome, le personnel soignant pourra poser en urgence une poche de glace, un pansement compressif, un anti-œdémateux local (comme de l’hémoclar ®).

L’homéopathie (pour ceux qui y croient, comme moi), peut également apporter son aide avec de l’Arnica et notamment des granules de 7 ou 9 CH.

Que voir dans les prises de sang ? Les valeurs sanguines

On ne trouve que ce que l’on cherche, disent les inspecteurs de police.

Chez un patient, pour les prises de sang, c’est la même chose.

Dans le cadre de maladie grave comme le diagnostic du cancer, l’alerte ne pourra être donnée avec la prise de sang, si les « bonnes valeurs sanguines » sont recherchées.

Cela peut-être, par exemple, les taux qui mesurent l’inflammation comme la C-Réactive Protéine (CRP).Le taux normal de la CRP se situe en dessous de 6 mg/l.

L’enzyme lactate déshydrogénase (LDH) permet, lui, de mesurer des lésions de cellules, un dommage tissulaire. Ce qui est fréquent lors de la constitution d’une tumeur… mais peut avoir de multiples autres causes. La valeur normale du LDH se situe entre 190 – 400 Ui/l.

À titre d’exemple, voici les valeurs sanguines recherchées dans le diagnostic d’une tumeur vitelline de l’ovaire et du testicule.

Autrement dit, avoir une prise de sang « nickel » ou parfaite, ne veut pas dire qu’il n’y a pas de maladie, ni de problème de santé. Cela veut dire que sur les valeurs sanguines recherchées, il n’y a pas d’anomalie. Ce qui est très différent.

Ainsi, c’est toute la perspicacité de votre médecin prescripteur, en fonction de ce que vous lui avez dit et ce qu’il a constaté lors de l’examen clinique qui va permettre de sélectionner les valeurs sanguines pertinentes dans votre cas.

Dans le suivi des traitements du cancer, les prises de sang permettent de voir l’évolution des marqueurs tumoraux.

Crédit photo de l’article sur la prise de sang et douleur : Belova59 – pixabay

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