Le lymphœdème se caractérise par une accumulation de la lymphe au niveau d’un des membres. Il y a un gonflement, parfois très impressionnant, du membre fragilisé.
Le lymphœdème peut être primaire ou secondaire. Dans le premier cas, il est la conséquence d’une anomalie des vaisseaux ou des ganglions du système lymphatique. Dans le second cas, il est la conséquence d’une affection ou d’un traitement comme la chirurgie du cancer du sein et le curage axillaire.
Le lymphœdème a quatre stades de développement. Son traitement sera adapté en fonction de ces étapes d’évolution d’accumulation de la lymphe sur le membre.
Cet œdème peut lui-même entraîner d’autres conséquences pour la santé, notamment sur la peau des patients.
Le plus souvent, le lymphœdème concerne les jambes (membres inférieurs). Parfois, les bras peuvent également être touchés par le lymphœdème. Comme je viens de l’évoquer, c’est le cas, notamment, après une chirurgie d’un cancer du sein avec curage ganglionnaire.
Sommaire de l’article sur les conséquences du lymphœdème sur la peau :
Prévention et surveillance du lymphœdème
Comment surveiller un lymphœdème des jambes ou des bras ?
Pour commencer, voici une présentation vidéo d’une infirmière du lymphœdème du bras que je trouve très claire. L’œdème lymphatique du bras est une situation classique après un curage axillaire dans la chirurgie du cancer du sein.
Cette vidéo peut aussi s’appliquer au lymphœdème des jambes :
La surveillance d’un lymphœdème se fait à plusieurs niveaux.
D’une part, il y a les règles d’hygiène de vie élémentaires pour stimuler le système lymphatique et ses ganglions :
- Surélever le membre concerné en position allongée,
- faire régulièrement des drainages lymphatiques avec un kinésithérapeute qualifié. Le drainage lymphatique permet de faire circuler la lymphe par l’action des mains.
En parallèle au drainage manuel, il existe aussi des machines qui font du drainage lymphatiques comme les bottes de pressothérapie pour l’œdème des jambes. Ces machines dosent progressivement la pression du membre traité pour stimuler le système lymphatique, - porter un manchon de contention (ou compression médicale) si les médecins vous en ont prescrit (avec la mitaine, c’est mieux) ou des bas de contention pour les jambes.
La compression médicale est le traitement de référence en cas d’apparition d’un œdème et d’une mauvaise circulation du système lymphatique. Concrètement, ces dispositifs médicaux empêchent, mécaniquement le liquide lymphatique de s’accumuler et de provoquer un gonflement du membre malade.
La classe de compression peut varier en fonction du stade d’évolution et du volume des membres à soigner. Ainsi, une jambe peut avoir besoin d’une classe de compression 2, alors que l’autre jambe aura besoin d’une classe 3.
Le traitement doit être adapté au stade identifié et à la situation clinique du patient.
Par ailleurs, des bandages compressifs sont aussi prescrits lors de la phase de décongestion. Dans ce cas, il faut éviter les bandes qui collent et peuvent provoquer des réactions allergiques et intolérances cutanées, - pratiquer un sport adapté régulièrement.
Une activité physique adaptée est essentielle pour pondérer les effets dus à la maladie, à l’âge ou aux événements de la vie.
A titre d’exemple, en prévention des chute, une étude anglaise souligne que le Qi Cong est excellent. Après les opérations et les traitements lourds, il y a également des sports à privilégier et d’autres à éviter. En effet, plusieurs pistes sont possibles pour répondre à la question Quels exercices faire contre le lymphœdème du bras après un cancer du sein ?
Pour connaître les sports qui vous conviennent parfaitement, votre docteur pourra étudier avec vous les choix possibles.
D’autre part, le patient doit avoir une surveillance active. En observant régulièrement sa peau, la patiente doit pouvoir identifier les anomalies (et donc les facteurs de risque et les alertes) en se posant des questions simples :
- Ma peau est-elle granuleuse ?
- Est-elle rouge ?
- Y a-t-il des douleurs ?
En cas de constat « anormal » ou de modifications constatées de la peau, pour moi, il faut toujours aller rapidement chez son dermatologue ou autre spécialiste, pour déterminer les causes de ces changements et d’établir leur niveau de gravité.
Sur le phénomène des gros bras, voici un article qui présente comment éviter le lymphœdème du bras avec une bonne prévention ?
Les complications et maladies du lymphœdème sur la peau
Parmi les nombreuses complications du lymphœdème sur la peau, je vais détailler les quatre principales :
- l’érysipèle : cette infection est le problème principal avec une mauvaise circulation de la lymphe,
- les mycoses,
- la pemphigoïde bulleuse atypique
- et les néoplasies (formation d’une tumeur).
Il peut y en avoir d’autres. D’où l’importance d’avoir une bonne surveillance et de solliciter un avis médical en cas de doute, quand le patient est atteint d’un problème chronique au niveau du système lymphatique.
Érysipèle : un infection qui vient s’ajouter au lymphœdème
Le principal facteur de risque d’avoir un érysipèle est de souffrir d’un lymphœdème. En effet, plus d’un tiers des personnes malades d’un lymphœdème, auront également un érysipèle.
Par ailleurs, inversement, avoir un érysipèle favorise l’apparition d’un lymphœdème. Autrement dit, la relation de cause à effet fonctionne dans les deux sens. Malheureusement.
L’érysipèle est une infection bactérienne qui atteint les couches supérieures et profondes de la peau.
L’érysipèle se soigne avec des antibiotiques. Pour le malade, il est essentiel d’avoir une vigilance accrue de l’efficacité des traitements. Si, au bout de trois jours, aucune amélioration n’est constatée sur l’érysipèle et qu’il continue de progresser, il faut avoir un autre avis et avoir une prise en charge hospitalière. Dans des cas rarissimes, mais très grave, l’érysipèle peut être mortel. Il est donc impératif, pour le patient, d’avoir des soins adaptés et un traitement performant.
L’hôpital permet d’avoir une prise en charge optimale et une surveillance médicale accrue pour prévenir tous les risques de morbidité et de mortalité.
Lymphœdème : comment prévenir et traiter les mycoses ?
Les mycoses sur les pieds peuvent se développer au niveau des plis de la peau et sur les ongles.
Pour prévenir les mycoses, il faudra mettre en place des éléments de prévention qui vont diminuer le risque d’apparition.
Pour faire simple :
Les champignons et mycoses se développent en milieu humide.
Ainsi, après chaque toilette, il faut que le patient ou la patient sèche tous les recoins et plis de la peau avec un morceau d’essuie-tout que vous jetterez après chaque usage. Pour les patients souffrants d’une mauvaise circulation du système lymphatique, cette étape est très importante.
Par ailleurs, si vous portez des bas de contention (et que vous les supportez bien), veillez à adapter leur type en fonction des saisons. Préférez, par exemple, les modèles de bas de contention à pied ouvert (sans bout), que vous pouvez porter avec des tongs en cas de suspicion de mycose. Le fait d’avoir des pieds « aérés » permet de réduire la macération. Le terrain est donc moins favorable au développement des mycoses et champignons du pied.
Si malgré tout, vous constatez l’apparition de mycoses sur le membre souffrant de lymphœdème, contactez rapidement votre médecin pour avoir une prise en charge médicale rapide et efficace.
Pemphigoïde bulleuse atypique et lymphœdème
Cette réaction cutanée est favorisée par le lymphœdème et/ou la radiothérapie.
La pemphigoïde bulleuse atypique est surtout constatée chez les personnes âgées.
Elle va nécessiter une biopsie cutanée, des analyses sanguines.
Le traitement d’une pemphigoïte bulleuse est long et se fait avec une immunosuppression.
Les néoplasies et le lymphœdème
Une néoplasie est une excroissance, la formation d’une tumeur qui peut être bénigne ou maligne.
Parmi les tumeurs possibles, l’angiosarcome. Ce cancer vasculaire a été identifié comme pouvant toucher un membre souffrant d’un lymphœdème des bras ou des jambes. Le premier traitement de l’angiosarcome est la chirurgie.
D’autres traitements de l’angiosarcome sont à l’étude comme cette nouvelle thérapie à base de propranolol.
Ainsi, si vous avez un lymphœdème, il est particulièrement important de le surveiller étroitement et de signaler à votre médecin toute modification observée.
À mon sens, en tant que patiente, on n’est jamais trop prudent. Consultez son médecin rapidement, permet, quand l’avis médical est juste d’éviter les facteurs de risque et les situations de crises aux conséquences délétères.
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