La chirurgie fait partie des traitements de référence contre le cancer.
En fonction des cancers, un curage lombo-aortique peut être envisagé par la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).Cette opération chirurgicale est une étape importante dans les traitements contre les cancers.
Comme, j’ai moi-même eu un curage lombo-aortique, je fais cet article de présentation de cette chirurgie avec les informations qui, à mon sens, sont indispensables aux patients.
Autrement dit, cet article est la synthèse des conseils que j’aurais bien aimés avoir avant mon opération.
C’est le fondement de ce site et de mon livre Mieux vivre le cancer : La Bible. A mon sens, il est fondamental de permettre une transmission de l’information à toutes les personnes touchées par le cancer : malades et proches pour alléger, autant que faire se peut, leur parcours.
Si vous aussi vous avez des astuces ou des informations à transmettre, n’hésitez pas à laisser un commentaire à la fin de cet article.
Définition du curage lombo-aortique
Le curage lombo-aortique est principalement indiqué pour les cancers du testicule et gynécologique (ovaires, col de l’utérus, endomètre).
Personellement, j’ai été opérée du curage lombo-aortique après la chimiothérapie BEP d’une tumeur vitelline (cancer des ovaires rare).
Les ganglions lymphatiques de l’abdomen sont des ganglions lombo-aortiques. Ces ganglions sont reliés aux organes reproducteurs (testicules, ovaires, utérus, col). Lors de sa propagation, le cancer va passer par le système lymphatique en colonisant, peu à peu, les ganglions lombo-aortiques.
Après, le traitement par chimiothérapie, notamment pour le cancer des testicules et celui de l’ovaire, si une « masse » est visible à l’imagerie (avec un scanner notamment), un curage lombo-aortique peut être proposé pour la retirer et l’analyser.
Comment se passe le curage lombo-aortique ? Anatomie de cette opération
Le système lymphatique est présent sur l’ensemble du corps, des pieds à la tête. Le rôle des ganglions composant le système lymphatique est la prévention des infections. Dans le corps, ce système se divise en plusieurs aires.
Voici un schéma du système lymphatique humain :
En cas de curage lombo-aortique, le geste chirurgical se concentrera sur le ventre.
Quelles sont les techniques du curage lombo aortique ?
En fonction du type de cancer, de son extension et de l’objectif du curage ganglionnaire (curatif ou exploration diagnostique), il y a deux méthodes de curages lombo-aortiques possibles : la laparotomie et la coelioscopie.
La chirurgie par laparotomie est la forme de chirurgie la plus « traditionnelle ». Par une incision de la paroi abdominale, elle est considérée comme une opération à « ventre ouvert ». Elle est plus lourde que la cœlioscopie. Les cicatrices sont importantes.
Cette technique opératoire permet au chirurgien de retirer les ganglions potentiellement touchés par le cancer.
La cœlioscopie est aussi appelée laparoscopie. Elle consiste, par de petites incisions à introduire des instruments dans le ventre pour pouvoir intervenir. Cette forme de chirurgie est beaucoup moins traumatisante, mais pas toujours possible. Malheureusement.
Le choix du chirurgien pour le curage ganglionnaire pelvien et abdominal
Pour préparer l’opération, vous aurez rendez-vous avec un chirurgien et avec un anesthésiste. N’hésitez pas à demander qui fera le curage lombo-aortique : le médecin qui vous reçoit ? Un confrère ? Un interne sous la surveillance du titulaire ?
En tant que patiente, je considère que c’est une information essentielle.
De plus, n’hésitez pas à demander s’il y aura des dépassements d’honoraires. Mieux vaut savoir ce genre de « détail » avant l’opération.
Anesthésie du curage lombo-aortique et prévention de la douleur
Comme la plupart des opérations du cancer, le curage lomboaortique va nécessiter une anesthésie. Il vous faudra transmettre à votre anesthésiste toutes les allergies auxquelles vous êtes sujets, ainsi que faire une synthèse de tous vos antécédents médicaux.
En plus de l’anesthésie générale, demandez s’il est possible d’avoir une péridurale en prévention de la douleur.
Personnellement, je n’en ai pas eu, mais après le curage lombo-aortique, un anesthésiste m’a dit que c’était possible. Et, à mon sens, soulager la douleur est essentiel et n’est pas encore assez pris en compte dans le parcours de soins du patient.
Par ailleurs, toujours en prévention de la douleur, demandez si vous aurez un drain. Si ce le cas, après l’opération et lors de son retrait, demandez impérativement à ce que le vide soit percé. Il est inadmissible que cela ne soit pas fait systématiquement.
Après la chirurgie, ce que vous pouvez faire
Après un curage lombo aortique, surtout si vous avez été opéré par laparotomie, il vous faudra mettre en place des éléments de prévention de phlébite, soigner votre cicatrice et très peu solliciter votre ventre. Voici comment y parvenir.
Prévenir le risque de thrombose veineuse (phlébite)
Lors des traitements contre le cancer, le risque de thrombose veineuse est important. Avant l’opération, munissez-vous de bas de contention (au moins deux paires), que vous changerez régulièrement. Il en existe pour les hommes et les femmes.
Au début, vous aurez besoin d’aide pour les mettre. Après un certain temps, vous pourrez les mettre tout seul. Si cela est difficile, munissez-vous d’un enfile-bas (les modèles de chez Arion et de Varisan sont très bien).
Par ailleurs, si vous devez rester longtemps alité, sachez que les modèles de bas de contention avec des « pieds ouverts » sont plus confortables.
Cet équipement est à acquérir avant le curage lombo-aortique pour ne pas être pris au dépourvu le moment venu. N’hésitez pas à vous rapprocher de vos médecins pour en discuter, s’ils ne le font pas d’eux-même.
Toujours pour réduire le risque de phlébite après le curage ganglionnaire, votre équipe soignante vous demandera de vous lever du lit petit à petit.
Cela commence par se redresser et s’asseoir sur le bord du lit.
Puis par tenir debout.
Puis par remarcher progressivement.
Il est probable que vous vous teniez très penché au début. C’est normal, mais peut-être un peu déstabilisant pour les proches.
Cicatrice et ventre après le curage ganglionnaire
Après la chirurgie, il vous faudra soigner votre cicatrices et mettre en place des mesures de prévention pour préserver la zone du ventre.
Comment soigner la cicatrice sur le ventre ?
Avec une large incision, il y a un soin particulier à avoir avec la cicatrice.
Lorsque le pansement est là, surveillez-le de temps en temps pour voir s’il y a des saignements qui nécessitent d’être signalés.
Quand le pansement aura été enlevé et les fils résorbés (ou les agrafes enlevées), vos médecins vous diront sûrement de « masser » votre cicatrice. C’est important pour qu’elle devienne souple et qu’il n’y ait pas d’adhérence.
Si après la cicatrisation, la cicatrice est dure, douloureuse et qu’il y a des adhérences, sachez que des séances chez un kinésithérapeute peuvent vous aider à soulager par des massages de la zone touchée.
Comment épargnez la zone du ventre après l’opération par curage lomboaortique ?
Par ailleurs, pendant un certain temps, vous devrez ne pas solliciter du tout la zone du ventre, ce qui est difficile.
Voici quelques astuces pour y parvenir.
Tout d’abord, choisissez bien vos vêtements en post-opératoire. Sachez qu’il existe des culottes postopératoires très souples. Les pantalons ne doivent pas serrer. Pour les femmes, vous munir de vêtement de grossesse peut être bien utile. Si vous voulez avoir un budget limité sur les vêtements post opération du ventre, sachez qu’il y a une flopée de vêtements de grossesse d’occasion à prix cassé, sur le net et dans les braderies et vestiaires.
De plus, après un curage lombo-aortique, accrochez solidement une corde au pied de votre lit. Vous pourrez ainsi vous relever grâce à la force de vos bras. À l’hôpital, votre équipe soignante pourra vous donner des techniques pour vous relever, sans solliciter le ventre. Cela consiste à faire glisser une jambe hors du lit, puis l’autre pour pouvoir pivoter le bassin doucement et vous mettre debout.
Le curage lombo-aortique n’est pas l’opération la plus légère qui soit, mais comme je l’ai dit, elle est une étape du traitement et un pas de plus vers la guérison.
Comment gérer les suites d’un curage lomboaortique ?
Une opération comme un curage lomboaortique est un acte chirurgical important, très lourd pour les patients.
Au regard des restrictions budgétaires qui contraignent les hôpitaux, les patients sont (à mon sens) sortie de l’hôpital avant un rétablissement total. La complète autonomie de la personne qui vient d’être opérée est généralement très longue à recouvrer.
Ainsi, renseignez vous avant le curage lomboaortique sur les relais à votre disposition et sur les établissements comme des maisons de repos. En effet, pour préparer votre convalescence, vous pouvez vous rapprocher des établissement de soins de suite et informer votre hôpital pour qu’un dossier et une demande d’admission soit faite.
Concrètement, après un curage lomboartique, rester debout vous sera très difficile, marcher également. Ce qui veut dire que les actes élémentaires de la vie quotidienne devront être assurés par un tiers.
Soigner un lymphœdème des jambes suite à un curage lombo-aortique
Avant l’opération, le chirurgien vous prescrira sans doute des bas de contention pour éviter la phlébite.
Après un curage lomboaortique, après le retrait des ganglions, la lymphe circule moins bien. Elle s’accumule et provoque un gonflement des jambes.
Outre le suivi médical nécessaire, le lymphœdème des jambes peut être atténué avec certaines astuces. D’une part, le massage des jambes ou l’automassage peut permettre de dynamiser la circulation de la lymphe. Par ailleurs, des drainages lymphatiques avec un kinésithérapeute peuvent être très bénéfiques et soulager les jambes.
Par ailleurs, pour éviter la formation du lymphœdème et le gonflement des jambes durant la journée, le port des bas de contention est quasiment indispensable (pour moi). Il existe beaucoup de modèles différents pour les hommes et les femmes ; et avec une ordonnance, il donne lieu à un remboursement de l’Assurance maladie.
Crédits photo de l’article de définition du curage lombo-aortique : © sudok1 – Fotolia.com et du système lymphatique anatomie : © maya2008 – Fotolia.com
Bonsoir Laetitia,
Après plusieurs examens, on m’a diagnostiqué un adénocarcinome de l’endomètre. Je dois passer une IRM prochainement afin de voir l’étendue de mon cancer. Je suis terrifiée, je ne crois toujours pas que cela m’est arrivé, je me dis que je vais me réveiller. Il y a beaucoup de perte de temps entre chaque rv et examens que j’ai subi et je crains que le cancer ne gagne du terrain pendant ce temps, ce qui rendra plus difficile une hypothétique guérison. Je m’aperçois suite à votre parcours que je ne suis qu’au début et que le chemin sera très long.
Merci de toutes ces précieuses informations qui vont m’être utile et je vais essayer de m’accrocher comme vous le faites.
J’espère que vous allez bien et je vous souhaite le meilleur.
Bonjour .merci pour cet article très instructif et important surtout pour moi.je me suis faite opérée pour une néoplasie de l ovaire en février dernier.et j avais entamé mes séances de chimio thérapie en avril.dans la dernière IRM qui date de 3jours on me retrouve une adénopathie lombo aortique.je suis très inquiète je ne sais pas si c est grave ? je suis d Algérie. Pour mon adresse mail tout est en minuscules.merci
Bonjour,
Il faut attendre l’avis de votre oncologue.
L’attente est difficile à gérer, c’est normal. Mais il n’y a vraiment un médecin qui pourra interpréter les clichés et le compte rendu de l’IRM.
Bien à vous,
Laetitia