Face au cancer, il est coutume du faire des raccourcis : cancer = chimiothérapie = perte des cheveux = perruque. Or pour différentes raisons, les prothèses capillaires ne riment pas systématiquement avec un traitement de chimiothérapie.
D’ailleurs, le traitement des tumeurs malignes ne se fait pas obligatoirement par chimiothérapie. C’est une possibilité parmi d’autres.
En effet, pour certains types de tumeur les chimiothérapies ne sont pas très efficaces. Les cellules tumorales sont donc peu chimiosensibles. Dans ce cas, d’autres traitements seront envisagés comme la radiothérapie interne, externe ou les opérations notamment.
Concernant l’alopécie, c’est un effet secondaire classique des traitements de la chimiothérapie ou de la radiothérapie. Cela étant en fonction de la localisation de la masse tumorale, la radiothérapie peut elle-même entraîner une chute des cheveux.
Toutes les chimiothérapies n’entraînent pas une chute des cheveux (alopécie)
La chimio est un terme générique qui regroupe de nombreux médicaments. Ces derniers auront des actions spécifiques et des effets indésirables différents. Ainsi, toutes les chimiothérapies n’entraîneront pas forcément une alopécie. Pour savoir si une perte des cheveux est à envisager suite à votre traitement du cancer, le mieux est de le demander :
- Soit à votre oncologue. Connaître les effets secondaires des thérapies fait partie des questions de base à poser à votre médecin-référent, comme je le détaille dans mon livre Mieux vivre le cancer : La Bible,
- Soit à l’infirmière-cadre (autrement dit la « chef des infirmières ») de votre service d’oncologie.
Par ailleurs, tous les effets secondaires connus des médicaments de chimio ne concernent pas tous les patients.
Lors de vos échanges avec votre médecin ou l’infirmière sur les effets indésirables de votre traitement contre les tumeurs, vous allez avoir une liste de toutes les conséquences connues des médicaments dont l’alopécie chimio-induite. S’ils sont connus du corps médical, ils ne vous concerneront pas forcément, ou à un degré peu significatif.
À titre d’exemple, je n’ai eu que très peu de nausées, juste le cœur au bord des lèvres en permanence pendant ma thérapie par BEP, ce qui ne m’empêchait pas de m’alimenter correctement.
En revanche, j’ai perdu tous mes cheveux. J’ai sans doute eu de la chance au niveau des nausées.
Dans le même esprit, en échangeant avec un patient lors de mes hospitalisations en oncologie, il me disait que, contre toute attente, il avait conservé ses cheveux. Comme à chaque fois pour les témoignages, il faut se garder de toutes généralités. Ce qu’il faut retenir, c’est que les effets secondaires de la chimio n’affectent pas tous les malades de la même manière.
De plus, parfois, il est possible de limiter l’alopécie avec l’action d’un casque réfrigérant à poser sur la tête durant les séances de chimiothérapie. Votre infirmière cadre pourra vous parler de cette possibilité.
Même quand les cheveux tombent à cause de la chimio, la perruque n’est pas une obligation
Personnellement, je n’ai jamais acheté de perruque et pourtant, j’appréhendais énormément le moment de la chute des cheveux et ayant, à l’époque, des cheveux au milieu du dos, je voulais conserver exactement la même apparence. La perruque était donc un indispensable pour moi et j’avais prévu le budget pour. Pas le choix. Je ne voulais pas me retrouver le cuir chevelu nu.
Et puis, est venu le jour où je me suis rendue au magasin de prothèses médicales. Et là, ça a été la CATASTROPHE.
Vraiment.
J’avais encore mes cheveux d’origine et au téléphone on m’avait dit que l’on pourrait me les couper. Une fois sur place, une vendeuse au visage fermé m’a asséné un :
Non, on vous les rase !
Et ça, pour moi, à ce moment-là, c’était impossible. Raser mes cheveux était beaucoup trop violent à ce stade.
Après quelques autres impairs (et c’est un euphémisme), je suis sortie de ce magasin complètement bouleversée et sans avoir rien acheté. Après un moment pour digérer ce mauvais épisode, je me suis confectionnée ma propre prothèse faite « maison ». Recouverte d’un foulard ou d’un turban, le résultat très satisfaisant, j’en ai fait d’autres. J’allais donc à mes séances à l’hôpital avec une chevelure de couleur blonde, puis rousse, puis châtain. Ça mettait un peu de pep’s dans un quotidien éprouvant et de ce tout petit point de détail, j’en garde un bon souvenir.
Si ça vous intéresse, je mets les schémas de mes « créations perruquières » dans mon guide pratique Mieux vivre le cancer : La Bible.
Et, à côté de la perruque et de l’alternative que je propose, vous avez une panoplie de turbans (souvent très confortables voire en coton bio), foulards,bonnet … ou tête nue. Le confort est un point important. Certaines femmes optent pour cette option même si elle est marginale… et si c’est leur choix, qu’elles assument et se sentent bien, c’est la meilleure des choses pour faire face au fait de perdre ses cheveux en chimio. Le tout est d’être en cohérence avec soi-même.
Pour choisir sa perruque médicale, il y a deux règles d’or
Attention, je ne suis pas en train de dire (d’écrire) qu’il ne faut pas acheter de perruque. Selon moi, ce qu’il faut faire c’est :
- Opter pour la solution capillaire avec laquelle vous vous sentirez le mieux. Les conseils les plus fréquents visent à faire un choix de perruques dont la couleur est proche de la votre, et de faire attention à leur confort.
- Choisir un établissement où règne la bienveillance et où les vendeuses ne sont pas dégoûtées à côtoyer des « cancéreux », manifestement considérés par certaines comme des lépreux des temps modernes. Pour bien choisir sa boutique de perruques, le mieux c’est le bouche-à-oreille. N’hésitez pas à échanger avec les patients que vous croiserez lors des séances de chimio ou lors des groupes de paroles destinés aux personnes malades. J’avais été, à l’époque, à ceux organisés par le Ligue Contre le Cancer du Comité de Paris, et ça m’avait fait beaucoup de bien.
De plus sur le choix de la perruque médicale, vous aurez des perruques en cheveux naturels, monofilament, de qualité plus « haut de gamme » donc plus chères que les modèles en cheveux synthétiques. Après le lavage, elles ont besoin d’un brushing pour une remise en forme.
Vous aurez aussi le choix entre les perruques aux cheveux synthétiques, dont l’entretien est plus facile.
Par ailleurs, accessoiriser la tenue avec des lunettes, des boucles d’oreilles, permet de gommer l’aspect changeant de la physionomie et de continuer sa vie… sans question ou regard intrusifs.
Les bons conseils pour bien acheter sa perruque au meilleur prix
En conclusion sur le duo chimio et perruque, il est essentiel de dédramatiser la case « perruque » dans votre parcours de soins et votre vie, c’est encore le meilleur moyen de mieux faire face à cette étape.
Et puis rappelez-vous qu’historiquement, de nombreuses femmes ont porté des perruques, à commencer par les reines de France et de Navarre. Ça ne console pas vraiment… mais ça permet de relativiser un peu en attendant la repousse.
Par ailleurs, comme je le détaille dans l’article sur le prix des perruques cancer, je ne saurai trop vous conseiller de comparer les tarifs en euros proposés et le coût final pour vous après remboursement de l’Assurance Maladie et de votre complémentaire santé. Le remboursement de la prothèse capillaire dépend de sa classe I ou II.
Si vous allez en boutique pour l’achat de votre perruque, profitez-en pour avoir des conseils et recréer des cils et sourcils qui vont tomber pendant la chimiothérapie. Il y a des astuces très simples à connaître pour que cela passe (à peu près) inaperçu.
Découvrez toutes mes astuces de patiente dans mon livre de référence Mieux vivre le cancer : La Bible. Un guide pratique unique écrit pour les malades et leurs proches. Il est disponible sur laetitialorniac.com, sur Amazon, dans toutes les bonnes librairies.
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