En cancérologie, la biopsie est l’examen pivot. Au sein de l’hôpital, elle permet d’explorer et d’approfondir la recherche de diagnostic après le scanner et l’IRM pour le patient.
En outre, elle a deux intérêts majeurs.
D’une part, il permet de confirmer (ou d’infirmer) le caractère malin des cellules présentes dans le tissu analysé.
D’autre part, en cas de cancer, l’étude des tissus permet le classement de la tumeur, autrement dit son identification.
C’est sur la base des résultats de la biopsie que vont être choisis les traitements du cancer du poumon les plus adaptés.
Pour réaliser une biopsie du poumon, il y a plusieurs méthodes possibles. Je vais les détailler ci-après. Si vous devez passer une biopsie des poumons, n’hésitez pas à demander à vos médecins (oncologue, chirurgien) des précisions sur la manière dont cet examen sera pratiqué sur vous et quelles sont les conséquences à anticiper.
Les techniques d’intervention pour la biopsie du poumon
Dans les lignes suivantes, je vais vous détailler les principales formes de biopsie du poumon.
Comme je pars du principe qu’un bon dessin vaut mieux qu’un long discours, j’ai intégré des vidéos explicatives à chaque fois que c’était possible.
Comment se fait la biopsie du poumon par prise de sang (liquide) ?
Cette biopsie consiste à rechercher l’ADN de la tumeur dans le sang de la personne malade.
C’est une méthode récente. Voici une vidéo de l’Institut Gustave Roussy (Villejuif) qui présente la biopsie du poumon par prise de sang :
La biopsie par prise de sang ne nécessite aucune anesthésie.
Cette technique de biopsie innovante et peu invasive n’est pas encore (en tout cas en 2018) très développée sur l’ensemble du territoire français. Peu de laboratoires disposent du matériel et de la formation nécessaires pour l’effectuer ; d’où l’importance de se faire suivre dans un centre unicancer dans certains cas.
La biopsie chirurgicale et nodule au poumon
Cette chirurgie du poumon se pratique sous anesthésie générale.
A l’hôpital, en préparation de cette biopsie des poumons, il faudra avertir votre chirurgien et l’anesthésiste de vos traitements en cours. Il faudra également les informer si vous prenez des anticoagulants ou de l’aspirine.
La biopsie du poumon par chirurgie consiste à prélever une partie du poumon en passant entre les côtes. Une fois le tissu suspect prélevé, il est directement envoyé au médecin anatomopathologiste pour vérifier le caractère malin ou bénin du nodule pulmonaire prélevé.
Voici une vidéo d’une ablation d’un nodule pulmonaire à visée diagnostic faite à l’Institut Montsouris à Paris (source Allo Docteurs) :
Dans les suites de la biopsie chirurgicale, il peut y avoir un risque d’hémorragie qui est augmenté par la prise d’anticoagulant.
La biopsie du poumon à l’aiguille ou par forage
Cet examen se fait sous anesthésie locale.
Le tissu suspect est prélevé à l’aide d’un scanner ou d’une échographie. Cette technique permet de visualiser le nodule suspect pour faire la ponction. Concrètement, l’imagerie médicale va guider l’aiguille pour faire le prélèvement, lequel partira à l’analyse.
La biopsie à l’aiguille utilise une aiguille très fine. Elle permet de faire une ponction pour un prélèvement restreint. La biopsie par forage utilise le même procédé avec une aiguille plus large.
Comment une fibroscopie bronchique est réalisée ?
Les fibroscopies font partie des examens qui permettent de voir, grâce à un endoscope, l’intérieur des bronches et de repérer certaines anomalies cancéreuses (ou pas). Elles se font à l’hôpital.
Cet examen permet également de réaliser des prélèvements.
Avant de passer une fibroscopie, il est important d’être à jeun depuis la veille. Le temps d’examen dure moins de 20 minutes et se fait en ambulatoire.
L’anesthésie faite lors de la fibroscopie est une anesthésie locale, appliquée dans les narines à l’aide d’un spray.
Voici une vidéo qui présente une biopsie qui utilise cette technique. Elle a été réalisée par le centre unicancer Antoine Lacassagne à Nice :
Dans la vidéo, il est indiqué que la fibroscopie est un « examen qui n’est pas douloureux, mais qui peut être ressenti comme désagréable pour le patient ».
Pour moi, cette phrase est un pur euphémisme. J’ai rencontré beaucoup de patients pour lesquels la fibroscopie était vraiment pénible, pas douloureuse au sens strict, mais pénible. À mon sens, pour que cela se passe au mieux, il ne faut pas hésiter à demander à son équipe soignante s’il y a des moyens d’alléger la pénibilité de la fibroscopie bronchique en plus de l’anesthésie locale (type d’endoscope utilisé et des méthodes complémentaires comme l’hypnose, la sophrologie, la méditation … et tout ce qui peut aider).
La biopsie du poumon est-elle douloureuse ?
En fonction du type de biopsie réalisée, la prise en charge de la douleur sera différente.
Comme cela est décrit dans les paragraphes précédents, plusieurs formes d’anesthésie peuvent être proposées : locale ou générale.
À mon sens, la prise en compte de la douleur dans toute la chaîne du soin est fondamentale. Il reste encore beaucoup d’efforts à faire pour que les actes médicaux ne soient plus douloureux du tout.
Ainsi, à mon sens, et en tant que patiente, je me dis qu’il faut insister sur ce point avec les soignants pour savoir ce qui est prévu exactement en prévention des douleurs et pour vous soulager en cas de besoin.
Résultat d’une biopsie pulmonaire
Si les résultats de la biopsie sont négatifs, cela veut dire qu’aucune cellule tumorale n’a été repérée dans les tissus prélevés. Il n’y a pas de cancer.
En revanche, si les résultats de la biopsie des poumons sont positifs, cela signifie que des cellules tumorales ont été trouvées lors de l’étude du prélèvement. L’anatomopathologiste devra dire s’il s’agit d’un cancer non à petites cellules ou une tumeur des poumons à petites cellules.
En cas de cancer, des examens complémentaires seront prescrits pour connaître l’avancement de la tumeur et sa propagation éventuelle dans les ganglions lymphatiques ou sur un autre organe (métastase).
Une fois que tous les résultats d’examens seront connus, votre médecin vous présentera les traitements qui ont été retenus.
À mon sens, il ne faut pas hésiter à demander un second avis, notamment dans un centre unicancer.
Par ailleurs, pour toute la durée du traitement, vous trouverez dans mon guide pratique Mieux vivre le cancer : La Bible, plus de 500 pages de conseils et d’astuces pour vous faciliter la vie et mieux vivre cette épreuve.
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