Quand le diagnostic de la maladie grave tombe, c’est souvent un tremblement de terre.
Toute la vie est impactée.
Les conséquences dépassent largement la seule sphère de la santé.
Pour moi, dans ces périodes de crise, il est très important de se centrer sur l’essentiel, pour pouvoir maintenir sa tête hors de l’eau.
Ainsi, il faut d’abord répondre à la question :
Qu’est-ce que le cancer du poumon (aussi appelé tumeur bronchique) ?
Une des réponses possibles pourrait être (c’est la mienne en tout cas) :
Les cancers des poumons est relativement fréquent.
Tous les ans en France, plus de 40 000 personnes seront malades de ce cancer avec une large majorité masculine.
C’est le quatrième cancer le plus fréquent après celui du sein, de la prostate et du côlon.
Ses symptômes (toux, essoufflement, …) sont peu spécifiques. C’est pourquoi, en raison de la difficulté du dépistage, son diagnostic se fait souvent tardivement.
Chers lecteurs, je vous propose – à travers cet article – de découvrir les traitements classiques du cancer du poumon. Je détaillerai également les nouvelles thérapies qui soignent, parfois, les cancers pulmonaires métastasés ou inopérables.
Comme vous le savez si vous me suivez via ma newsletter pour les malades, je ne suis pas médecin. Je suis un patiente qui pense que donner une information simple, fiable et exhaustive est une démarche cruciale. C’est dans cet esprit que j’ai construit ce site et écrit mon livre Mieux vivre le cancer : La Bible. En effet, pour moi, un des moyens d’alléger ce qui peut l’être dans cette épreuve de la maladie grave, est d’avoir tous les conseils pratico-pratiques qui aident concrètement. Cela étant, il faut toujours discuter avec votre médecin de la faisabilité – en fonction de votre dossier médical – des pistes proposées.
Pour revenir aux tumeurs bronchiques, il existe deux grandes catégories : le cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC) et le cancer du poumon à petites cellules (CBPC).
Chacune de ces catégories recouvrent plusieurs types différents de cancers que seuls des examens approfondis peuvent identifiés.
Pour guérir du cancer bronchique : le rôle de la RCP est crucial
Pour établir Le protocole et les programmes de soins, plusieurs critères de la tumeur sont analysés comme :
– l’âge de la personne malade,
– les symptômes ressentis,
– la nature du cancer,
– l’extension de la maladie (le stade),
– son agressivité (son grade).
La biopsie pulmonaire est un examen central pour les cancers pulmonaires.
Après le prélèvement des cellules suspectes de la tumeur, un médecin anatomopathologiste analyse les tissus au microscope. Il va identifier la nature exacte de la tumeur en fonction de ses observations. C’est cette étape de diagnostic qui va être le fondement de la détermination du traitement.
Une fois, les conclusions de la biopsie rendues, le choix des stratégies thérapeutiques se fait par une commission de concertation pluri-disciplinaire – ou RCP – réunissant plusieurs professionnels différents spécialiste du cancer : oncologues, radiothérapeuthes (chargés de la radiothérapie), radiologues, chirurgiens…. Ces spécialistes analysent des critères médicaux comme le stade de développement des cellules tumorales, les résultats de la biopsie et l’état de santé général de la personne malade.
Une fois que le choix est fait, la personne malade est informée des options thérapeutiques retenues.
A cette étape, il est particulièrement important pour le patient d’avoir toutes les réponses à ses interrogations. Une liste de questions utiles à poser aux médecins est proposée dans mon guide de référence Mieux vivre le cancer : La Bible.
Quels sont les soins médicaux du cancer du poumons ?
Pour recouvrer sa santé, les tumeurs malignes pulmonaires sont généralement traitées par :
– La chirurgie,
– La chimiothérapie,
– La radiothérapie dont la tomothérapie qui permet, dans certains cas, de traiter des cancers inopérables,
– Les thérapies ciblées. Ce sont de nouvelles armes thérapeutiques contre les cellules malignes. Un article du Monde publié le 3/02/2015 retrace le parcours d’un patient non fumeur, atteint d’un cancer pulmonaire métastatique et ayant suivi un traitement ciblé pour le combattre.
Comme expliqué dans le précédent paragraphe, il n’existe pas de stratégie unique contre les cellules cancéreuses du poumon. Un patient pourra être traité par des médicaments précis, quand un autre patient, traité également pour un cancer du poumon aura de la chirurgie, de la chimiothérapie et de la radiothérapie.
Pour chaque stratégie thérapeutique, l’objectif est d’augmenter les chances de guérison, tout en limitant le risque de séquelle.
A mon sens, c’est à cette étape que le patient à tout intérêt à demander un second avis dans un centre de référence de lutte contre le cancer comme l’Institut Gustave Roussy (Villejuif) ou l’hôpital Curie (Paris). Il y en a une vingtaine sur le territoire français, répartis sur tout le territoire métropolitain. C’est un droit instauré par la loi Kouchner, qui est totalement gratuit.
Il suffit, en appui de la demande, de transmettre l’intégralité de votre dossier médical. Certains centres proposent même ce service en dématérialisant la procédure.
La chirurgie du cancer pulmonaire
La chirurgie du cancer du poumon peut se faire sous différentes formes. Son action est parfois couplée à de la radiothérapie.
Quand une partie du poumon est retiré, on l’opération est appelée lobectomie. Quand c’est le poumon entier qui est retiré (généralement quand le cancer s’est trop étendu sur cet organe), il s’agit d’une pneumonectomie.
Depuis quelques années, la thorascopie se développe pour retirer une tumeur du poumon petite et localisée. Cette intervention chirurgicale est moins traumatisante qu’une chirurgie classique. Elle se fait à l’aide d’une caméra et trois petites incisions. Depuis 1997, deux centres la pratiquent en France : l’un à Paris, l’autre à Montpellier où le professeur Marty-Ané a été un des pionniers de cette technique.
Ce type d’opération est plus répandu aux États-Unis et en Asie qu’en Europe. N’hésitez pas à parler de cette technique avec votre équipe soignante et vos médecins qui suivent vos traitements contre le cancer pulmonaire.
Quels sont les médicaments de chimiothérapie utilisés pour traiter le cancer du poumon ?
L’utilisation des molécules de chimiothérapie du cancer des poumons est variable en fonction des protocoles de soins définis (voir la fiche de mon livre à ce propos).
En cas d’administration du traitement par intraveineuse, la pose d’une chambre implantable (PAC ou port-à-cath ®) est nécessaire. Ce dispositif permet de ne pas endommager le réseau de veines superficielles. Plusieurs développements à ce sujet sont disponibles dans mon livre Mieux vivre le cancer : La bible.
Généralement, les médicaments de chimiothérapie sont les suivants :
- Un dérivé du platine (cisplatine, oxaliplatine, …),
- Etoposide,
- Paclitaxel,
- Docétaxel,
- Gemcitabine,
- Vinorelbine,
- Pemetrexed.
Le traitement du cancer du poumon peut également comporter des thérapies ciblées dont l’usage représente un grand espoir pour la lutte contre le cancer.
Cancer du poumon et immunothérapie : les nouvelles pistes pour guérir
L’immunothérapie a pour objet de stimuler le système immunitaire de la personne malade. Dans le cas du cancer, il s’agit de diriger cette stimulation pour détruire les cellules cancéreuses.
Les nouvelles possibilités thérapeutiques de ces traitements nécessite une sélection des patients entre ceux qui seront réceptif aux molécules d’immunothérapie et ceux qui ne le seront pas. Cela se fait sur la base de l’étude de la tumeur et de son comportement. L’immunothérapie peut être utilisée seule ou en complément de la chimiothérapie et des thérapies ciblées.
Là également, vous pouvez demander à votre équipe soignante si ce traitement pourrait être bénéfique pour vous, voire de demander un second avis à un centre de référence de lutte contre le cancer comme je l’ai mentionné précédemment.
Voici un témoignage sur l’immunothérapie du cancer du poumon :
Cancer du poumon et nouveau traitement par radiothérapie
Il existe deux pistes de traitements nouveaux contre le cancer du poumon métastatique ou inopérable.
Le traitement du cancer du poumon par tomothérapie se fait à l’aide d’un appareil qui associe une irradiation extrêmement précise et très concentrée, avec l’imagerie d’un scanner.
Ce type de prise en charge reste rare en France. Certains centre de référence de lutte contre le cancer en sont équipés.
Voici la vidéo témoignage de Lucien, soigné pour un cancer du poumon à l’Institut Curie (Paris), par cette radiothérapie particulière qu’est la tomothérapie :
Une nouvelle molécule d’immunothérapie
Le 28 novembre 2017, le laboratoire MSD, filiale française du laboratoire Merck, a publié un communiqué de presse sur les résultats très prometteurs sur un nouveau traitement : le pembrolizumab (nom commercial Keytruda).
Sur le cancer du poumon non à petites cellules PD-L1+ qui concerne 6 000 malades sur les 39 000 nouveaux cas par an, selon le laboratoire, les essais ont montré une supériorité par rapport à la chimiothérapie. A un an, avec ce nouveau traitement, le taux de survie est de 70 % (contre 54 % avec la chimiothérapie).
Ces résultats paraissent très enthousiasmants. Cependant, pour rendre accessible ce nouveau traitement du cancer pulmonaire, le frein financier est énorme puisque ce traitement revient à 6 000 € par mois.
Comme je l’indique dans mon article sur le coût des médicaments contre les cellules cancereuses, les malades du cancer ont tout intérêt à prendre exemple sur les activistes d’Act Up qui ont fait pression sur tous les acteurs de la chaîne du soin pour que des traitements soient trouvés et rendus accessibles dans un temps très réduit.
Les effets secondaires de la chimiothérapie et des traitements du cancer
Les effets secondaires des traitements contre le cancer du poumon varient en fonction des soins médicaux donnés et des personnes.
Chacune des manifestations et symptômes devront être surveillés. Cela permet d’avoir de bons éclairages pour agir et réduire le risque.
Les effets indésirables les plus communs des molécules contre le cancer du poumon sont :
- La fatigue,
- Des aphtes et mucites,
- La perte des cheveux (alopécie),
- Des engourdissements ,
- Les douleurs,
- L’anémie,
- Une perte de poids ,
- Une perte d’appétit et des nausées
- Des diarrhées et constipation,
- L’épanchement pleural,
- Toux persistante,
- L’essoufflement,
- Le syndrome de la compression de la veine cave supérieure.
Par ailleurs, il peut y avoir une vigilance particulièrement importante pour les malades, en raison d’autres maladies. A titre d’exemple, voici un entretien avec le Pr Nicolas Girard de l’Institut du Thorax Curie – Montsouris (Paris) à propos de l’impact du Covid pour les personnes malades des cancers bronchiques :
Mon livre pour aider les personnes face aux cancers
Je consacre une grande partie de mon livre anticancer aux moyens disponibles pour les personnes malades d’atténuer ces conséquences indésirables des traitements du cancer bronchique.
C’est la partie la plus appréciée de mes lecteurs. Vous pourrez ainsi réduire les effets indésirables des molécules contre le cancer et mettre en place un suivi efficace de ces derniers avec votre équipe soignante.
Guide de référence unique Mieux vivre le cancer : La Bible est disponible sur le site laetitialorniac.com/livres et sur Amazon.
Que faire une fois que le mot « rémission » est prononcé ?
Après le traitement du cancer, une vigilance s’impose
Lorsque les traitements du cancer s’éloignent, que la pression retombe et que la vie « normale » reprend ses droits, il est très important de respecter les dates d’examens et les visites de contrôle chez vos médecins. De même, si vous êtes un ancien fumeur ne succombez pas à la tentation de la cigarette et du tabac.
Si vous n’avez pas arrêté de fumer, il est sans doute temps de le faire. Il existe des consultations gratuites pour vous y aider. Parfois, organiser une transition avec la vaporette peut être bénéfique, même si les avis divergent sur cette question. Le mieux étant bien-sûr de se passer de ce substitut.
Le CHU de Rouen a mis en place un système de surveillance dynamique nommé Sentinel. Les patients suivent à l’aide d’une application internet l’évolution de cinq signes cliniques : poids, fatigue, perte d’appétit, douleur, essoufflement, toux. Cette expérience est concluante puisqu’elle a permis de détecter les rechutes 6 semaines plus tôt qu’avec une surveillance plus « classique ». Elle est menée par l’oncologue Fabrice DENIS.
Si vous souhaitez avoir plus d’informations techniques sur les soins médicaux pour guérir des cellules cancéreuses, vous pouvez consulter le site de la Fondation Arc sur ce sujet, que je trouve bien fait.
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Bonjour, J’ai 1 cancer du lobe droit supérieur, et 2 métastases soit
à la glande surrénale droite, et à la tête..
Je veux me faire opérer pour le lobe, et suivre de la chimio après,
mais ils ne veulent pas m’opérer..Seulement de la chimio à faible dose…
Quelles sont mes chances de rémission….D’après Oncologue nulle..seulement cancer repos….
Merci de me répondre
Bonjour,
Il est bien difficile de répondre à votre question. Je ne suis pas médecin. En revanche, il vous avez le droit de demander un second avis auprès d’un centre de référence de lutte contre le cancer, c’est même recommandé. Voici la liste : http://www.unicancer.fr/le-reseau-des-centres-de-lutte-contre-le-cancer
Sur certains sites des centre (notamment Curie ou l’IGR je crois), il y a des demandes de second avis que vous pouvez faire en ligne. Cette procédure peut donner un nouvel éclairage sur le traitement proposé.
Bien à vous,
Laetitia