Avec plus de 10 000 nouveaux malades, tous les ans en France (2 200 en Belgique et 1 200 en Suisse), le cancer de la vessie représente 3 % des pathologies cancéreuses. C’est une tumeur maligne peu fréquente qui est le 2ème cancer urologique loin derrière celui de la prostate (70 000 nouveaux malades par an).

Les hommes sont beaucoup plus fréquemment touchés que les femmes puisque 60 % des malades du cancer de la vessie sont des hommes.

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Le premiers des symptômes de cette maladie maligne de la vessie est l’hématurie macroscopique des urines. Autrement dit, avoir du sang visible dans les urines doit inciter à consulter rapidement un médecin.

Le risque, c’est de penser que ces traces de sang dans l’urine sont liées à une infection urinaire. Donc, si ces symptômes persistent, il faut faire une recherche plus poussée pour en déterminer la cause exacte.

Dans cet article dédié aux thérapies du cancer de la vessie, il y a plusieurs notions à prendre en compte que je vais exposer l’une après l’autre.

Tout d’abord, il y a le choix de l’hôpital qui va décider des traitements. Ce choix est trop souvent laissé au hasard, or, il s’avère stratégique d’opter pour un hôpital d’excellence.

Ensuite, il y a les possibilités thérapeutiques existantes que je vais vous détailler.

Enfin, il y a les aides et soutien que le patient peut avoir pour traverser cette épreuve de vie.

Cancer de la vessie : comment choisir le meilleur hôpital pour sa santé ?

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Soigner une tumeur maligne de la vessie

Face à la maladie, lorsque le diagnostic du cancer de la vessie tombe, les patients sont souvent pris dans un tourbillon qu’ils ne peuvent pas maîtriser.

C’est notamment le cas en ce qui concerne le choix de l’établissement de soins.

Être soigné dans un hôpital ou une clinique, ce n’est pas la même chose. Ce n’est pas équivalent en terme financier, mais aussi, parfois, en termes de prise en charge. Autrement dit, la qualité des soins est différente d’un hôpital à un autre.

Personnellement, quand j’étais en traitement, je n’ai rien choisi du tout. J’ai été là où on me disait d’aller. Le fait est que j’ai eu de la chance, car je suis « tombée » dans un excellent hôpital où j’ai été très bien soignée. Cela aurait pu être l’inverse sans que j’y puisse grand-chose.

Je ne suis pas la seule dans ce cas, car seulement 5 % des patients choisissent leur établissement de santé. C’est beaucoup trop peu.

En connaissant mieux le système, je suis persuadée qu’il est très important de choisir son hôpital  avec beaucoup d’attention. Tous n’ont pas la même expertise, ni la même performance.

La méthode pour un bon choix d’hôpital pour soigner un cancer de la vessie

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Bien choisir son hôpital

Ainsi, je conseille souvent trois pistes pour choisir.

D’abord, il y a les recommandations que vous pouvez recueillir auprès des soignants que vous connaissez bien. En premier lieu, il y a le médecin traitant, mais aussi des infirmières ou kinésithérapeutes voire sage-femme. Cette profession médicale intervient dans les soins d’une cancéreuse de la vessie notamment pour la rééducation périnéale et la prévention de l’incontinence urinaire.

Ensuite, il y a les centres experts du cancer qui sont les hôpitaux unicancer. Ce sont des établissements exclusivement dédiés au combat contre le cancer avec un pôle recherche et un pôle délivrance des soins.

Enfin, il y a le classement des hôpitaux et cliniques. Tous les ans, des magazines comme Le Point ou L’Express publient des palmarès.

À titre d’exemple, en 2018, pour Le Point, les trois meilleurs hôpitaux pour les thérapies du cancer de la vessie étaient l’Hôpital Foch (Suresnes), l’Institut de Cancérologie de la Loire (Saint Priest), l’Hôpital Européen (Marseille).

Savoir lire les palmarès des meilleurs hôpitaux

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Les meilleurs hôpitaux : savoir les repérer

Observer le classement des meilleurs hôpitaux, c’est une bonne chose.

Cela étant pour moi, cette lecture est insuffisante.

Pour choisir le meilleur hôpital, il faut aussi analyser les critères du classement.

Ainsi, on peut observer qu’il y a des différences flagrantes entre les hôpitaux dans la durée du séjour, dans la mise en œuvre des interventions chirurgicales, notamment :

des cœliochirurgie de la vessie (moins traumatisante qu’une laparotomie), dans le taux de remplacement de la vessie.

Ces critères doivent également être observés en les mettant en rapport avec l’indice de gravité et le nombre de patients traités pour cette pathologie, par an.

Avec l’observation de ces critères et leurs analyses, il est tout à fait clair que la mise en œuvre des soins médicaux n’est pas la même d’un hôpital à l’autre.

Pour moi, avoir ces éclairages est donc extrêmement important pour le patient.

L’accès à toutes les thérapies des cancers de la vessie

L’objectif est de soigner la maladie cancéreuse présente, mais aussi de réduire le risque de récidive future.

Dans les traitements du cancer, il y a les thérapies éprouvées. Elles ont fait leurs preuves pour la santé des personnes et sont bien maîtrisées au niveau des effets secondaires.

Il y a également les espoirs des nouvelles thérapies efficaces sur les tumeurs.

« Espoirs », car les études cliniques sont peu nombreuses ou en cours de réalisation.

On dit souvent que les progrès de la médecine sont considérables. C’est en partie vrai. Mais il ne faut pas oublier que le temps des médecins et des chercheurs n’est pas celui des patients.

Pour un médecin, un protocole de soins mis en place en 5 ans, c’est très court.

Or, pour un patient en attente d’un traitement « révolutionnaire », c’est très long.

Dans les nouveaux traitements du cancer de la vessie, il y a les apports d’une nouvelle approche thérapeutique qui consiste à stimuler le système immunitaire pour qu’il soit plus efficace contre les cellules tumorales.

Je vais détailler ces différentes thérapies ci-après.

En synthèse, voici une vidéo de l’Association d’Urologie Française (AFU) qui reprend les soins thérapeutiques des tumeurs de la vessie existants.

Comme vous le verrez, certains éléments sont un peu techniques, cependant l’ensemble de la vidéo est intéressant :

Ainsi, parmi les soins d’une tumeur de la vessie, je vais détailler la chirurgie, la chimiothérapie et l’immunothérapie.

La chirurgie du cancer de la vessie :

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Tumeur et opérations chirurgicales de la vessie

L’intervention chirurgicale est le premier traitement des cancers de la vessie, quand elle est possible.

Globalement, il y a deux options possibles.

La première est de conserver la vessie et de retirer la tumeur. Cette résection est généralement possible quand la masse tumorale s’est développée sur la paroi vésicale et n’a pas encore attaqué le muscle.

Plus une tumeur est d’un grade élevé, plus elle est agressive et plus elle grossit  et se développe rapidement dans le corps (notamment avec les métastases).

C’est pourquoi, la seconde option est de procéder à l’ablation de la vessie. C’est la cystectomie. Dans ce cas, soit la vessie est reconstituée en interne. Soit une stomie est réalisée.

Cette ablation de la vessie, même pour un cancer de stade 2, n’est pas systématique comme le souligne le professeur Peyromaure dans le livre témoignage sur le cancer de la vessie co-écrit avec patrick chêne

Dans tous les cas, lors de l’opération, les ganglions lymphatiques périphériques seront prélevés. C’est la recherche de ganglions sentinelles. Leur analyse va permettre de déterminer la présence ou l’absence de cellules tumorales. C’est une étape indispensable pour évaluer le stade de propagation des cellules tumorales.

La stomie consiste à faire dériver l’urines pour permettre leur évacuation. Elle peut se réaliser grâce à un réservoir continent (dit de Kock) qu’il faudra sonder. Elle peut se faire aussi à l’aide d’une poche externe, qu’il faudra vider régulièrement.

Bien appréhender les conséquences d’une opération de la vessie sur la vie

Dans la période post-opératoire l’équipe soignante et notamment les infirmières vous expliqueront et enseigneront les gestes de soins à connaître. Il faudra également que vous sachiez reconnaître les signes d’alerte pour être pris en charge médicalement le plus rapidement possible en cas de besoin. C’est par exemple le cas en cas d’infection urinaire ou calculs.

Lors d’une reconstruction de la vessie ou d’un réservoir, les urines n’ont plus la même apparence. En effet, les tissus utilisés pour reconstruire la vessie sont un morceau du tube digestif. Ces tissus sécrètent naturellement du mucus. Ce dernier se retrouve dans les urines.

Ainsi, il faut boire beaucoup pour éviter l’accumulation de ce mucus, les calculs et les infections.

En post-opératoire, un suivi avec un kinésithérapeute (ou physiothérapeute) ou une sage-femme sera mis en place pour prévenir l’incontinence urinaire. Il est important d’aller chez un professionnel sensibilisé à ces problématiques. Tous ne le sont pas. Or une bonne rééducation périnéale est quasiment incontournable dans la prévention des fuites urinaires comme je le détaille dans l’article sur la chirurgie du cancer de la vessie auquel j’ai intégré de nombreuses vidéos pédagogiques.

La chimiothérapie et les traitements du cancer de la vessie :

La chimiothérapie est – sans doute – le traitement le plus connu contre le cancer. Ce qui est moins connu, c’est qu’elle est une lointaine descendante du gaz moutarde.

En effet, c’est en observant les effets de cette arme de guerre sur les soldats gazés (baisse des globules blancs drastique) durant la Seconde Guerre mondiale que des médecins ont eu l’idée d’utiliser ce produit dans le cas de la lutte contre le cancer, notamment les leucémies.

C’était le début d’une découverte médicale majeure.

Aujourd’hui, il faut plutôt parler des chimiothérapies, car il existe de nombreux médicaments chimio thérapeutiques.

Concernant le cancer de la vessie, la chimiothérapie peut être administrée en local. Le liquide de chimiothérapie est instillé directement dans la vessie par les voies naturelles (installations intra-vésicales). Cela se fait via une sonde urinaire. Dans cette configuration, les médicaments sont le plus souvent de la Mitomycine, Doxorubicine et de la Gemcitabine.

Plus rarement, la chimiothérapie peut être donnée par intraveineuse. C’est une administration systémique, autrement dit, qui va agir sur tout le corps. L’objectif est de détruire les cellules cancéreuses présentes partout dans le corps.

Dans cette configuration, plusieurs molécules sont souvent associées avec les protocoles de chimiothérapie MVAC,  GC ou CMV.

La chimiothérapie est un traitement lourd (d’autres le qualifient de « puissant ») qui a des conséquences positives : la destruction des cellules malignes. Il a aussi des conséquences négatives : les effets secondaires.

Pour moi, comme je le détaille dans mon livre Mieux vivre le cancer : La Bible disponible sur le site de mon éditeur Ganaca (laetitialorniac.com/livres), il est important de s’y préparer correctement et de les anticiper.

Il est aussi fondamental de suivre les effets secondaires avec attention pour pouvoir en parler de manière constructive avec votre équipe soignante.

La radiothérapie pour soigner un cancer de la vessie :

Dans certains cas, la réunion de concertation pluridisciplinaire qui décide des soins médicaux et les propose au patient, va opter pour la radiothérapie.

Cette radiothérapie va avoir plusieurs objectifs comme réduire la taille de la tumeur avant l’opération ou à la place d’une chirurgie, en complément d’une chimiothérapie.

La radiothérapie du cancer de la vessie se déroule par cycle de 5 jours, sur 4 semaines minimum.

Le temps d’irradiation est court, mais les temps d’attente et de préparation sont souvent relativement longs.

Le fait de se déplacer tous les jours est facteur de fatigue, tout comme le traitement en lui-même.

Par ailleurs, des manifestations cutanées peuvent apparaître (brûlure, cloque, etc.). Là également, comme je l’explique dans mon livre, il est important de les suivre de manière efficace et d’en discuter avec votre équipe soignante pour vous soulager efficacement.

La radiothérapie peut également provoquer une incontinence urinaire. Sur ce point, il est possible de faire de la prévention, mais aussi des exercices qui vont améliorer la situation. Ce sont les exercices de KEGEL ou de DE GASQUET. Au début, pour faire les bons mouvements et solliciter les muscles adéquat, il est important d’avoir un suivi chez un kinésithérapeute (pour les hommes et les femmes) ou une sage-femme. Cela fait partie des aides disponibles pour les patients malades d’un cancer de la vessie.

L’immunothérapie du cancer de la vessie :

Face au cancer, le système immunitaire, les défenses de l’organisme sont d’abord leurrées, puis dépassées.

Leurrées, car les cellules cancéreuses trompent le système immunitaire. Ce dernier qui doit attaquer et détruire toutes les menaces de l’organisme, ne reconnaît pas les cellules tumorales. Elles peuvent donc proliférer « tranquillement ».

L’immunothérapie consiste à restimuler le système immunitaire pour qu’il soit mieux « armer » pour attaquer les cellules cancéreuses.

Dans les armes thérapeutiques du cancer de la vessie, il existe plusieurs formes d’immunothérapie.

La première est l’instillation dans la vessie du vaccin contre la tuberculose, le très connu BCG (bacille de Calmette-Guérin).

L’interféron alpha peut être associé au BCG.

D’autres médicaments de ce type peuvent être utilisés dans les traitements du cancer de la vessie comme le :

  • pembrolizumab,
  • durvalumab
  • ou l’avélumab.

Ils sont utilisés en deuxième intention.

Comme je le décris grâce à une vidéo dans l’article sur l’immunothérapie du cancer de la vessie, l’instillation faite dans la vessie doit respecter un protocole strict pour éviter les irritations.

L’équipe infirmière doit transmettre aux patients les bonnes pratiques à mettre en œuvre avant et après l’administration de ces traitements.

Comme pour la chimiothérapie ou la radiothérapie, le patient doit suivre les effets secondaires qu’il ressent et appeler son équipe soignante en cas de signes d’alerte.

Crédits photo de l’article sur le traitement du cancer de la vessie : système urinaire présentation Magic Mine- bigstockphoto.com et Photo de miniature de Tammy Gann de Unsplash

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