Le cancer de la vessie fait partie des cancers urinaires. Il touche, chaque année, plus de 10 500 nouvelles personnes. C’est le 7ème cancer le plus fréquent en France.
Ces tumeurs urinaires sont de bon pronostic. Autrement dit, son taux de guérison à 5 ans est très bon. Il avoisine les 80 %. Il touche de manière plus fréquente les hommes (8 cas sur 10), de plus de 70 ans.
Avant toute chose, posons le contexte en répondant à cette question centrale :
La vessie : qu’est-ce que c’est ?
Au niveau de son fonctionnement en bonne santé, la vessie est une petite poche en forme de ballon qui recueille et stocke les urines avant leur évacuation.
Elle est reliée aux reins par les uretères.
Dans cet article, je vais vous présenter les différentes tumeurs malignes de la vessie, les causes, les symptômes de ce cancer urinaire.
Je vais également détailler les moyens de poser un diagnostic du cancer de la vessie et les traitements pour le combattre. A la fin de l’article, je vous présenterai un test que l’Hôpital Saint Louis développe pour évaluer le risque de rechute du cancer de la vessie à partir d’une « simple » prise de sang.
Comme vous le verrez, pour rendre la lecture de cet article plus attractive, j’ai intégré plusieurs vidéos et photos aux paragraphes.
Sommaire de l’article sur les tumeurs malignes de la vessie
Quels sont les types de cancer de la vessie ?
Il existe plusieurs types de pathologies cancéreuses de la vessie, principalement neufs dont certaines sont extrêmement rares :
- Le carcinome transitionnel – ou carcinome urothélial — qui est le plus fréquent avec 9 cas sur 10,
- Le carcinome épidermoïde : il est plus fréquent dans les pays en voie de développement et est lié à une infection due à un ver parasite (bilharziose),
- L’adénocarcinome,
- Le carcinome à petites cellules, sarcomatoïde et micropapillaire
- Le lympho-épithéliome
- Le cancer de l’ouraque
- Le sarcome.
Causes et facteurs de risque d’avoir ce type de tumeurs malignes de la vessie ?
L’apparition d’un cancer est difficilement traçable, elle est souvent considérée comme étant multifactorielle. Pour autant, il existe des éléments qui augmentent les risques d’avoir un cancer. Pour le cancer de la vessie, les facteurs de risque possibles sont :
- Le tabac,
- Une exposition fréquente et répétée à des produits chimiques,
- Les irritations chroniques de la vessie,
- Certains traitements comme la radiothérapie ou la chimiothérapie,
- Des antécédents de cancers urinaires,
- L’arsenic,
- ….
L’exposition à des produits chimiques dans le cadre de son métier peut faire l’objet d’une demande de reconnaissance de maladie professionnelle. Cela concerne moins de 15 % des cancers de la vessie… ce qui est un pourcentage considérable. Sur le site de l’Inca, vous trouverez un développement sur le cancer de la vessie et sa reconnaissance en tant que maladie professionnelle.
Être concerné par un de ces risques, ne veut pas dire que le cancer va apparaître. Cela signifie simplement qu’il vaut mieux exercer une vigilance « de précaution » et, au moindre doute, en parler à son médecin.
Prévention du cancer de la vessie : Quels sont les symptômes ?
La précaution essentielle pour prévenir le cancer de la vessie est d’avoir, en cas de facteur de risque connu, un suivi régulier avec son médecin.
L’arrêt du tabac est un facteur important de réduction des risques.
En cas de sang dans les urines visibles à l’œil nu ou de modification de la couleur des urines, il faut toujours avoir un avis médical.
Les symptômes du cancer de la vessie
La plupart des cancers avancent de manière silencieuse, les signes annonciateurs apparaissent comme tout à fait anodins ce qui rend le dépistage précoce difficile. Pour les tumeurs vésicales, les symptômes les plus classiques sont :
- Présence de sang dans les urines (hématurie) visible à l’œil nu ou relevée par des analyses d’urines,
- Besoin fréquent d’uriner ou de manière urgente,
- Douleur lors de la miction (le fait d’uriner),
- Impossibilité d’uriner,
- Perte de poids inexpliquée,
- Perte d’appétit,
- Troubles digestifs
- …
Avant de poursuivre cet article, voici une vidéo de présentation des signes d’alerte et des symptômes du cancer de la vessie :
Les sous-titres sont en français et je trouve les explications données très claires.
Diagnostic du cancer de la vessie et dépistage
Le dépistage des cancers de la vessie se fait de différentes manières souvent complémentaires.
Après un examen clinique (parfois, un toucher rectal est nécessaire) et un échange pour être informé des symptômes, un médecin pourra demander des examens pour confirmer ou infirmer le diagnostic du cancer de la vessie :
- Analyse d’urines, cytologie urinaire, ECBU,
- Analyse sanguines avec NFS et marqueurs,
- Échographie de l’appareil urinaire,
- Cystoscopie (examen de la paroi vésicale),
- Scanner ou tomodensitométrie qui permet d’évaluer la propagation du cancer de la vessie aux ganglions et tissus voisins,
- IRM,
- …
En fonction des résultats obtenus, une biopsie pourra être effectuée. La biopsie permet de prélever des tissus pour les étudier au microscope, déterminer leur nature (cancéreuse ou pas) et identifier précisément la nature de la tumeur.
A ce propos, voici un échange que je trouve instructif pour les patients avec l’intervention du Professeur urologue et le témoignage de la patiente apporté :
Au niveau des témoignages sur cette maladie urinaire, il y a le livre du journaliste Patrick Chêne qui raconte et analyse son parcours de patient atteint d’un stade 2, avec les apports du Professeur Peyromaure qui exerce au service d’urologie à l’hôpital Cochin.
Stade du cancer de la vessie
Les examens de diagnostic vont permettre de classer la tumeur selon différents critères. Parmi eux, il y a le grade, soit l’agressivité de la tumeur et le stade (1, 2, 3, 4).
Pour le cancer de la vessie, schématiquement, les étapes de l’évolution sont les suivantes (visualisables au niveau de la paroi) :
Le cancer de la vessie de stade 1 correspond à une tumeur de moins de 2 cm, bien localisée. Une tumeur vésicale de stade 2 signifie qu’elle est toujours bien localisée, mais de taille plus conséquente. Comme vous pouvez le voir, plus la tumeur urinaire se développe, plus le muscle est atteint.
Un cancer de la vessie de stade 3 indique que les cellules tumorales sont présentes dur les tissus voisins de la vessie et les ganglions lymphatiques.
Le niveau 4 du cancer de la vessie signale la présente de cancers secondaires, des métastases.
Que faire face à une maladie tumorale de la vessie ?
Face au diagnostic du cancer et aux soins médicaux souvent pénibles, un fort sentiment de solitude et de désarroi est ressenti.
Pour tous les aspects médicaux, les médecins sont là pour répondre. Ce sont les seuls interlocuteurs légitimes pour le traitement, son suivi et l’analyse de l’évolution de la maladie. Ils sont souvent pressés, mais cela fait partie de leurs missions que de se rendre disponibles pour leurs patients, malgré leur emploi du temps souvent fortement chargé.
En revanche, pour les aspects extra-médicaux, les informations sont difficiles à avoir, les conseils flous ou peu adaptés. C’est pour remédier à ce vide que j’ai écrit mon guide numérique. Ouvrage complet, véritable bible pour mieux vivre les conséquences du cancer, il permet d’avoir :
- Les moyens d’atténuer les effets secondaires du traitement contre le cancer,
- Les ressources pour affronter le diagnostic du cancer et s’approprier le traitement,
- Les techniques pour fédérer ses forces et celles de son entourage.
Redevenir acteur de sa vie est une clé pour mieux vivre le cancer et ses conséquences. J’ai conçu mon guide Mieux vivre le cancer : La Bible pour aider toutes les personnes malades et leurs proches à affronter cette maladie. Peu de patients connaissent l’ensemble des ressources dont il est possible de ce saisir face au cancer. Avec mon livre vous aurez une boite à outils unique, spécialement écrit pour les malades et leurs familles. Il est disponible en téléchargement immédiat sur ce site ou en format livre papier sur Amazon. C’est un vademecum indispensable.
Cancer de la vessie et traitements
Il existe plusieurs types de traitements pour combattre les pathologies tumorales de la vessie :
- la chirurgie est le traitement le plus classique avec la résection de la tumeur. Parfois, le chirurgien a recours à une cystectomie (ablation totale ou partielle de la vessie) et la construction d’une poche artificielle pour recueillir l’urine. La cystectomie est provisoire ou définitive est souvent très difficile à vivre. Il y a un cap à passer. Pour cela les associations de patients ou les groupes de paroles de patients qui ont eu un parcours de soins similaire peuvent être enrichissants,
- la chimiothérapie en intraveineuse (traitement systémique) et parfois, une chimiothérapie intravésicale qui est un traitement local,
- la radiothérapie externe ou interne (curiethérapie),
- l’immunothérapie : en stimulant le système immunitaire par l’injection du BCG (Bacille de Calmette et Guérin)
- thérapies ciblées pour certaines tumeurs particulièrement agressives,
- …
Voici une vidéo sur l’immunothérapie du cancer de la vessie :
Les traitements peuvent être administrés seuls ou de manière combinée.
Ces thérapies contre le cancer de la vessie sont déterminées en fonction de la nature de la tumeur, de sa localisation, ses caractéristiques (son grade, son stade), de l’état général du patient.
C’est une commission pluridisciplinaire (RCP) qui va établir le programme de soins du patient. Elle regroupe des spécialistes de domaines complémentaires : des oncologues, des radiologues, des radiothérapeutes, des chirurgiens, des pharmaciens hospitaliers. C’est cette commission pluridisciplinaire qui va proposer le traitement au patient.
Les patients suivant un traitement contre le cancer sont des sujets à risque concernant la thrombose veineuse et sa complication majeure : l’embolie pulmonaire. Si vous êtes concerné, parlez à votre médecin de vos possibilités pour réduire ce problème (prise d’anticoagulants type héparine, port de bas de contention, etc.).
Cela fait partie des aides que les patients atteints d’un cancer de la vessie ont tout intérêt à saisir.
Evaluer le risque de récidive du cancer de la vessie
Les tests prédictifs sont une piste réelle de progrès dans le combat du cancer.
Depuis 2017, l’Hôpital Saint Louis à Paris met en place un test qui doit pouvoir évaluer le risque de rechute du cancer de la vessie. Cette évaluation se fait de manière très simple, grâce à une analyse sanguine. L’analyse du prélèvement va permettre de déterminer l’immunité du patient. Cette évaluation de l’immunité du patient sera combinée avec l’analyse de la tumeur pour déterminer le risque de rechute du cancer de la vessie traité.
L’intérêt majeur est d’adapter les traitements en fonction des conclusions obtenues pour réduire les risques de récidives.
La recherche médicale sur les tests prédictifs de l’évolution des tumeurs est un axe très important de la médecine du future.
Crédits photo de l’article de présentation du cancer de la vessie : © Sebastian Kaulitzki – Fotolia.com et des stades cancer de la vessie : © designua – Fotolia.com