Avant d’aborder le cancer du thymus spécifiquement, posons ensemble le contexte en répondant à la question suivante :

Le thymus, qu’est-ce que c’est ?

Le thymus est une glande, située en haut du thorax (dans la partie supérieure), entre les deux poumons.

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Il joue un rôle important pour le système immunitaire et permet aux lymphocytes de devenir des cellules T grâce à la production d’hormones spécifiques. Ce sont ces cellules T qui vont permettre au corps de se défendre contre les agressions comme les virus ou les bactéries.

Dans le corps humain, le thymus a une évolution particulière, car il se développe beaucoup durant l’enfance. À partir de l’adolescence, il décroit progressivement. Chez les seniors, le thymus est constitué majoritairement de tissus graisseux.

Dans cet article, je détaille les différents cancers du thymus existants, leurs causes, leurs symptômes, leurs étapes de progression, le diagnostic et les traitements des tumeurs thymiques.

Les formes des tumeurs cancéreuses du thymus et les causes

La présence d’une tumeur dans le corps n’est pas synonyme de cancer. La distinction entre le caractère bénin ou malin d’une tumeur est sa capacité (ou son incapacité) à se propager dans le corps, autrement dit, sa faculté à développer des métastases ou cancers secondaires.

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Photo : cancer du thymus

Les tumeurs bénignes du thymus sont, par exemple, des kystes.

Les types de cancer du thymus sont les suivants :

  • Le thymome : qui peut, en fonction des résultats des analyses, être bénin ou malin,
  • Le carcinome dont la forme la plus courante est le carcinome épidermoïde,
  • Le lymphome thymique hodgkinien ou non-hodgkinien,
  • La tumeur neuroendocrine.

Les cancers du thymus sont très rares puisqu’ils concernent un peu plus de 300 nouveaux cas chaque année en France contre un peu moins de 400 000 nouveaux cancers en France en 2017. Le cancer du thymus chez l’adulte est diagnostiqué généralement entre 40 et 60 ans.

Cause du cancer du thymus et tabac

Si le tabac est un cancérigène certain, il n’y a pas de lien précis tracé avec l’apparition d’un cancer du thymus.

Par ailleurs, les causes d’un cancer thymique restent aujourd’hui très floues.

En raison de la faiblesse du nombre de cas, les recherches épidémiologiques sur ce cancer sont difficiles. Il y a une suspicion de lien entre le cancer du thymus et certaines maladies comme la myasthénie, l’hypogammaglobulinémie, la polymyosite et d’autres maladies auto-immunes.

Cependant, à ce stade il n’est pas possible d’identifier clairement les causes du cancer du thymus.

Cancer du thymus, symptômes et diagnostic

La difficulté de la pose du diagnostic d’un cancer réside principalement dans le fait que ses symptômes apparaissent comme anodins.

Ainsi, si vous repérez quelque chose qui ne va pas, qui persiste, il ne faut pas hésiter à échanger avec votre médecin. Seul un professionnel de santé compétent pourra, en fonction de ce que vous lui direz et de son examen clinique, faire les recherches nécessaires établir un diagnostic précis.

Concernant les symptômes du cancer du thymus, il y a :

  • Un essoufflement,
  • Un bruit lors de la respiration,
  • Une douleur dans le thorax,
  • Une toux, parfois avec du sang,
  • Un amaigrissement sans cause,
  • Une fatigue persistante,
  • Une perte d’appétit,
  • Une gêne lors de la déglutition.

Les examens de base au diagnostic

Votre médecin sur la base de ses observations et de vos échanges, pourra vous prescrire :

  • Une prise de sang pour des analyses complètes avec acétylcholine, THS, T4, T3, les marqueurs tumoraux comme AFP et HCG et BHCG (attention, il s’agit du marqueur tumoral et non du test de grossesse),
  • Une radiographie pulmonaire,
  • Un scanner,
  • Une thoracoscopie,
  • Et la biopsie.

C’est ce dernier examen qui va permettre d’établir le diagnostic du cancer en identifiant précisément le type de tumeur présent. La biopsie consiste à prélever un morceau de tissus cancéreux et de l’analyser au microscope.

C’est à la fois un examen de diagnostic, mais aussi un élément fondamental dans la détermination du traitement.

Espérance de vie d’une tumeur maligne du thymus, évolution  et pronostic

De manière générale, l’évolution d’un cancer se réfère à 4 stades qui déterminent chacun une étape de développement.

Le stade 1 signifie que la tumeur est de petite taille et bien localisée. Le stade 2 indique une tumeur de taille plus conséquente.

Le stade 3 signale que les cellules tumorales sont présentes dans les tissus à l’extérieur de l’organe initialement touché.

Le stade 4 d’un cancer indique la présence de cancers secondaires, autrement dit des métastases.

Pour le thymome, il y a une classification spécifique avec des stades intermédiaires.

L’espérance de vie et les pronostics de survie dépendent du stade de développement du cancer et de son agressivité. Il est communément admis que plus un cancer est de petite taille et bien localisé, plus il sera facile à traiter.

Cependant, rappelez-vous, en tant que patient ou proche d’une personne malade, que les statistiques sont des données globales. Votre parcours face au cancer sera de toute façon particulier. Comme je le dis dans mon livre Mieux vivre le cancer : La bible, cela ne signifie pas qu’il faut être aveugle,, mais il faut, à mon sens, organiser ses affaires et prendre ce que la médecine a à offrir de meilleur. La clé réside dans la bonne réponse des traitements, quel que soit le stade d’avancée du cancer.

Traitements du cancer du thymus et guérison

Le choix des meilleurs traitements pour soigner le cancer du thymus est arrêté par une instance qui se nomme Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP). Elle réunit des spécialistes du cancer et va étudier le dossier médical du patient.

Sachez que vous pouvez demander un second avis notamment à un centre de référence de lutte contre le cancer, les centres unicancer. Ce sont des structures totalement consacrées à la lutte contre les tumeurs malignes avec un volet recherche et un volet traitements.

En région parisienne, il y a l’hôpital Curie (Paris) et l’Institut Gustave Roussy (Villejuif).

Le traitement par chirurgie

La chirurgie est souvent le premier traitement du cancer. Pour les tumeurs malignes du thymus, ce traitement concerne plus de 7 cas sur 10.

Elle consiste en l’ablation totale ou partielle de la tumeur.

Lors de cette opération, un drain thoracique peut être posé. Son retrait sera fait quelques jours après. Renseignez-vous sur les méthodes de retrait de ce drain et notamment l’évacuation du vide avant le retrait.

La chirurgie du thymus est souvent associée à d’autres formes de traitements.

Chimiothérapie pour le cancer du thymus et CHIT (traitement chimiothérapeutique hyperthermique intrathoracique)

La chimiothérapie est proposée pour les cancers du thymus carcinome épidermoïde et très peu pour un thymome.

Dans le traitement, des associations de médicaments et molécules sont utilisées. Par exemple :

  • cisplatine, étoposide, ifosfamide,
  • doxorubicine, cisplatine (ou vincristine) et cyclophosphamide
  • carboplatine, paclitaxel
  • 5-fluorouracil (attention, avec le 5Fu renseignez-vous sur le test du DPD) et leucovorine

Depuis quelque temps, sur le modèle de la CHIP, se développe la chimio-hyperthermique intrathoracique (CHIT), notamment pour les cancers du thymus.

Voici une vidéo explicative sur cette forme nouvelle de chimiothérapie :

Comme pour tous les médicaments, des effets secondaires peuvent apparaitre comme :

  • Des nausées, voire des vomissements,
  • Des périodes d’aplasie pendant lesquels la personne malade est très sujette aux infections et où la prévention est primordiale comme je l’indique dans la fiche consacrée à ce sujet dans mon livre,
  • Des troubles digestifs, de la diarrhée,
  • L’alopécie (perte des cheveux et des poils),
  • Des problèmes au niveau des reins, du cœur, des nerfs,
  • Et d’autres.

Vous aurez une consultation spécifique avec une infirmière qui listera tous les effets secondaires connus des traitements et les moyens de les limiter.

Vous trouverez également dans mon livre Mieux vivre le cancer : La bible, toutes les ressources et solutions pour atténuer ces effets secondaires. Ce guide pratique unique est disponible en téléchargement immédiat sur ce site (format numérique) et en format livre papier sur  Amazon .

La radiothérapie des cancers du thymus

Pour les cancers thymiques, la radiothérapie externe (les rayons) peut être un des traitements proposés.

Les séances de radiothérapie sont quotidiennes, par cycle. Le temps de la séance est assez court, mais les temps d’attente et de préparation peuvent être assez longs et fatigants.

Pour la radiothérapie des cancers du thymus, les effets secondaires suivants peuvent être observés :

  • Une fatigue,
  • Des réactions cutanées comme des brûlures,
  • Une perte d’appétit,
  • Des difficultés à avaler (comme je le détaille dans mon livre, un orthophoniste peut être d’une grande aide dans ce cas),
  • Des problèmes cardiaques et pulmonaires.

Comme pour la chimiothérapie, vous trouverez dans mon guide pratique de nombreux conseils pour alléger –  autant que faire se peut – les effets indésirables de la radiothérapie des cancers thymiques.

Si vous voulez aller plus loin sur ce sujet, l’histoire du thymus, en tant qu’organe participant à la tolérance immunitaire et à la santé, a fait l’objet d’une étude (DOI 20173306024) en juillet 2017 de Vincent Geenen, directeur de recherches et professeur d’embryologie et d’histoire de la recherche biomédicale .

Licence photo :  © CLIPAREA.com – Fotolia.com

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