Le Taxol © est le nom commercial de la molécule paclitaxel. Ce médicament de chimiothérapie est utilisé dans le traitement du cancer du sein, des ovaires, du poumon, des formes de cancers de la peau comme le sarcome de Kaposi, parmi d’autres pathologies cancéreuses. Le taxol est issu de l’if comme le taxotère et d’une espèce de champignon. Il peut être utilisé seul ou en association avec des médicaments comme le carboplatine, l’avastin, le taxotère. Par ailleurs, un médicament antiallergique vous sera sans doute donné.
Le Taxol © se présente sous la forme d’une solution très claire et transparente.
Administration du taxol :
Le Taxol est injecté en intraveineuse, par une chambre implantable. L’injection se fait pendant environ trois heures, toutes les trois semaines.
Avant la première injection de Taxol, les choses à faire
Avant le début de la chimiothérapie anticancéreuse, vous devrez communiquer avec votre médecin l’ensemble de vos antécédents médicaux (maladies passées, problèmes cardiaques et rénaux, allergies, traitements en cours, compléments alimentaires pris régulièrement), ainsi que vos habitudes en matière d’automédication. Il peut y avoir des interactions entre les molécules prises. Si c’est le cas, il faut que vous le sachiez.
Par ailleurs, votre équipe médicale vous conseillera sûrement de faire un bilan dentaire avant le début de la chimiothérapie. Cela a pour objectif de soigner les dents et d’éviter une source d’infection.
Lors de toute présentation du protocole, je conseille à mes lecteurs d’aller faire un tour sur le site prescrire.org pour vérifier si les médicaments proposés ne sont pas identifiés comme étant sur la liste des médicaments dangereux. Tous les ans, des anticancéreux y sont présents.
Sur les conséquences à long terme du taxol, si vous souhaitez avoir des enfants après le traitement par taxol, parlez-en sans attendre à votre oncologue pour mettre en place des mesures de préservation de la fertilité.
Si vous avez un arrêt maladie et que vous avez des prêts bancaires en cours, regardez les conditions générales de l’assurance du prêt pour savoir si vous pouvez mettre en jeu l’assurance. Ils pourront prendre en charge les mensualités.
En anticipation des effets secondaires du taxol, il me semble important que vous identifiez les contraintes de votre quotidien (classiquement, sortir le chien 4 fois par jour, aller chercher les enfants à l’école, fonction de trésorier du club de bridge, …) et d’envisager des relais dans le cas où vous ne pourriez le faire lors de la chimiothérapie par taxol. Nous verrons cela plus loin dans l’article avec les répercussions du lien « taxol / fatigue » dans les effets indésirables de la chimiothérapie.
Avant le début du traitement, vous pouvez également lire les fiches de ce médicament sur le site de la Haute Autorité de Santé. L’une concerne le cancer du sein métastatique, l’autre le sarcome de Kaposi. Par ailleurs, le site canoe propose une fiche détaillée sur le Taxol.
Que fait le taxol ? Les effets secondaires
Les molécules de chimiothérapie comme le paclitaxel ont des effets secondaires comme tous les médicaments.
Ces effets indésirables sont ressentis de manières très variées en fonction des patients. Personnellement, je suis toujours un peu étonnée quand une personne affirme qu’elle n’a ressenti aucun effet secondaire avec la chimiothérapie. Bizarrement, ce sont souvent des personnes ayant des responsabilités politiques qui ont ce discours. A croire, qu’avoir un mandat des électeurs immunise contre les effets secondaires de la chimio.
Pour le commun des mortels, les effets indésirables des traitements comme le taxol sont fréquents, variables et non systématiques.
Parmi eux, il y a :
– Fatigue et taxol : Elle peut-être massive et, à mon sens, souvent sous-estimée par les équipes médicales que cela soit de bonne foi ou pour éviter « d’effrayer » la personne malade. Pourtant, pour moi, il est essentiel d’anticiper cet état pour modifier son organisation et trouver des alternatives (qui fera les courses ? cuisinera ? descendra la poubelle ? Ira chercher les médicaments ?,…). Cela évite de se retrouver en difficulté si la fatigue durant la chimiothérapie est importante. Pour lutter contre la fatigue, il est conseillé de faire une activité physique adaptée car c’est souvent très bénéfique (yoga, marche, …).
– Alopécie ou la perte des cheveux : sachez que la perruque n’est pas la seule alternative, comme je l’explique dans mon livre Mieux vivre le cancer : La Bible. Par ailleurs, si vous voulez aller chez un marchand de perruques, demandez des recommandations, des adresses « fiables » à des personnes malades du cancer ou à des associations. Personnellement, ma visite chez un de ces marchands s’est tellement mal passée, que je n’ai jamais acheté de perruques. J’ai confectionné une postiche qui me convenait très bien.
– Engourdissements des extrémités (doigts), picotements : cela peut entraver votre dextérité notamment pour les gestes de la vie quotidienne (boutonner une veste, ramasser un crayon, …). Si cela vous arrive, parlez-en à votre équipe soignante. Un accompagnement avec un ergothérapeute pourra vous aider et favoriser votre adaptation.
– Douleurs (maux de tête, crampes, articulations) : Demandez à votre équipe soignante ses recommandations pour soulager ces douleurs, quels médicaments prendre, et quels exercices physiques faire. Par ailleurs, des séances de sophrologie, de méditation ou d’autohypnose (cela s’apprend), peuvent soulager.
– Dégoût de la nourriture, nausées, vomissements : lors de la chimiothérapie par taxol, la prise des repas peut devenir compliquée. Les personnes souffrant de cancer sont exposées au risque de dénutrition. Pour limiter ce risque, essayer d’identifier les aliments qui « passent bien » et ceux que vous ne supportez pas (même si vous en étiez friand avant la chimio). Souvent, les aliments avec un goût peu prononcé, une odeur neutre sont mieux tolérés. Là encore, c’est très variable en fonction des personnes. Par exemple, des patients ne supportent pas la banane et son odeur, alors que d’autres en mangent énormément durant la chimiothérapie. Il n’y a pas de règle universelle. Il faut vous écoutez, être vigilant, boire beaucoup et ne pas hésiter à demander un accompagnement avec un médecin nutritionniste ou un diététicien.
– Aphtes, lésions dans la bouche : Cela peut être très douloureux. Pour les prévenir, il faut faire des bains de bouche prescrits par vos médecins après chaque repas.
– Taxol et mal aux jambes : Le paclitaxel peut provoquer un gonflement des jambes, des tiraillements. Vous pouvez demander à votre équipe médicale de vous prescrire des bas de contention. Mécaniquement, ce dispositif médical va empêcher la dilatation des veines et des vaisseaux. Il existe des bas de contention en différentes versions (chaussettes / mi-bas, bas, collants) pour les femmes et les hommes. En position assise, pensez à surélever vos jambes avec un petit tabouret ou repose-pieds. En position allongée, vous pouvez surélever les pieds de votre lit ou vous munir d’un petit oreiller pour les « jambes ».
– Problème digestif : Ce sont des diarrhées ou des périodes de constipation.
– Allergie au taxol / paclitaxel : signalez immédiatement toutes sensations de brulures, gonflements, gêne respiratoire.
– Fièvre / frissons : contactez votre équipe soignante sans attendre.
– Bleus, saignements spontanés.
– Troubles du foie, problèmes cardiaques.
Pour toutes douleurs intenses, gonflements, il faut contacter immédiatement votre médecin ou aller directement aux urgences.
Il est important de suivre rigoureusement les effets secondaires du taxol que vous ressentez. Vous trouverez dans mon livre Mieux vivre le cancer : La Bible, des tableaux de suivi dont vous pourrez vous servir pour pouvoir échanger avec votre équipe soignante.
De plus, la partie de mon livre consacrée aux effets secondaires des traitements anticancer est la plus appréciée de mes lecteurs. Avec un taux de satisfaction de 96 %, cet ouvrage est une référence indispensable pour toutes les personnes malades du cancer et leur entourage.
Ce livre unique est disponible sur Amazon.
Crédits photo de l’article de présentation sur le taxol / paclitaxel : © christianchan – Fotolia.com, sur le lien fatigue/paclitaxel : © robodread – Fotolia.com / photo-libre.fr