Personnellement, je n’ai pas jeûné quand j’étais en chimiothérapie.
Mais je sais que cette question revient souvent dans les échanges entre patients pour lutter contre les effets secondaires des traitements contre le cancer et notamment diminuer les divers troubles liés. Certains font le jeûne avant la chimiothérapie, d’autres après. Pour rendre les informations moins floues, j’ai recherché des données sur ce sujet de santé très controversé en raison du risque de dénutrition.
Je les partage dans cet article.
En effet, j’ai créé ce site, puis écrit mon livre, pour aider concrètement les personnes qui vivent l’épreuve du cancer. Mais attention, comme 99.9 % des blogueurs, je n’ai pas de diplôme de médecine. Ainsi, prenez les informations ci-après comme des pistes pour engager le dialogue avec votre médecin sur votre alimentation.
Vous retrouverez les éléments de cet article sur le jeûne dans mon livre Mieux vivre le cancer : La Bible qui rassemblent 400 pages de conseils indispensables pour mieux vivre les soins médicaux.
Le régime alimentaire du jeûne pour les malades aide-t-il ?
Concernant les cancers et de cycles de chimiothérapie, on entend souvent tout et n’importe quoi surtout pour ce qui concerne l’alimentation.
Le patient, déjà fragilisé, doit donc redoubler d’efforts pour ne pas être victime des charlatans de tous bords qui promettent monts et merveilles. À propos des « remèdes miracles », une fiche est consacrée à ce sujet dans mon livre.
Les malades qui entendent parler du jeûne pour lutter contre le cancer et les effets secondaires des traitements dont la perte d’appétit et le dégoût des repas peuvent ressentir une méfiance légitime avec à ce sujet. Pourtant, creuser la question peut être intéressant.
Si cela vous intéresse, il y a un documentaire d’Arte « Le jeûne, une nouvelle thérapie » réalisé par Sylvie Gilman et Thierry De Lestrade sur le jeûne médical contre les cellules cancéreuses.
Il a longtemps été disponible sur les plateformes de vidéos en ligne et fait régulièrement l’objet de rediffusion. Son succès a été tel qu’il a créé un véritable engouement. Mais attention, au niveau de l’alimentation, les choses sont rarement simples. Comme nous le verrons à la fin de cet article, le risque peut être réel.
En Allemagne, l’exemple de la clinique BUCHINGER et du jeûne thérapeutique
Depuis plus de 60 ans, la clinique BUCHINGER (Allemagne, Uberlingen) est devenue une référence concernant le jeûne comme soins. Cette méthode propose un jeûne partiel avec un apport quotidien de moins de 300 kilocalories (bouillon de légumes, jus de fruits et en buvant beaucoup d’eau).
Les promesses de cette méthode sont nombreuses, mais la recherche permettant de mesurer les résultats peu connus.
Jeûner en luttant contre les cellules cancéreuses : témoignage d’une patiente
Le magazine Que Choisir Santé est sérieux et indépendant. Dans le n° 56, la rubrique « Histoire », rapporte le vécu d’une patiente atteinte d’un lymphome et d’une leucémie lymphoïde chronique.
Pour cette patiente, le jeûne faisait partie d’une sorte de régulation de son organisme devant à la violence des effets secondaires. Cela l’a aidée à combattre les nausées, à rester à l’écoute d’elle-même, à mieux dormir et à lutter contre le stress. En revanche, cette patiente indique que lors de ses hospitalisations de deux jours/trois nuits pendant lesquelles elle jeûnait, elle buvait beaucoup : eau et jus de mangue.
Il faut ajouter que cette patiente s’était déjà intéressée au jeûne avant le traitement contre les cancers. Cette connaissance a permis, sans doute, un comportement orienté lors de la chimiothérapie. Cela étant, si les bénéfices sont réels, cela peut valoir la peine pour certains patients réceptifs de s’intéresser à cette forme d’alimentation fractionnée.
Un encadré dans le même magazine donne la parole au Docteur Françoise WILHELMI DE TOLEDO, spécialiste du jeûne. Elle souligne bien qu’il faut impérativement être suivi médicalement en cas de jeûne lors d’un traitement contre le cancer. Lors du jeûne, le fonctionnement de l’organisme va être considérablement modifié, il faut donc prendre toutes les précautions pour ne pas jouer avec le feu.
Les thèses et publications médicales pour évaluer le duo « jeûne – chimiothérapie »
Le jeûne pendant les thérapies contre le cancer fait aussi l’objet d’analyse et d’études de la part des professionnels de santé. En voici deux importantes.
Une thèse sur le jeûne et la chimio
En 2011, une thèse est soutenue « l’appellation du jeûne thérapeutique est-elle fondée ou usurpée ? » à la faculté de médecine
Jérôme LEMAR a soutenu cette thèse sur le jeûne durant les traitement du cancer à la faculté de médecine de Montpellier le 12 décembre 2011. Dans ce document sont exposés : la pratique millénaire du jeûne, l’adaptation physiologique qu’il entraine, les différents types de jeûnes… avec un développement au chapitre 7 sur le jeûne et les chimiothérapies anticancéreuses chez l’animal et chez l’homme. Les conclusions de cette thèse sur les bénéfices du jeûne médical sont prudentes devant le peu de preuves scientifiques disponibles.
Les résultats d’une étude sur le jeûne et les cycles de chimio
En 2012, une publication scientifique réalisée sur le jeûne et des animaux de laboratoire ouvre des perspectives
Cette étude sur le fait de jeûner pour augmenter l’impact sur les cellules cancéreuses a été publiée le 8 février 2012 dans le magazine Science Translational Medecine.
Une première lecture de ces données et analyses serait de dire que la combinaison des thérapies avec des périodes de jeûne prolongerait la durée de vie. La pratique du jeûne permettrait d’augmenter l’efficacité des traitements. Les résultats portaient sur huit types de cancer, certains très agressifs.
Les études cliniques sur le jeûne thérapeutique
Les hommes ne sont pas des souris, à quand des études cliniques sur le jeûne et le cancer ?
Cette étude bien que très encourageante doit être relativisée. À ce jour, il n’y a pas eu d’étude publiée (et connue du grand public…) sur les conséquences positives du jeûne contre le cancer chez l’homme. Pour autant, dans les groupes de parole, certains patients disent que le jeûne leur a permis de lutter contre les effets indésirables des médicaments chimiothérapeutiques et, en particulier, contre les nausées.
Jeûne et chimio, un parcours personnel en étant accompagné
Le jeûne pendant la chimio, une manière d’être à l’écoute de son corps malgré la maladie
Le jeûne est une approche de soi différente, l’écoute de son corps en est l’objectif. Lors d’un traitement contre le cancer, l’organisme est fragilisé. Si le jeûne est une piste, parmi d’autres, pour mieux supporter le traitement de chimiothérapie, autant le savoir et se faire sa propre opinion. Ainsi, en parler à son équipe soignante peut permettre d’avoir un encadrement « professionnel » sur cette méthode et son éventuelle mise en pratique, en limitant ainsi les possibles risques. L’accompagnement par une équipe de soignants permettra surtout d’éviter le risque de dénutrition qui est une cause importante de complications et d’hospitalisations lors d’une chimiothérapie.
Par ailleurs, en cas de prise de repas difficile en chimiothérapie, beaucoup de solutions peuvent être mises en place avec l’accord de votre médecin.
Cet article sur le jeûne médical vous intéresse ?
Poursuivez votre lecture en découvrant simplement mon livre.
Grâce à lui, vous aurez accès à l’intégralité des « fiches pratiques » pour mieux vivre le cancer mais aussi à des milliers d’astuces pour atténuer les difficultés liées aux soins.
Face aux tumeurs malignes, les remèdes miracles n’existent pas… mais beaucoup de conseils peuvent vous aider à faire face.
Crédits photo (c) photo-libre.com
Bonjour,
De mon côté je fais juste un jeûne la veille de chaque chimio.
Et le reste du temps j essaie de manger au plus sain possible, éviter le sucre rapide, privilégier les fruits et légumes….
Cela n a pas évité la chute de cheveux. Mais je n ai pas de moyen de comparer avec si je n avais pas fait le jeûne la veille du traitement car pour le moment je préfère jeûner.
Bon courage à tous
Coucou
De retour 4 ans après avoir posté mon témoignage ci dessus
Et je suis en rémission
Plus de nouvelles de mon cancer
Le jeune thérapeutique m’a sûrement beaucoup aidé
Après j ai pu prendre soin avec des vitamines et lutter contre la candidose par exemple en faisant un suivi sur l alimentations, j espère que ont gagnera la guerre sur les cancer, mais gardez espoir et faite attention à vous,, bonne vie heureuse,, et bon appétit
mon oncologue, avant même que je ne lui pose la question m’a demandé de jeûner la veille et le jour de la chimio (fec 100); une seule cure jusqu’à aujourd’hui , prochaine demain, mais je l’ai bien supportée,pas de nausées juste quelquefois une sensation de trop plein qui ne dure pas et chute des cheveux bien sûr
Bonjour,
Je suis étudiante nutritionniste. Je travaille actuellement sur l’expérience des patients ayant utilisé la technique du jeûne avant/pendant/après une cure de chimiothérapie. Mon équipe a déjà récolté les avis de certains professionnels, dont plusieurs de l’équipe de Dr Longo, pionnier dans le domaine du jeûne. (University of Southern California)
Vos expériences nous sont donc très précieuses. Seriez-vous prêts à nous aider en voulant répondre à quelques questions? Toutes les informations récoltées seront bien sûr confidentielles et nos travaux seront présentés lors de la conférence internationale de nutrition d’Anvers dans quelques semaine.
Cordialement,
Emeline Dessi-Leendertz, étudiante nutritionniste
Bonjour à tous,
Voici mon témoignage,
En mars 2016 lymphome b déclarer agressif grande cellules etc…
Donc rchop 4sceance espacé de 21 jours Ok classic
Et au début jeune pendant les cures
1 jours avant le traitement je commence mon jeûne
Que de l eau
Puis après 3 cures de 4 jours espacé de 21 jours
Toujours jeûne alimentation que de l’eau
La dernière de 4 jours j ai essayé une alimentation continue avec 1 repas jours de 500 calories
Ben oui grosse différence les jours suivants
Comme si j étais pas dans mon assiette
Malade avec douleur à la gorge et nausées plus présente
Par contre mon lymphome était réel mi mars avec petscan comme un sapin de Noël
Cellules de 6cm sur la surface foie et rate
Maintenant ce mercredi de fin septembre je fini mon protocole avec une autogreffe de 3 semaines et je vais sur un jeûne de 5a 6 jours À voir
Mais je tiens à préciser que je suis vraiment heureux d avoir affronter les chimiothérapie avec les jeûne qui m ont été réellement bénéfique
Aucun effet secondaire pas perdu mes cheveux juste un peu de mal fin du 3 ème jour ( acidose?)
Sinon cure avec acide caprilylique pour le candida
Candidose= cure sans gluten pendant 1 mois au début et sans produit laitier puis limité le sucre raffiné (important)
Courage à tous
Atteint à 69 ans d’un lymphome folliculaire de stade 3B, j’ai personnellement expérimenté (en m’inspirant des conseils du professeur Joyeux) un jeûne thérapeutique de 5 jours centré sur chacune des 6 injections de R-CHOP, espacées de 6 semaines. Je me contentais de grandes quantités de thé vert citronné. En plus je me suis obligé chaque matin- y compris pendant les périodes de jeûne à deux heures d’activité physique aussi intense qu’il m’était possible.
Le scanner après les deux premières séances de chimio montrait une résorption quasi complète de la tumeur médiastinale initiale (de 9cm de diamètre) et des ganglions inguinaux apparus pendant la phase de diagnoxtic.
A part l’amaigrissement provoqué par la chimio et la chute de mes cheveux, je n’ai subi strictement aucun effet secondaire génant (sinon une classique anémie révélée par les prises de sang). Au contraire j’avais un appétit d’ogre et j’ai engouffré des quantités incroyables de nourriture en évitant gluten et produits laitiers de vache et en privilégiant légumes et fruits.
Le traitement initialement prévu avec autogreffe et injection pendant deux ans de Ritubimax a été en pratique réduit aux seules 6 séances de R-CHOP. Huit mois après la fin de mon traitement je suis en meilleure forme qu’avant l’apparition de la maladie. Il est vrai que je conserve une certaine hygiène de vie(sport quotidien nourriture limitée en gluten et produits laitiers, une petite période de jeûne de 48h à l’occasion)
J’attends sans aucune inquiétude (et le plus tard possible…) la récidive plus ou moins annoncée de ce lymphome(prévue entre un et dix ans…)
Je suis intimement convaincu que cette façon de réagir – évidemment peu recommandée par les lobbies pharmaceutiques les grands groupes laitiers et céréaliers ou même par le corps médical en général – a été tout à fait déterminante physiologiquement et psychologiquement dans la réussite de mon traitement et pourrait être généralisée sans aucun risque pour la quasi-totalité des personnes atteintes d’une pathologie cancéreuse.