En France, le dépistage du cancer de la prostate chez les hommes, comme tous les dépistages de masse du cancer, est fréquemment sujet à des polémiques.
C’est régulièrement le cas avec le dépistage du cancer du sein. Ça l’est également concernant le dépistage du cancer de la prostate.
En effet, s’il est certain que plus un cancer est traité tôt, plus il a des chances d’être guéri, il est en revanche également certain que les dépistages de masse conduisent à de faux positifs. Le risque de sur-traitement est augmenté.
De plus, lorsque des diagnostics de cancer sont posés, des traitements lourds vont être administrés alors que les cellules cancéreuses n’auraient pas forcément évolué durant la vie du patient, d’où les sur-traitements.
C’est une des ambiguïtés des dépistages organisés des cancers.
Ce sont ces risques et paradoxes du test systématique que reprend cette vidéo explicative de la Société belge contre le cancer.
En effet, elle met en parallèle les avantages et les inconvénients du dépistage de masse du cancer de la prostate de manière rigoureuse :
Pourquoi le dépistage du cancer de la prostate ? Comment se fait le diagnostic pour les patients ?
Ainsi, pour le diagnostic cancer de la prostate, il n’est plus forcément recommandé aux hommes de faire un dépistage systématique à partir d’un âge précis.
Sans signe et symptôme, ni antécédent de maladie particulier, un homme en bonne santé n’a pas de raison de faire un dépistage du cancer de la prostate.
En revanche, si vous avez les signes et symptômes comme :
– une difficulté d’uriner,
– une envie fréquente d’uriner,
– un jet d’urine faible,
– un jet d’urine saccadé,
– une incontinence,
– du sang dans les urines ou dans le sperme,
– des douleurs de dos,
– des douleurs osseuses ou des fractures fréquentes,
Il faudra aller voir votre médecin et faire des investigations pour connaître la cause de ces symptômes.
Après l’examen clinique et notamment un toucher rectal, votre médecin traitant ou urologue pourra prescrire plusieurs examens comme une analyse sanguine avec dosage du taux de PSA (test de surveillance de base), une IRM, un scanner, une échographie ou une radiographie des poumons. Ce sont les examens de base passés pour diagnostiquer un cancer.
Cancer de la prostate et prise de sang : analyse du taux PSA (antigène prostatique)
L’antigène prostatique est mesuré par une analyse sanguine. Cette protéine est connue sous l’acronyme PSA et est produite par la prostate. Elle est présente en petite quantité dans le sang. Une valeur élevée de PSA indique une anomalie venant de la prostate ce qui n’est pas forcément un signe de cancer.
Le dosage du marqueur tumoral PSA seul, n’est pas assez fiable pour diagnostiquer un cancer de la prostate. En tant que marqueur tumoral, c’est un indicateur important, mais insuffisant pour le dépistage du cancer de la prostate.
La faiblesse de ce marqueur tumoral provient du fait qu’un dosage élevé n’indique pas forcément qu’il y a un cancer de la prostate alors, qu’au contraire, un dosage faible peut « masquer » la présence d’un cancer.
Il faut donc prendre le dosage du taux de PSA et le confronter avec d’autres informations issues de l’examen clinique et d’autres examens passés lors du dépistage et la recherche de diagnostic.
Dans le cadre du dépistage de la prostate, le taux de PSA est couplé au toucher rectal, voire à une IRM (examen phare pour « voir » une tumeur), comme cela est détaillé dans cette vidéo :
La biopsie de la prostate chez les patients
En fonction des résultats des différents examens de diagnostic passés, une biopsie de la prostate pourra être proposée et organisée.
Aucun acte médical n’est anodin, la biopsie ne l’est pas. Avant le développement et l’accès à une biopsie liquide fiable (par prise de sang qui détecte des fragments d’ADN de cellules tumorales circulant), la biopsie de la prostate va permettre d’aller prélever des cellules directement dans l’organe concerné.
Il existe plusieurs méthodes de biopsie de la prostate. Comme tout acte médical, il y a plusieurs effets secondaires à connaître avant le jour de l’examen pour pouvoir les anticiper au mieux.
Concernant les conséquences d’une biopsie de la prostate, votre équipe médicale vous indiquera ce que vous pouvez faire pour être bien préparé et prendra en charge votre éventuelle « douleur » (qui peut arriver, mais n’est pas systématique).
Lors de l’hospitalisation et d’un éventuel alitement, demandez à votre médecin si vous devez porter des bas de contention en prévention de la thrombose veineuse.
Il faut attendre 5 à 10 jours pour avoir les résultats d’une biopsie de la prostate.
En cas de résultat négatif, il n’y a pas de cancer (ou plus exactement il n’y a pas de cellules tumorales malignes dans les prélèvements). En cas de résultat positif, cela veut dire que des cellules cancéreuses ont été trouvées dans les tissus prélevés.
Si des cellules tumorales sont présentes dans les prélèvements, l’anatomopathologiste aura pu identifier le type de tumeur précis. Cette analyse fera l’objet d’un compte rendu qui sera envoyé au patient.
Les médecins, dans une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) pourront proposer un traitement du cancer de la prostate adapté à la situation médicale en tenant compte des résultats de la biopsie de la prostate, des comptes rendus des examens effectués, mais aussi des critères comme l’âge du patient ou son état de santé général.
Parmi les traitements possibles, il y a la chirurgie avec l’ablation partielle ou totale de la prostate, l’hormonothérapie du cancer de la prostate, rarement la chimiothérapie, l’immunothérapie du cancer de la prostate, la radiothérapie de la prostate, et autres.
Il peut aussi y avoir des alternatives à la chirurgie de la prostate, toujours à discuter avec son médecin.
Pour avoir des renseignements précis et techniques sur le dépistage du cancer de la prostate, le site Ameli a publié un article intéressant disponible pour tous.
En cas de cancer de la prostate confirmé, vous retrouverez dans mon livre exclusif, tous mes conseils de patient pour mieux vivre cette épreuve.
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