Les taxis conventionnés, l’ALD et les personnes malades du cancer
Quand un patient est en Affection Longue Durée, et qu’il n’est pas en capacité de se rendre chez le médecin ou à l’hôpital, il a la possibilité d’avoir un bon de transport. Ce petit parchemin va lui permettre de commander un taxi et de se faire rembourser par la Sécurité Sociale de la course.
Expliqué comme cela, c’est magnifique, une disposition simple et efficace pour que les malades puissent avoir accès à leur traitement facilement.
Simplement, ce n’est magnifique que sur le papier car dans la vraie vie, c’est un peu moins rose.
Passons sur les difficultés qu’ont certains malades pour avoir leurs fameux parchemins par des médecins de plus en plus frileux de la plume. Passons aussi sur les conditions de remboursement de plus en plus restrictives de la Sécurité Sociale, concentrons-nous sur le sujet… la course.
La réservation d’un taxi conventionné pour une personne en Affection Longue Durée : le début de son Odyssée… ou des 12 travaux d’Hercule pour la personne malade d’un cancer
Alors, au commencement, il y avait la réservation. La quoi ? Oui, la réservation. Si vous devez aller à l’hôpital à 9h30, que vous habitez à Paris et que vous commandez un taxi pour 9h… oubliez. Soit il vous sera demandé un supplément :
« vous comprenez madame, c’est la période rouge »
Soit vous tomberez sur un serveur vocal qui enregistrera votre commande, vous fera poireauter 10 ou 20 minutes pour au final vous annoncer que
« votre requête ne peut aboutir. Il n’y a pas de taxi disponible dans votre quartier. Renouvelez votre demande ».
Sauf que « renouveler sa demande », c’est bien gentil, mais là, vous devriez déjà y être à l’hôpital.
Et voilà, le malade en ALD, qui c’est bien connu, regorge d’énergie, n’a d’autre choix que de se faire violence et prendre les transports en commun même en cas d’aplasie (chose vue).
Quand le taxi conventionné arrive en bas de chez soi, un jour de chance pour la personne en traitement contre le cancer… ou presque
Bon, ne soyons pas négatif, il peut arriver d’avoir de la chance et de voir un taxi conventionné (condition sine qua non pour être remboursé) arriver en bas de chez soi. Merveilleux.
Et donc, nous voilà dans cette jolie voiture « nous allons à X en passant par Y » (le trajet le plus court donc). Mais attention, là, vous avez froissé Monsieur le Chauffeur de taxi qui suppose que vous supposez qu’il a voulu vous arnaquer en faisant un détour. Quelle idée. Ca ne s’est jamais vu comme situation, n’est-ce pas ?
Attention, les moyens de rétorsions se mettent en place. Il se met à rouler comme un dingue (« Mais où est la police ? »), à augmenter le son de la radio très fortement, à ouvrir les fenêtres sans vous demander si vous y voyez un inconvénient, même si vous vous prenez tout le vent dans la figure (un rhume, en aplasie, ça ne peut pas dégénérer, c’est sûr). Bref, tout va bien.
Le règlement du taxi conventionné ou la chimère du remboursement
Et enfin, vous arrivez à destination. Vient un grand moment, celui du règlement. Vous avez demandé un taxi conventionné, deux solutions :
- La meilleure : votre taxi a l’appareil adapté et vous dispense de frais. Vous avez tout de même droit à un regard torve du chauffeur qui glisse « ouais, c’est la sécu qui paie », autrement dit « sale petit profiteur du système, je travaille MOI ». C’est sûr, tout le monde souhaite avoir un cancer pour aller à l’hôpital et ne pas payer ses courses en taxi,
- La moins bonne : le taxi n’est pas équipé de l’appareil. Il vous fait donc une jolie petite fiche, en remplissant tout bien à l’intérieur et vous la tend « Tiens, envoyez-ça ». Vous enverrez la jolie petite fiche à la Sécurité Sociale pour remboursement… qui vous la renverra gentiment… elle est incomplète et le remboursement ne peut pas se faire.
Ce billet a été écrit en juillet 2013, période où les compagnies de « chauffeur privé de véhicule de tourisme » est en plein essor et viennent directement concurrencer les taxis.
Question : puisque les VSL sont des Objets Non Identifiés pour les malades qui n’en ont jamais vus, puisque appeler et payer une ambulance est vraiment ridicule quand le malade peut se tenir assis correctement et que les problèmes avec les taxis sont…nombreux, à quand des « chauffeurs privés de véhicule de tourisme conventionnés avec l’Assurance Maladie » ?
Une idée d’entreprise à créer ?
Ah, mais il ne faut pas oublier « les malades en ALD ne travaillent pas EUX », pas comme les taxis… dommage…
c’est simple le taxi en médical n’a pas besoin d’avoir la bonne somme sur le compteur une fois que celui ci es allumer c’est qu’il es en service et de toute manière se fera régler le transport le plus souvent par la sécu qui ne vous inquiéter pas contrôle la facture qui doit être faites sur la base du nombre de km entre votre domicile et l’endroit ou les soins se passe avec bien sur une remise de 5 à 15% suivant les kms éfféctuer.
Mode d’emploi : se procurer auprès du centre de soins (chimio et/ou radiothérapie) une liste des taxis conventionnés (également disponible à la cpam) .
Demander le bon de transport AVANT le rendez-vous et commandez votre taxi largement à l’avance (je fais ça depuis 2014 pour deux soeurs touchées à deux ans d’écart par le cancer du sein), et n’ai jamais eu de problème -du moins à la prise en charge aller (domicile > IGR) . Par contre pour le retour c’est plus problématique car pour une chimio (consultation oncologue 10:40 , validation de la cure et début de la chimio à 14:30 …) le taxi ne va pas vous attendre et prendre d’autres courses .
Une naïve question : pourquoi le taximètre affiche tjrs un montant conséquent à l’arrivée du taxi (domicile et IGR) montant parfois SUPÉRIEUR à celui de la course (ce matin 28€ au compteur et au total 61€ pour Charenton > Villejuif)
Je suis preneur de vos réponses .
Je tombe sur cet article et tombe des nues. En même temps, en effet, ma fille de 37 ans est en traitement pour un cancer du sein et heureusement elle a toujours pu s’y rendre avec son conjoint qui l’accompagnait, la dernière chimio son mari travaillait toute la journée et je lui ai proposé qu’on l’emmène mais le rv étant assez tôt et devant emmener les enfants à l’école, on a pensé au taxi mais je ne pensais pas que cela aurait pu être le parcours du combattant ! il est vrai qu’on est toujours ravie d’aller a ces séances, ma fille a la chance d’être entourée et elle peut régler un éventuel taxi mais souvent nous pensons à ceux ou celles qui sont seuls(es)dans leur épreuve.