Dans l’actualité de la médecine, le thème des déserts médicaux fait souvent les gros titres. Effectivement, la situation est préoccupante. Le fait que les disparités existent et s’accroissent devrait être une préoccupation réelle des services publics.
La définition d’un désert médical est la suivante : une commune qui manque de médecin généraliste. Il y a de très fortes disparités sur le territoire. Le nombre de médecins généralistes pour 100 000 habitants varie du simple au double en fonction des départements.
Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, 8 % de la population française vit dans un désert médical. Cette situation n’affecte pas que la province.
Même si cette situation tend à s’enkyster, des initiatives existent pour lutter contre ce mouvement général.
En voici quelques-unes.
En 2017, le premier camion mobile de téléimagerie
Ce camion sillonne les routes de Hautes-Pyrénées et le sud de la Haute-Garonne. Il fait 19 tonnes, 10 mètres de long, 3 mètres de large.
Il est basé à l’hôpital de Lannemezan. Dans les territoires qui ne sont pas équipés d’infrastructure suffisante, ce camion permet de passer différents types d’examens comme des mammographies, des échographies, des rétinographies, ou des examens dermatologiques ou d’urologie. Il permet une interprétation des images en temps réel.
Il permet également d’avoir une téléconsultation, en visioconférence, avec un médecin connecté.
Pour en bénéficier, il suffit de contacter le Cetir (Centre européen des technologies de l’information en milieu rural).
Les préconisations de la Cour des Comptes
En 2017, la Cour des Comptes a remis un rapport dans lequel elle propose de conditionner une partie de la rémunération des médecins de ville à l’extension de leurs horaires de consultation. Elle souhaite également revenir sur leur liberté d’installation pour qu’elles correspondent aux besoins réels des territoires.
Les solutions aux déserts médicaux
Rien n’est facile sur cette terre, vous le savez comme moi.
Pour autant, pour mettre fin aux déserts médicaux et à la pénurie de médecins, voici quelques mesures qui me semblent simples à mettre en œuvre et qui soulageraient la population.
Plus de médecins en mettant fin au scandale des médecins privés de thèse
Pour être docteur en médecine, il faut avoir passé sa thèse qui conclut un long processus de concours, examens, sélections en tout genre que sont les études de médecine.
Pour des raisons diverses, certains étudiants ont été amenés à différer la présentation de leur thèse (congé maternité, remplacement, etc.). En 2004, les députés ont voté un texte de loi instaurant une date butoir pour que les médecins passent leur thèse.
Les fameux médecins n’ont jamais été informés de cette date et certains se retrouvent privés de thèse. Malgré leur brillant cursus universitaire, ils ne peuvent pas exercer.
Cette élite se retrouve donc à faire des plans B comme vendeur dans un rayon charcuterie, secrétaire médicale, alors qu’ils pourraient exercer leur art en soignant les patients.
En 2018, ces médecins privés de thèse seraient une centaine sur notre territoire. Ces personnes hyper formées ont donc été sacrifiées… leur patient avec… pour une raison qui reste assez obscure.
Étendre les compétences des sages-femmes
Les sages-femmes sont des professions médicales (et non paramédicales). Elles peuvent donc prescrire des examens et médicaments.
Avec la grande vague de fermeture des établissements de soins dont un certain nombre de maternités, beaucoup de sages- femmes, personnel médical formé aux diagnostics et compétent, se retrouvent au chômage.
Or, parmi la pénurie de médecins, les gynécologues sont une des spécialités de médecine qui se font de plus en plus rares. Il serait donc intéressant de faire intervenir les sages-femmes dans le suivi gynécologique normal des femmes tout au long de leur vie, suivi qui n’est pas forcément pathologique.
Cela permettrait de répondre à un réel besoin de santé publique, mais aussi de redonner du souffle à une profession qui a assez souffert de la réorganisation des structures de soins sur le territoire.
Crédit photo sur les déserts médicaux : © Javier Sánchez Mingorance