Les phrases débiles…

Quand on a un cancer, les personnes de l’entourage ou du corps médical peuvent parfois avoir des phrases malheureuses. Tout le monde y est confronté… malgré tout, mieux vaut savoir que des maladresses peuvent avoir lieu souvent, pour ne pas recevoir ces petites phrases de manière violente.

Dans ces situations, il peut être utile de se rappeler qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer…

Petit florilège….

Pour information, au cas où il y aurait un doute, toutes ces phrases sont véridiques.

 

L’annonce du cancer et réaction inattendues de l’entourage

Dans une conversation concernant mon hôpital et le lieu des traitements contre le cancer :

–        « Et vous allez être enterrée où ?

–        Hum (#!!!!??????)… avec ma grand-mère, mais dans un premier temps je serai soignée à Paris.

–        Ah oui (gêne de la dame), c’est ce que je voulais dire… »

Dans une conversation, à l’annonce du cancer à un ami :

–         «Tu as un cancer ?

–        oui, mais je me soigne (tentant de faire de l’humour),

–        Ma mère aussi et elle est morte. »

Concernant les causes du cancer, venant de champions du monde en épidémiologie :

–         « Tu ne faisais pas assez de sport ! Tu ne t’es pas entretenue ! »

Avec forcément le côté opposé en version raisonnable (prononcée par la même personne mais à des moments différents) :

–         « Tu faisais trop de sports, tu t’es fatiguée ».

 

Les (bizarres) réactions  des proches à l’annonce du cancer

Un cancer ? Oui et alors ? Chacun sait qu’il n’y a rien de grave :

–        « Oh arrête de te plaindre, ton frère a un rhume. »

–        « Tu as un cancer de l’ovaire ? Bon, pas la peine d’en faire des montagnes, tout le monde va avoir un cancer. » Accessoirement, tout le monde va mourir aussi…

–        « Tu as de la chimiothérapie ? Oui ? Mais tu vas continuer à travailler quand même. Non ? Ah, mais tu sais, le travail c’est la santé ! » On en reparlera quand je retravaillerai…

–        « Tes traitements sont arrêtés depuis un mois pourquoi tu es toujours arrêtée ? Tu ressens de la fatigue ? Oh, faut pas exagérer entre le sentiment de fatigue et la fatigue réelle, ce n’est pas la même chose… ». Hum… c’est intéressant comme concept, je vais méditer là-dessus.

–         « Vous avez un cancer ? Ah, mais c’est comme moi, mon mari vient de me quitter… je n’en peux plus… » De la part d’une aide-soignante qui n’a pas pu s’empêcher de se mettre à pleurer devant autant de malheurs. La malade, bonne âme, en pleine cure de chimiothérapie, a réconforté cette dame très triste et très déprimée.

–         « Tu as vu le film de Jaoui « Le dernier jour du reste de ta vie » ? Non ? Tu as tort, c’est très beau. Quoi ? Et alors le héros meurt d’un cancer ! C’est quand même un très beau film ! » Sans doute, mais en pleine chimiothérapie, ça ne met pas vraiment de baume au cœur.

–         « Quoi un cancer des ovaires ? Ce n’est quand même pas un organe vital ! ».  Non, c’est juste une maladie mortelle.

–         « Tu vas te faire opérer ? Oh, depuis le temps, tu devrais avoir l’habitude ! » Oui, c’est sûr, il y a une « habitude » à prendre en la matière.

 

A l’annonce du cancer ou quand les amis ne le sont plus vraiment :

–        « Je suis allé en boite hier soir, c’était GÉNIAL ! Et toi t’as fait quoi ? » Pareil… quoique… entre les perfusions, la perruque, l’aplasie, les nausées, finalement, j’ai préféré rester dans mon lit à l’hôpital. C’était plus judicieux.

–        « J’ai pas le temps de venir te voir, je vais voir les cerfs-volants à Berck-sur-Mer » Ah oui ? C’est drôle car avant le cancer, on se voyait toutes les semaines. Seulement,  depuis que je suis en traitement on ne s’est pas vus depuis… 6 mois… mais c’est vrai que les cerfs-volants c’est très beaux, surtout à Berck.

–        « Tu habites trop loin de chez moi. Oui, il y a juste le périphérique à traverser, mais là c’est trop loin. Avant je le faisais mais là c’est trop loin. Oh et puis, chacun sa croix ! »  

 

Et là, pour rester dans le même registre, il faudrait sans doute conclure par « Pardonnez-leurs, ils ne savent pas ce qu’ils font… ».

 

Ces « petites phrases », dites « l’air de rien » peuvent être une souffrance véritable pour la personne malade du cancer. Elles rajoutent de la violence, de l’incompréhension et de la solitude.

 

Dans mon livre, la partie Le cancer et l’entourage : savoir fédérer ses forces et celles de ses proches  donne des techniques pour désamorcer les conflits avec les proches et vous protéger.

 

Crédits photo de l’article sur les réactions de l’entourage à l’annonce du cancer  : photo-libre.fr

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