Les témoignages des personnes malades du cancer se multiplient. J’ai clairement l’impression qu’ils font partie de ces phénomènes d’édition quasiment intarissables. Parmi les nombreux témoignages, il y a ceux du cancer du sein (très nombreux), de la prostate (nombreux).

On n’entend un peu moins parler des témoignages du cancer de la vessie. Ce cancer concerne 10 000 personnes par an. Il est peu connu et pas dépisté. Or, comme pour tous les cancers, le cancer de la vessie gagne à être connu pour être mieux combattu.

C’est pourquoi, j’ai décidé de partager avec vous cette chronique du livre témoignage de Patrick Chêne et du Professeur Peyromaure : Le stade 2.

Le cancer et les personnes célèbres

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Le Stade 2, livre témoignage sur le cancer de la vessie

Sur mon site, ou sur les réseaux sociaux, je ne parle jamais des rumeurs concernant la (mauvaise) santé des célébrités. Je considère que la santé relève de la sphère très personnelle. Je n’aime pas vraiment les ragots qui entourent la santé des personnes qui ont un « nom ».

Cela me dérange franchement.

Car ces rumeurs font ressortir une curiosité malsaine que toutes les personnes gravement malades ont ressenti un jour. Le sentiment d’être observé avec une malveillance avide et détestable de la part de personnes que l’on connaît à peine. Des collègues, des voisins, des pseudo-soignants.

Le fait d’être célèbre démultiplie ce phénomène. Et je me garde bien d’y participer. La curée, très peu pour moi.

Pour autant, quand la personne malade décide de rendre public « son » cancer et qu’elle a un message à faire passer, c’est différent. La démarche devient publique et constructive.

C’est dans ce cadre que j’ai découvert le livre de Patrick Chêne et du Professeur Peyromaure.

Le témoignage de Patrick Chêne, journaliste, et malade d’un cancer de la vessie au stade 2

Un soir, préparant le repas familial j’écoute tranquillement la radio et tombe sur RTL.

Marc Olivier Fogiel interroge Patrick Chêne, journaliste sportif et chroniqueur, sur la sortie de son livre, coécrit avec le professeur Peyromaure, à propos de son parcours de malade d’un cancer de la vessie au stade 2, mais aussi sur sa réflexion de patient sur le système de soin.

J’ai lu beaucoup de témoignages de personnes malades du cancer. J’en ai fait quelques chroniques sur mon site. Tous sont intéressants, mais j’en lis de moins en moins. Cela pour plusieurs raisons. Je n’ai pas vraiment le temps, ou l’envie, d’en faire des chroniques systématiquement. Et j’ai surtout à cœur de mettre de la joie dans ma vie. Ce qui est forcément difficile avec des témoignages sur le cancer. J’oriente donc mes lectures vers des livres qui me transportent comme ceux de Madeline Miller ou qui me terrifient comme ceux de Stephen King. Entre beaucoup d’autres.

Pour autant, le double regard d’un malade face à sa maladie et celui d’un médecin devant son patient et le système de soin est plutôt atypique.

C’est en raison de cette originalité que j’ai filé acheter ce livre à la librairie du coin de ma rue le lendemain de cette émission de radio.

Le témoignage d’un cancer de la vessie du diagnostic de la maladie à la guérison

Ce que je trouve vraiment étrange avec le cancer, c’est que la plupart du temps, il est découvert par hasard. Il y a souvent un état de fatigue trainant, une petite douleur lancinante. C’est le cas pour Patrick Chêne qui exprime cela très bien (p33) :

[…] Je lui fais alors part d’une petite douleur anodine, mais répétitive, apparue il y a trois semaines environ.

Une douleur au moment d’uriner fait partie des symptômes du cancer de la vessie tout comme avoir du sang dans les urines.  Cela doit toujours pousser à consulter… mais ça, un patient atteint d’un cancer ne le sait souvent qu’après avoir été diagnostiqué. Malheureusement.

Une personne malade d’un cancer de la vessie et ses interlocuteurs

Quand on est malade très gravement, les décalages avec les proches et moins proches sont nombreux.

Patrick Chêne, lors de l’annonce de sa maladie à son entourage, décrit assez bien ce phénomène de transfert, où l’interlocuteur va mettre au même niveau, des petites contrariétés (certes pénibles), avec le cancer (p127). C’est très déroutant et assez universel. Tous les malades du cancer ont plein d’anecdotes sur des situations totalement absurdes auxquelles ils ont été confrontés.

Cancer de la vessie : Un professeur de médecine face à son patient

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L’avis de Mikaël Peyromaure

Un médecin qui donne son avis et sa réflexion sur l’hôpital et le système de soin, c’est rare. Et cela d’autant plus quand ce médecin le fait sans langue de bois, sans flatterie ou flagornerie envers une organisation, sans révolte excessive.

Il faut bien dire que c’est l’exercice auquel se livre le Professeur Peyronaure.

Personnellement, pour avoir pas mal côtoyé l’hôpital et avoir pu observer les conditions de travail des soignants, je me dis que ce sont (avec le corps enseignant) les grands maltraités de notre Fonction Publique.

Les études de médecine sont des plus exigeantes. Elles sont physiquement harassantes, longues et sélectives. Or, au bout du bout, les médecins sont loin d’avoir le statut de notables. Leurs conditions de travail se sont fortement dégradées. Le système de soins s’est dévoyé peu à peu à grands coups de restrictions budgétaires, mais pas seulement. Il s’agit aussi de la diffusion d’un autre état d’esprit, cynique, qui éloigne ce service public de l’intérêt général.

Or l’hôpital public est vraiment un joyau de la France et des Français. Une exception qu’il faut préserver malgré des complexités certaines.

Le rappel de quelques vérités sur l’hôpital et le traitement du cancer

Dans ses développements sur l’hôpital public, le Professeur Peyronaure rappelle quelques vérités, parfois méconnues, de l’univers hospitalier.

Cela peut être les différents types de consultation (publiques ou privées et donc plus chères) au sein de l’hôpital public (p51). Ou le fait que l’hôpital public est avant tout un lieu de formation (p63), qu’il y a donc beaucoup plus de monde pour soigner les patients (les internes, externes et les élèves infirmiers) et que tout peut prendre beaucoup plus de temps (p63). Dans une clinique, établissement privé, un médecin aura plus de moyens s’il « rapporte » plus d’argent à son établissement. À l’hôpital public, cette donnée est neutralisée… ce qui, de mon point de vue, n’est pas si mal même si cela a des effets pervers. En effet, les médecins les plus méritants, les plus consciencieux n’ont pas de « récompenses » à côté de leurs collègues moins impliqués. Ce qui provoque forcément une démotivation et une usure.

Hôpital public : les incohérences du système de rémunération à l’acte

La dégradation du système de soins est liée, en grande partie, au virage opéré pour réduire les dépenses liées à la santé dans notre pays.

Selon la ministre de la Santé, 30 % des actes seraient injustifiés. Or, pour qu’un établissement (public comme privé) soit rentable, il faut qu’il prescrive des actes. Ce sont ses uniques recettes. Que cela produise des surtraitements, oui c’est sans doute vrai et cela doit être régulé.

Cela étant, en tant que patient, quand je vais à l’hôpital de C*** ou G. P*** et qu’il est extrêmement difficile d’avoir des rendez-vous pour des IRM alors qu’il y a des équipements sous-utilisés faute de personnel… je me dis que vraiment, par certains côtés, on marche sur la tête.

Face au cancer, de l’importance d’avoir un avis éclairé et honnête de la part des soignants

Il y a un développement du Pr Peyromaure que j’ai trouvé particulièrement intéressant. C’est celui qui concerne, pour un traitement du cancer de la vessie, le fait de procéder à l’ablation de la vessie.

En effet, il souligne que l’ablation de la vessie n’est pas forcément et absolument recommandée pour soigner un cancer. Seulement, parfois, certains médecins pour des raisons de « faire du chiffre » pratiquent ce surtraitement.

La question du surtraitement est vraiment importante pour les malades du cancer. Car tout surtraitement, s’il n’augmente pas les chances de guérison, amplifie les séquelles des traitements contre le cancer.

C’est pourquoi, à mon sens, et même si ça ne préserve pas de tout, il ne faut pas hésiter à demander à votre médecin si la chirurgie du cancer de la vessie envisagée est réellement indispensable, voire de demander un second avis si nécessaire. Dans ce processus, impliquer le médecin généraliste est toujours un plus.

Cancer de la vessie : un témoignage à deux voix

Comme je l’ai dit en introduction, la grande spécificité du livre Le Stade 2 [du cancer de la vessie] vient du fait de ce double témoignage entre le patient et son médecin. Finalement, ce sont des réalités très différentes pour un même univers de soins.

Pour les lecteurs, l’avantage, c’est que par ce double témoignage, le système de soin est un peu mieux découvert. Ce qui est assez essentiel pour éviter les écueils.

Évidemment, je ne suis pas en accord avec tous les arguments du livre, ni tous les ressentis. Et cela est normal et rassurant. Chaque parcours de patient est individuel. Pour autant, le livre Le stade 2, donne de nombreux éclairages pertinents sur ce chemin que sont les traitements contre le cancer.

Si vous le souhaitez, vous pouvez découvrir ce livre témoignage sur le cancer de la vessie au stade 2 sur Amazon ou dans toutes les bonnes librairies.

Par ailleurs, voici une présentation de ce livre sur le cancer de la vessie au stade 2 par ces auteurs :

Crédit photo de l’article chronique sur le livre témoignage d’un cancer de stade 2 de Patrick Chêne et du Professeur Peyromaure : canva

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