Le mélanome, forme spécifique du cancer de la peau, touche, tous les ans, 14 000 nouvelles personnes en France.

La peau est l’organe le plus important du corps humain en surface et en taille.

Elle le protège des agressions extérieures comme le soleil ou les agents pathogènes (virus, bactéries, champignons, etc.). Elle permet une certaine régulation de la température corporelle.

Une tumeur qui se forme sur la peau n’est pas forcément cancéreuse. Les plus connues sont les grains de beauté qui parsèment le corps. La caractéristique du cancer est sa capacité à « migrer » de son site d’origine et de former des métastases, c’est-à-dire, des cancers secondaires.

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Chers lecteurs, chères lectrices, vous qui lisez ces lignes prenons ensemble des précautions. J’ai fait cet article sur le mélanome pour transmettre les informations qui me semblent essentielles sur ce cancer.

Je suis persuadée, en effet, qu’avoir accès à une information de qualité est essentiel dans le traitement. C’est pour cela que j’ai fait cet article, ce site et écrit mon livre Mieux vivre le cancer : La Bible. J’actualise donc régulièrement les informations présentes en fonction de l’actualité et des nouveaux médicaments.

Cependant, comme vous le savez, je ne suis pas médecin. Ainsi, servez-vous des informations de cet article pour interroger vos médecins et avoir des réponses adaptées à vos problématiques de santé.

Maintenant, passons à notre sujet : le mélanome.

Qu’est-ce que le mélanome ? Définition de ce cancer de la peau

La peau est constituée de l’épiderme, du derme et de la couche profonde de la peau : le tissu sous-cutané.

Le type de cancer cutanée appelé mélanome se forme à partir des cellules de l’épiderme nommées mélanocytes, qui fabriquent de la mélanine. Elles sont responsables de la pigmentation de la peau, mais aussi des poils, des cheveux et des yeux.

Le mélanome regroupe plusieurs sous-types de cancer.

Pour les patients, voici un schéma qui représente les trois principaux :

  1. les mélanomes superficiels extensifs,
  2. nodulaires,
  3. lentigo malins.

Il est en anglais (c’est difficile de trouver des illustrations en français) mais est facilement compréhensible.

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Illustration / photo du mélanome nodulaire, superficiel extensif et lentigo malin

Voici, plus de détails, sur les différentes formes cette maladie pour les patients.

Le mélanome superficiel extensif :

Il représente 7 mélanomes sur 10. Il s’étend facilement vers l’extérieur, sur la surface de la peau. Il peut aussi se développer dans les couches profondes de la peau. Ses contours sont irréguliers. Le mélanome superficiel extensif peut avoir des colorations variées (rouge, brun, noir, …).

Il se développe sur les bras, le thorax, le ventre, les jambes et le dos, soit des zones qui n’ont pas forcément eu une exposition solaire fréquente, même si les rayons ultraviolets restent un des premiers facteurs de risque.

Le mélanome nodulaire :

Il représente un peu moins de 2 mélanomes sur 10 chez les patients.

Il se développe de manière verticale, dans les couches profondes de la peau. Il a tendance à se développer plus vite que les autres mélanomes. À la surface de la peau, il peut prendre l’aspect d’une sorte de champignons (tige qui porte une tête), ou d’un parasol.

Généralement, il se développe sur le thorax, le dos, le visage et sur des zones qui ne sont pas exposées au soleil.

Le mélanome lentigo malin :

Le mélanome lentigo malin touche surtout les personnes âgées et représente environ 1 mélanome sur 10.

Son apparition se caractérise par une plaque plate jaune foncé ou marron avec des contours irréguliers. Dans son développement, sa couleur devient plus foncée. Il se développe à la surface de la peau puis dans les couches profondes. Il est présent sur le visage, la tête, les oreilles ou les bras, sur des zones qui ne sont pas protégées du soleil.

Le mélanome lentigneux des extrémités (ongle, main, plantaire) :

Il touche surtout les personnes à la peau foncée et n’a pas de rapport avec l’exposition au soleil.

Il apparaît sous la forme d’une tache plate, décolorée souvent sur la plante des pieds, la paume des mains, sous les ongles. Son diagnostic est difficile, car les zones où il peut se développer sont peu accessibles à la vue.

Certains mélanomes, très rares, n’apparaissent pas sur la peau comme le mélanome des muqueuses, intraocculaire, desmoplastique.

Par rapport aux autres cancers de la peau, voici schématiquement les caractéristiques du mélanome. Sur cette photo, on peut parfaitement voir que l’épaisseur du mélanome n’a rien à voir avec celle du carcinome basocellulaire (au milieu) et celle du carcinome spinocellulaire (à gauche) :

Photo des cancer de la peau et du mélanome

Les carcinomes et le mélanome

Causes et symptômes du mélanome

Ici, nous verrons les causes du mélanome, ses symptômes et la consultation médicale indispensable pour le diagnostic.

Mélanome et causes

Avec les pathologies comme le cancer de la peau, les causes sont souvent floues. Pour les mélanomes, il y a des facteurs de risque connus :

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Le mélanome et le cancer de la peau

– l’exposition  répétée au soleil et aux rayons ultraviolets,

– avoir eu des coups de soleil importants (même si 2 mélanomes sur 10 apparaissent à des endroits non exposés au soleil). La prévention est nécessaire même à un âge précoce,

– avoir des grains de beauté en grand nombre sur le corps,

– avoir une carnation (couleur de la peau) claire,

– avoir une « tache de vin » aussi appelée naevus à mélanocyte congénital,

– avoir des antécédents personnels ou familiaux de cancers de la peau,

– avoir un système immunitaire affaibli.

Voici une vidéo sur la découverte d’un mélanome et des témoignages :

Les symptômes du mélanome

À mon sens, il faut aller régulièrement chez le dermatologue pour le dépistage. Cependant, si vous remarquez quelque chose d’anormal (qui n’est pas habituel, nouveau), prenez rendez-vous sans tarder. Il vaut mieux aller chez le médecin pour rien (ou au moins pour être rassuré, ce qui est déjà beaucoup), plutôt que de ne pas y aller pour « quelque chose ».

Symptôme et examen de la peau à faire soi-même

Au préalable, vous pouvez examiner votre peau vous-même, dans la salle de bain par exemple, face au miroir en regardant vos bras, vos aisselles, vos mains, chaque doigt, etc. Il faut tout inspecter (cuir chevelu, organes génitaux, entre les fesses). Un miroir de poche peut également être bien utile ou une personne tierce de confiance.

Si vous décelez une tâche nouvelle, une masse, une plaie qui ne guérit pas, un grain de beauté qui saigne, des bosses, la peau comme des « écailles » ou autres, il faut avoir un avis médical.

La consultation pour une suspicion de mélanome ou cancer de la peau

Lors de votre consultation, signalez à votre médecin vos constatations, ce que vous avez repéré comme changement sur votre peau et vos potentiels antécédents personnels ou familiaux.

Le médecin examinera votre peau dans son intégralité.

Tous les grains de beauté seront analysés, notamment avec la méthode ABCDE :

– À pour asymétrie,

– B pour bordure, il s’agit de déterminer si les bordures du grain de beauté sont irrégulières,

– C pour couleurs,

– D pour diamètre,

– E pour évolution, c’est-à-dire, le grain de beauté « s’élève », s’agrandit, change de taille, de couleur, de forme.

Photo ABCDE melanome

La méthode ABCDE et le mélanome

En fonction de son examen clinique, le médecin pourra demander une biopsie cutanée. Il y a plusieurs méthodes pour la réaliser : la biopsie excisionnelle, à l’emporte-pièce, par rasage. La biopsie peut également se faire sur les ganglions lymphatiques pour savoir si les cellules cancéreuses ont commencé à migrer.

Voici une vidéo du parcours d’une patiente qui suspecte un mélanome sur sa peau (attention certaines images peuvent heurter les sensibilités) :

Les examens pour diagnostiquer un mélanome

En complément de la biopsie, votre médecin pourrait vous proposer d’autres examens comme :

– des analyses sanguines notamment avec le LDH (lacticodéshydrogénase). C’est un marqueur tumoral,

– un scanner qui permet d’avoir des images en trois dimensions,

– une IRM,

– une radiographie pulmonaire,

– une tomographie ou PET-scan.

Diagnostiquer un mélanome passe par la définition de son stade d’évolution

Illustration progression mélanome

L’évolution d’un mélanome en photo

Une fois que le diagnostic du cancer est établi, il va s’agir de classer la tumeur sous différents critères. Cette catégorisation va permettre d’adapter les soins médicaux à la l’état de santé complet du patient.

Stades du mélanome

Les stades d’un cancer permettent d’évaluer les étapes de développement de la tumeur de la peau.

Le stade 1 désigne une lésion de moins de 2 mm d’épaisseur.

Le stade 2 signifie que la tumeur est plus développée, il peut y avoir une ulcération, mais les ganglions lymphatiques ne sont pas touchés.

Le stade 3 indique que les cellules tumorales sont présentes dans au moins un ganglion lymphatique.

La dernière étape de développement veut dire que le cancer a formé une ou plusieurs métastases. La formation de cancers secondaires touche souvent les poumons, le foie, le tissu sous-cutané (couche profonde de la peau), le cerveau, les os, les glandes surrénales.

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Les stades du mélanome (photos)

Les thérapies médicales du mélanome pour guérir de cette maladie

Les traitements du cancer de la peau correspondent à des protocoles de soins spécifiques.

La chirurgie est le traitement principal du mélanome. Elle est plus ou moins importante en fonction du développement du cancer. La chirurgie est l’exérèse (ablation) de la lésion.

L’immunothérapie a un fonctionnement particulier. Ses médicaments « soutiennent » le système immunitaire pour repérer et détruire les cellules cancéreuses. Dans le cas du mélanome, l’immunothérapie est utilisée après la chirurgie ou, quand une opération n’est pas possible, pour réduire la taille de la tumeur. Les médicaments souvent utilisés sont l’interféron, l’interleukine et les inhibiteurs comme l’ipilimumab, le nivolumab, le pembrolizumab. Dans le paragraphe suivant, vous verrez la vidéo d’un malade traité pour un mélanome avancé qui a très bien répondu à l’immunothérapie.

La radiothérapie va utiliser les rayons, dans une zone précise, pour détruire les cellules malignes. Elle peut-être complémentaire à la chirurgie ou utilisée à titre palliatif.

La chimiothérapie utilise des médicaments qui vont détruire les cellules tumorales, soit dans tout le corps (par intraveineuse), soit sur une zone particulière avec la chimiothérapie sous-cutanée, soit une chimiothérapie topique (en crème). Dans le cas du mélanome, le médicament de chimio le plus utilisé est le dacarbazine.

Les thérapies ciblés utilisent des molécules particulières qui vont spécifiquement s’attaquer aux cellules tumorales.

Immunothérapie et mélanome métastatique

L’immunothérapie peut être une piste de traitement, notamment en cas d’échec thérapeutique.

Pour le mélanome métastatique, l’introduction d’un médicament:  l’ipilimumab (anti-CTLA-4) à partir de septembre 2011 a permis d’augmenter le pronostic et le taux de survie des personnes malades.

Voici une vidéo intéressante sur d’une personne ayant un mélanome à un stade avancé qui a très bien réagit à l’immunothérapie :

Nouveau traitement du mélanome

En 2018, un essai clinique est en cours à l’oncopole de Toulouse qui a pour objectif de détourner une protection des cellules cancéreuses lors de l’utilisation de l’immunothérapie : l’inflammation.

Cette étude vise à observer les effets de la prise d’un anti-inflammatoire pour renforcer l’action de l’immunothérapie.

Cet essai concernera en tout 12 personnes malades du mélanome.

RCP, choix du traitement et second avis

Les résultats des examens seront étudiés lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Cette instance réunit des spécialistes du cancer comme des oncologues, des radiothérapeutes, des pharmaciens-hospitaliers. L’objectif est de confronter les points de vue pour déterminer le traitement le plus adapté à la situation médicale du patient.

Une fois que la RCP a fait son choix. La stratégie thérapeutique retenue est présentée au patient.

Ce dernier peut, quand il le souhaite, demander un second avis auprès d’une autre équipe médicale, notamment dans un centre de référence de lutte contre le cancer.

Les effets secondaires des traitements du mélanome

Les effets secondaires des médicaments et soins dépendent à la fois des médicaments utilisés, mais aussi des patients. Les personnes malades ne sont pas égales entre-elles, dans le sens où leur ressenti leur est très personnel.

Pour autant, de manière générale dans les soins contre le cancer, voici les effets secondaires les plus fréquents :

– la fatigue,

– l’aplasie,

– des problèmes de peau,

– des problèmes de digestion (diarrhée et/ou constipation),

– un rapport à l’alimentation plus difficile (nausées, vomissements),

– l’alopécie (perte des cheveux et des poils, dont les cils et sourcils),

– des troubles du foie,

– et d’autres.

Sachez que vous aurez (et si vous ne l’avez pas, réclamez là), une consultation avec une infirmière pour vous exposer toutes les conséquences des traitements. C’est un moment important dans votre parcours de soins. N’hésitez pas à poser toutes les questions qui vous taraudent. Elles sont toutes importantes, même celles qui vous semblent les plus anodines. À titre d’exemple, je mets dans mon livre Mieux vivre le cancer : Le Bible (disponible en format numérique ci-après et en format papier sur Amazon), les questions qui sont, à mon sens, indispensables à poser à vos soignants.

Par ailleurs, concernant les effets secondaires des traitements, je consacre de larges développements dans mon livre à ce sujet. C’est la partie la plus appréciée de mes lecteurs. Mon livre est un ouvrage de référence et unique. Avec un taux de satisfaction de 98 %, il est une aide véritable pour les personnes malades et leurs proches.

Pour connaître les chiffres clés du mélanome, l’Institut National INCa a publié un article intéressant disponible sur leur site.

Crédits photo de l’article :

définition mélanome qu’est-ce que c’est : © lado2016 – Fotolia.com, ABCDE : ©bilaaa – stock.adobe.com, différences entre le mélanome et les autres cancers du derme et épiderme : ©logo3in1 – stock.adobe.com, mélanome malin développement : © designua – Fotolia.com ; photo des mélanomes superficiel, lentigo et nodulaire : © scio21 – Fotolia.com, stades du mélanome : © Alila Medical Media – Fotolia.com, auto examen cutané © anetlanda – Fotolia.com / miniature Photo by Tamara Bellis on Unsplash

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