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Je viens de finir le livre de Baptiste Beaulieu Alors Voilà.

Si vous me suivez depuis un petit moment vous savez sans doute que les livres (attention, les yeux, déclaration en vue), je les aime. Pas tous, bien-sûr… mais je les aime. J’en lis, j’en écris. J’adore les histoires qui me déconnectent du quotidien.

 

Ce que j’aime beaucoup moins, en revanche, même si je suis bien contente de leur existence et de leur efficacité, ce sont les hôpitaux. Et dans le livre de Baptiste Beaulieu, il est question d’un hôpital, de quelques internes dont l’auteur du livre, de beaucoup de malades et d’encore plus de maladies. Parmi elles, le cancer y tient une bonne place et pas forcément la plus rassurante.

 

Honnêtement, en plein traitement contre le cancer, je ne crois pas que la lecture de ce livre soit une bonne idée. A distance des chimio, des radiothérapies et autres, pourquoi pas.

Baptiste Beaulieu écrit bien. Il est très humain dans son approche des autres. D’ailleurs, ce qui frappe dans son livre, c’est l’extrême bienveillance de la très grande majorité du personnel : des médecins, des infirmiers et de tout le petit monde hospitalier.

Quel bonheur d’avoir des équipes médicales aussi altruistes et drôles. C’est rassurant. En cas de problème, nous sommes certains d’avoir une prise en charge d’excellence et humaine. Dieu soit loué ! Ainsi que l’Etat français, l’Assurance maladie, les mutuelles, les facultés de médecines, les écoles d’infirmières, l’AP-HP ….

Seulement il y a un hic.

Et un gros.

Ce n’est pas vraiment ce que j’ai constaté, moi, en tant que patiente.

 

Petit florilège de la maltraitance quotidienne dans les hôpitaux

Et pourtant, j’ai eu de la chance. A l’hôpital des D., globalement le personnel était bienveillant. Globalement.

Mais parmi tant d’actes du quotidien :

  • Une infirmière, au choix : incompétente, imbécile, sadique ou psychopathe m’a ôtée un drain sans retirer le vide avant (pourtant, il suffit de percer la bouteille reliée au drain, ce qui prend 1 seconde et est accessible à un enfant de 4 ans). Résultat : une douleur épouvantable qui aurait pu être évitée. Ce qui est étonnant, c’est la réaction de cette infirmière, qui a agité sa main devant mon nez quand je me suis mise à pleurer (et oui) en déclarant « oh, il faut vous calmer ». Car c’est bien connu, la douleur, c’est dans la tête… sauf quand elle est physique.

 

  • A la suite des deux opérations majeures du traitement contre le cancer, je me suis réveillée dans des douleurs atroces. La deuxième fois étant pire que la première, ce que j’aurais eu du mal à croire avant de le vivre. Apparemment, c’était évitable en faisant une péridurale, en plus de l’anesthésie générale. Conclusion : encore des douleurs qui auraient pu être évitées.

 

  • Une infirmière incompétente, stupide ou sadique, ratait systématiquement mes prises de sang, alors qu’à l’époque, la plupart des « piqueurs » m’affirmaient « oh vous, vous êtes facile à piquer ». Conclusion : ces douleurs auraient pu être évitées.

 

  • En neurologie, pour mon histoire pénible de trijumeau, à la Fondation R. la plupart des soignants étaient très respectueux des malades. Mais il y avait une aide-soignante, très mignonne avec ses cheveux en anglaise et son air d’ange, qui se faisait un plaisir d’allumer tous les spots de la chambre à n’importe quelle heure de la nuit ou de la journée. Elle conservait toujours avec son air d’ange qui là semblait dire « réveillez-vous, bande de feignasses ». Alors que c’est bien connu, en neurologie, les patients n’ont pas besoin de dormir, n’ont pas de violents maux de tête, n’ont pas d’extrême sensibilité à la lumière… c’est bien connu. Concernant cette charmante demoiselle, j’ai longtemps hésité entre son côté sadique ou son côté sociopathe. Finalement, j’ai opté pour son côté idiote avec des tendances profondes à la perversion.

 

De ces anecdotes, que chaque malade a dans sa besace de « patient », je me dis – peut-être à tort – cela ressemble franchement à de la maltraitance, sujet dont personne ne parle, sauf le très courageux Martin WINCKLER notamment dans son livre Les brutes en blanc. Cet ouvrage, paru en 2016, a fait un « scandale » chez les médecins… mais pas chez les patients. Comme c’est curieux.

 

Les équipes médicales elles-mêmes maltraitées ?

A contrario, il faut bien admettre :

  • Que les médecins, les internes, les infirmières au sein des hôpitaux font des horaires déments, ont parfois une charge de travail titanesque, qu’ils doivent faire face à des situations humainement très éprouvantes… et que les patients sont loin d’être tous très faciles,
  • Que la course à la réduction des coûts font de leurs conditions de travail une épreuve supplémentaire, un sacerdoce où l’univers hospitalier ressemble parfois aux romans de Kafka… ce qui retombe immanquablement sur la bonne prise en charge des patients.
  • Et que compte-tenu de l’exigence et de l’extrême sélection tout au long de leur étude, il faut bien dire que loin d’être des notables… les médecins sont largement maltraités en France. Et cela vaut également pour les infirmières et les aides-soignantes en milieu hospitalier.

 

Malgré tout, cela n’excuse pas cette maltraitance du quotidien.

 

La suite : Avant de lire Alors Voilà…

 

Crédits photo : © VILevi – Fotolia.com

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