Le traitement des tumeurs qui intervient généralement en première ligne est la chirurgie de l’organe touché par le cancer.

Durant cet acte chirurgical, la tumeur et les tissus voisins sont retirés pour stopper la prolifération des cellules cancéreuses.

Dans le développement du cancer, les cellules tumorales vont grossir dans l’organe où elles sont nées (cancer primitif), puis migrer vers d’autres organes pour former des métastases (cancers secondaires). Lors de cette migration, les cellules passent par le réseau lymphatique.

Le réseau lymphatique est parallèle au système veineux. Il transporte la lymphe (qui sert à lutter contre les infections) et est parsemé de ganglions. Les ganglions lymphatiques ont la forme d’un haricot et ont la structure suivante (en anglais, je n’ai pas trouvé d’image en français mais il reste compréhensible) :

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Anatomie d’un ganglion lymphatique

 

Lorsque le cancer commence à se propager dans le corps et avant d’avoir atteint un autre organe, des cellules tumorales sont donc présentes dans les ganglions proches du cancer primitif.

Le curage ganglionnaire consiste à retirer les ganglions lymphatiques (ablation) dans une région du corps précise. Les ganglions retirés sont les plus proches du cancer primitif, foyer initial du développement du cancer.

 

Chirurgie et curage ganglionnaire

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Les ganglions lymphatiques

Au moment de l’acte chirurgical, le chirurgien va s’assurer du caractère sain des ganglions en faisant le test du ganglion sentinelle.

Ce test consiste d’abord à injecter un liquide spécifique pour identifier les ganglions les plus proches du cancer primitif. Les ganglions les plus proches seront prélevés et analysés par un anatomopathologiste. Ce professionnel devra établir la présence de cellules tumorales dans les ganglions.

Si le test du ganglion sentinelle est négatif, il n’y aura pas de curage ganglionnaire.

Si le test est positif, un curage des ganglions sera effectué pour retirer le maximum de cellules tumorales et ainsi, augmenter les chances de guérison et réduire les risques de rechute.

 

Le curage axillaire (ablation des ganglions sous l’aisselle)

Le curage axillaire est réalisé après le test du ganglion sentinelle lors d’une ablation du sein partielle ou totale.

Dans l’image ci-après, les ganglions axillaires sont représentés en vert.

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Cancer du sein et ganglion sentinelle

 

Sous l’aisselle, les ganglions sont subdivisés en trois parties (inférieure, centrale, supérieure). En cas de propagation, les cellules cancéreuses colonisent d’abord la partie inférieure. Le curage ganglionnaire va principalement concerner cette région.

Voici une vidéo explicative sur le curage axillaire faite par le Centre Antoine Lacassagne :

 

 

Effets secondaires du curage des ganglions de l’aisselle (axillaires)

Les effets secondaires du curage axillaire sont :

– une perte de la sensibilité à l’endroit du prélèvement,

– une raideur de l’épaule,

– l’apparition d’un lymphoedème due à une accumulation de la lymphe.

 

Sur ces deux derniers effets secondaires (raideur de l’épaule et phénomène du « gros bras », vous trouverez des astuces pour mieux les vivre dans mon article consacré à la chirurgie du cancer du sein.

 

Le curage pelvien pour retirer les ganglions

Le curage pelvien consiste à prélever les ganglions du bassin sous anesthésie générale.

pelvis-ganglions

L’ablation de la chaîne ganglionnaire pelvienne

Les ganglions pelviens longent les artères iliaques et communes qui apportent le sang dans le bassin.

Le curage pelvien est souvent pratiqué en cas de cancer de la vessie et de la prostate, parmi d’autres pathologies cancéreuses.

À la fin de l’opération, des drains peuvent être mis en place pour évacuer le liquide. Avant le retrait de ces drains, demandez (et insistez) pour que le vide soit percé. Il est totalement inadmissible que certains soignants ne le fassent pas et provoquent, en conséquence, des douleurs inutiles.

 

Effets secondaires du curage des ganglions du pelvis

Après un curage pelvien, les effets secondaires suivants peuvent survenir :

– un œdème des jambes, des problèmes circulatoires (pensez à mettre des chaussettes de compression médicale, ça aide bien),

– une augmentation du risque de phlébite,

– une raideur au niveau du bassin,

– une douleur dans le ventre, une pesanteur.

 

Le curage inguinal

Les ganglions inguinaux sont logés dans l’aine. L’aine est la zone située entre le pli de la cuisse et le ventre.

Les ganglions inguinaux se répartissent entre les ganglions profonds et les superficiels. Dans certaines situations médicales, le curage inguinal est indiqué pour soigner les cancers de l’anus, de la peau, du pénis et de la vulve.

 

Effets secondaires du curage des ganglions inguinaux

Les effets secondaires d’un curage inguinal sont principalement :

– une augmentation du risque infectieux,

– des bleus, des ecchymoses,

– un lymphœdème des jambes.

 

Le curage lombo-aortique

Le curage aortique ou lomboaortique consiste à prélever les ganglions de l’abdomen. L’opération se fait sous anesthésie générale.

Le curage des ganglions lomboaortiques est indiqué (parfois) dans le traitement des cancers des ovaires, du testicule, de l’utérus, du col de l’utérus,

Le curage lomboaortique est pratiqué par laparotomie et par cœlioscopie.

 

Effets secondaires du curage lombo-aortique

Pour les hommes, notamment en cas de cancer du testicule, il y a un risque d’anéjaculation (impossibilité d’éjaculer). Christophe Mangelle en parle dans son livre témoignage Tellement peur ! sur le cancer des testicules.

De manière générale, il est fréquent d’avoir un lymphoedème après un curage lomboaortique.

 

Le curage cervical

Le curage cervical concerne les ganglions du cou et se fait sous anesthésie générale.

Voici un schéma des ganglions du cou qui peuvent faire l’objet d’un curage :

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Les ganglions lymphatique de la tête et du cou

 

Le curage ganglionnaire cervical peut être sélectif et ne consister au retrait des ganglions dans lesquels la présence des cellules cancéreuses est la plus probable.

Le curage cervical radical consiste à l’ablation de la plupart des ganglions du cou.

 

Effets secondaires du curage des ganglions cervicaux

Concernant le curage cervical, les effets secondaires les plus fréquents sont :

– une modification de l’aspect du cou,

– un œdème,

– l’apparition de bleus et d’ecchymoses,

– une douleur et/ou raideur à l’épaule.

 

Curage ganglionnaire retropéritonéal

Les ganglions du rétropéritoine sont situés à l’arrière de l’abdomen. Le curage ganglionnaire retropéritonéal se fait sous anesthésie générale et peut faire partie du traitement du cancer du testicule que cela soit en première intention ou pour traiter une récidive.

Le curage rétripéritonéal peut se faire par laparotomie ou laparoscopie (opération moins lourde).

Un drain pourra être mis en place. Lors de son retrait, comme pour le curage lomboaortique, demandez à ce que le vide soit retiré.

 

Effets secondaires du curage des ganglions retropéritonéaux

Comme pour le curage pelvien, le curage des ganglions retropéritonéaux peut avoir pour conséquence :

– un lymphoedème,

– une pesanteur dans le ventre, une gêne voire des douleurs,

– pour les hommes, des troubles de l’éjaculation.

 

 

Sur le cas spécifique du curage ganglionnaire pour soigner le mélanome, vous pouvez consulter le dossier très complet de l’Inca.

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le curage lombo-aortique

 

Après l’ablation des ganglions lymphatiques (curage), les conseils

Un curage ganglionnaire n’est jamais une opération simple ou anodine.

Les effets secondaires et les conséquences de cette chirurgie du cancer peuvent apparaître immédiatement ou être tardifs, autrement dit, ils apparaîtront des mois plus tard.

À mon sens, il faut essayer d’avoir le plus de conseils possible de la part de son chirurgien ou des infirmières sur les moyens à mettre en œuvre pour atténuer les effets secondaires de l’ablation des ganglions, quelle que soit la région du corps touchée.

À titre d’exemple, pour le lymphœdème, cela peut être porter un manchon avec mitaine (pour le bras) ou des bas de contention pour les jambes, faire des cures thermales avec un programme de soins adapté à la problématique de l’œdème lymphatique.

 

Pour tout ce qui relève de la raideur des membres suite au curage et avec l’accord de vos médecins, faire des étirements, du stretching, du yoga sont des pistes à explorer.

 

Comme souvent dans les effets secondaires des opérations et traitements, il n’y a pas de produit miracle qui permet de les effacer totalement. En revanche, il existe des astuces, des disciplines et des aides qui peuvent les atténuer et vous soulager efficacement et durablement. Le tout est de trouver celle qui vous correspond le mieux.

 


Crédits photo de l’article sur le curage ganglionnaire : © maya2008 – Fotolia.com / ablation de la chaine des ganglions du cou : © p6m5 – Fotolia.com / structure du ganglion lymphatique : © Alila Medical Media – Fotolia.com / chaine ganglionnaire pelvienne : © 7activestudio – Fotolia.com

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