Qu’est-ce que le cancer de la prostate ?

Le cancer de la prostate est le cancer masculin le plus fréquent plus de 70 000 nouveaux cas par an en France.

L’âge moyen de diagnostic chez les patients est de 65 ans.

C’est donc une maladie relativement fréquente. Mais avant de détailler les différentes facettes de cette maladie, répondons ensemble à cette première question essentielle :

Qu’est-ce que le cancer de la prostate ?

Pour pouvoir répondre précisément à cette question, il faut d’abord répondre à l’interrogation suivante :

Quels sont les types de cancer de la prostate ?

Car il existe plusieurs cancers qui peuvent se développer dans la prostate.

Par ailleurs, toutes les affections de la prostate ne sont pas malignes. Elles peuvent être bénignes comme l’est une prostatite. Seule la biopsie et l’analyse des tissus par un pathologiste pourront déterminer la nature cancéreuse des cellules.

La prostate et le cancer, c’est quoi ?

La prostate fait partie de l’appareil reproducteur masculin. C’est une glande de la taille d’une noix située sous la vessie, en avant du rectum. Sa fonction principale est de produire le liquide séminale lequel, avec les spermatozoïdes produits par les testicules, formeront le sperme.

Voici un schéma qui permet de visualiser la prostate chez l’homme :

9 cancers de la prostate sur 10 sont des adénocarcinomes dont les cellules prennent naissance dans l’enveloppe qui entoure la prostate. C’est la capsule prostatique. Les formes rares du cancer de la prostate sont notamment le carcinome à cellules transitionnelles, le sarcome, le carcinome à petites cellules, le lymphome.

Voici, pour poser le contexte, un schéma simplifié de la prostate, de son environnement et de la présence d’un cancer :

Je n’ai pas trouvé l’équivalent en français. Ainsi, pour plus de clarté, voici la traduction de la légende : A : vessie (badder) B : urètre (uretra) C: prostate.

Dans les lignes qui vont suivre, je vous propose un développement sur les causes du cancer de la prostate (avec les moyens de prévention en vidéo), ses symptômes, le dépistage, la mise en oeuvre du diagnostic, sa progression, une synthèse des traitements possibles et les conseils pour faire face à cette épreuve.

Causes du cancer de la prostate et facteurs de risque

Chez les hommes, l’apparition d’un cancer est souvent considérée comme étant multifactorielle.

Aujourd’hui, les liens causes/effets sont encore difficiles tracer. Pour autant, il existe des éléments qui augmentent les risques d’avoir un cancer. Pour le cancer de la prostate, les facteurs de risque possibles sont :

• L’âge : avant 50 ans le risque de cancer de la prostate est rare,
• L’hérédité notamment la mutation du gène BRCA,
• Des origines géographiques : les personnes originaires d’Afrique et des Antilles sont en moyennes plus touchées que les autres, les personnes originaires d’Asie beaucoup moins,
• L’exposition aux produits toxiques (pesticides, solvants, …) ;
• Alimentation riche en matière grasse, dont la proportion en viande rouge ou en viande transformée (charcuterie) est importante,
• Prostatite persistante et/ou récurrente.

Voici un schéma qui illustre la formation la différence entre une prostate « saine » et un cancer de la prostate. Ici, on voit très bien pourquoi la formation de la masse tumorale va provoquer certains signes chez les hommes notamment la difficulté d’uriner :

La prévention du cancer de la prostate

Concernant les soins de la prostate et la prévention du cancer de la prostate, voici une vidéo que je trouve bien faite, publiée par le pôle de cancérologie hématologie de l’hôpital Saint-Louis Lariboisière :

Quels sont les symptômes du cancer de la prostate ? La recherche du diagnostic

La plupart des cancers avancent de manière silencieuse, les signes annonciateurs apparaissent comme tout à fait anodins ce qui rend le dépistage précoce difficile. Pour le cancer de la prostate, les manifestations les plus classiques sont :

• Une envie plus fréquente d’uriner,
• Une difficulté à uriner ou des douleurs lors de la miction (le fait d’uriner),
• Jet d’urine faible, non continu,
• Des troubles de l’érection,
• Éjaculation douloureuse,
• Présence de sang dans les urines ou dans le sperme,
• Douleurs osseuses,
• Perte de poids inexpliquée,
• Fatigue inhabituelle,
• Incontinence,
• Des fractures fréquentes.

Voici un schéma qui expose les principaux symptômes du cancer de la prostate. Comme précédemment, il est en anglais, je ne l’ai pas trouvé en français mais il reste très facile à comprendre :

Les signes du cancer de la prostate peuvent être très nombreux. En cas de doute, l’important est de lister les signes, symptômes, ou « désagrément (une gène persistante par exemple) que vous observer pour pouvoir les présenter à votre médecin de manière exhaustive. C’est sur cette base et avec un examen clinique (notamment toucher rectal et palpation de la vessie) qu’il pourra décider de l’opportunité de faire d’autres examens.

Comment reconnaître un cancer de la prostate ?

Voici une autre manière d’aborder la question en vidéo :

Cancer de la prostate : dépistage, diagnostic, bilan d’extension et biopsie

Aujourd’hui, il n’existe pas de consensus sur l’intérêt d’un dépistage systématique du cancer de la prostate.

Le dépistage du cancer de la prostate se fait de manière très simple avec le dosage de l’antigène prostatique spécifique (PSA) par une prise de sang. L’augmentation de ce dosage ne signifie pas forcément que la personne a un cancer mais fait partie des indicateurs à prendre en compte. Dans la mesure où l’activité sexuelle peut stimuler la production de cet antigène, mieux vaut respecter une période d’abstinence de 2 jours avant la prise de sang.

Le bilan d’extension du cancer de la prostate se fait avec des examens comme : une radiographie des poumons, une échographie endorectale, un scanner, une scintigraphie osseuse.

En fonction des résultats obtenus, une biopsie pourra être effectuée. Cet examen permet de prélever à l’aide d’une aiguille très très fine des tissus pour déterminer leur nature (cancéreuse ou pas) et identifier précisément la nature de la tumeur. La biopsie peut se faire en anesthésie locale ou générale.

Voici un schéma qui permet de visualiser comment se fait une biopsie de la prostate :

Le développement du cancer de la prostate

Lors des analyses et examens qui vont permettre de diagnostiquer le cancer, une partie des analyses consiste à définir le grade de la tumeur, c’est-à-dire, son agressivité ou sa rapidité de croissance et son étendue.

Pour tous les cancers, il y a quatre stades qui correspondent aux étapes de développement des cellules cancéreuses.

Le premier correspond à une tumeur petite et localisée. Un cancer de la prostate de stade 2 désigne une tumeur localisée de plus grosse taille.

Le stade 3 signifie que les cellules cancéreuses ont commencé à envahir les tissus avoisinants et les ganglions lymphatiques. Un cancer de la prostate qui se généralise est un stade 4. Cela veut dire que le cancer a développé plusieurs sites dans le corps, autrement dit qu’il y a des métastases.

Voici une illustration de l’étendue progressive d’un cancer de la prostate :

A mon sens, en tant que patiente, il faut garder en mémoire que le parcours d’un malade n’est pas englué dans les statistiques. Concrètement, dans le cancer, il est classique d’entendre qu’une tumeur petite et localisée se soigne mieux qu’un cancer de la prostate avec des métastases. Mais chaque parcours est individuel. Un cancer développé peut être soigné si les réponses aux traitements sont bonnes.

Quel que soit la progression du cancer de la prostate, se renseigner sur les derniers traitements disponibles

Par ailleurs, les thérapies évoluent. Un nouveau traitement peut bouleverser les statistiques. Dans l’histoire de l’oncologie, c’est ce qui est arrivé lors de l’introduction du platine dans le traitement des tumeurs vitellines. Ainsi, il me semble important de vous rapprocher d’un centre de référence de lutte contre le cancer, notamment en cas d’échec thérapeutique, pour pouvoir connaître les dernières avancées de la médecine sur les tumeurs de la prostate. Le patient peut également réfléchir à intégrer un essai thérapeutique. C’est une décision qui est lourde, mais qui peut être synonyme d’espoir.

Par ailleurs, je parle des nouveaux soins médicaux du cancer de la prostate dans l’article sur les thérapies de ce cancer dont je mets le lien à la fin de cet article. Depuis que j’anime ce site, j’organise une veille sur le cancer pour mettre à jour les articles en fonction des nouvelles publications.

Que faire face à une tumeur de la prostate ?

Face au diagnostic du cancer et aux traitements, un fort sentiment de solitude et de désarroi est souvent ressenti. Pour tous les aspects médicaux, les médecins sont là pour répondre. Ils sont souvent pressés mais cela fait partie de leurs missions que de se rendre disponibles pour leurs patients. Et cela malgré leur emploi du temps qui est très chargé. En revanche, pour les aspects extra-médicaux, les informations sont difficiles à avoir, les conseils flous ou peu adaptés. C’est pour remédier à ce vide que j’ai écrit le livre Mieux vivre le cancer: La Bible. Organisé sous forme de fiches-pratiques pour une lecture facile, il développe :

• Les solutions pour faire face aux effets secondaires,
• Les ressources pour affronter le diagnostic du cancer,
• La personne malade, son entourage, ses médecins : une équipe pour combattre le cancer

Il permet à la personne malade et à son entourage d’avoir les moyens d’affronter le cancer en prenant cette épreuve en main pour redevenir acteur de son traitement et de sa vie. Mon livre est disponible sur  Amazon. Il est publié aux Editions Ganaca   :

laetitialorniac.com/livres

Cancer de la prostate : Traitement des tumeurs prostatiques et RCP

C’est sur la base des résultats des examens effectués, et notamment des conclusions de la biopsie, qu’une réunion de concertation pluridisciplinaire est organisée.

Cette réunion, connue sous l’acronyme RCP. Elle permet à plusieurs spécialistes d’échanger leurs points de vue sur le  meilleur traitement à envisager pour la personne malade.

Elle réunit notamment :

• Des radiologistes,
• Des radiothérapeutes,
• Des chirurgiens,
• Des oncologues,
• Des pharmaciens hospitaliers,
• …

Cet aspect pluridisciplinaire est une garantie pour la personne, car elle n’est pas soumise au point de vue unique, et parfois arbitraire, d’un seul soignant.

La réunion de concertation pluridisciplinaire va pourvoir répondre à la question : Quels sont les traitements du cancer de la prostate les plus adaptés à la personne malade ? 

Elle va conclure ses échanges en établissant un protocole de soins le plus adapté au malade.

En effet, la personne malade a le droit de demander un second avis, notamment dans un centre de référence de lutte contre le cancer. Il en existe 20 en France. Ce sont des structures de forme associative, qui consacrent l’ensemble de leurs activités au combat contre les tumeurs malignes (recherches et thérapies).

Le traitement du cancer de la prostate en résumé

Les moyens de combattre les tumeurs cancéreuses prostatiques sont classiquement :

• La chirurgie de la prostate,
• La radiothérapie de la prostate,
• Souvent l’hormonothérapie,
• La cryothérapie du cancer de la prostate (souvent considérée comme une alternative à l’opération de la prostate),
• Parfois la chimiothérapie.

Ce panel thérapeutique engendre – forcément – des séquelles et conséquences chez le patient. Pour faire face, sachez qu’il existe des soutiens spécialement pensés pour les malades du cancer de la prostate.

Par ailleurs, de nouveaux soins médicaux sont mis au point et font l’objet de publications scientifiques lors de l’officialisation des résultats. C’est souvent le cas au moment de l’ASCO, congrès international annuel des cancers.

Voici une vidéo synthétique pour définir le cancer de la prostate :

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Crédits photo de cet article :

• sur les tumeurs prostatiques: © CLIPAREA.com-Fotolia.com,
• sur l’anatomie de la prostate : © PATTARAWIT – Fotolia.com,
• sur les causes : © Kateryna_Kon – Fotolia.com
• des symptômes des tumeurs prostatiques :  © viyadafotolia – Fotolia.com
• sur la biopsie cancer prostate : © peterjunaidy – Fotolia.com
• et de la progression du cancer prostate :  © ellepigrafica – Fotolia.com